« Vie errante
Est chose enivrante... »
C'est en lisant le livre ‘Mozart était une femme' d'Aliette de Laleu que j'ai découvert l'existence de Lise Cristiani (1827-1853) une violoncelliste française.
On peut lire son histoire dans un article paru dans la revue ‘Le Tour du monde' de 1863 sous le titre : « Voyage dans la Sibérie orientale, notes extraites de la correspondance d'une artiste (Mlle Lise Cristiani) . »
« Après avoir conquis, à Copenhague, le titre et le brevet de premier violoncelle du roi de Danemark, et mérité l'enthousiasme des Suédois le surnom de la sainte Cécile de France, elle était venue tenter la fortune à Saint-Pétersbourg. Mais à cette époque un deuil de cour enveloppait de son silence la ville et l'empire, et la belle jeune virtuose, déçue pour la première fois, s'était lancée résolument en pleine Sibérie, avec son fidèle Stradivarius, une grosse femme de chambre russe et un vieux pianiste allemand qui remplissait auprès d'elle la double fonction d'accompagnateur et de protecteur. »
Partie à la fin de décembre 1848 et revenue à Kasan en janvier 1850, son voyage a duré un an et vingt-cinq jours. Elle a parcouru plus de 19,000 km en « brislika, en traîneau, en charrette, en litière, tantôt traînée par des chevaux, tantôt par des rennes, tantôt par des chiens ; quelquefois à pied, et plus souvent à cheval », elle a aussi navigué sur le lac Baïkal et sur l'océan Pacifique. Elle a donné 40 concerts publics dans les villes qu'elle a traversé en Sibérie et sur la frontière chinoise.
C'est très impressionnant, je lui tire mon chapeau.
Lise Cristiani a été emportée à l'âge de 25 ans par le choléra et a été inhumée à Novotcherkassk, l'ancienne capitale des cosaques du Don.
Lise Cristiani jouait sur un violoncelle fabriqué par Antonio Stradivari en 1700. Lors de concerts donnés à Leipzig en 1845, Elle a rencontré Mendelssohn qui lui a dédié le morceau ‘Romance sans paroles' (opus 109) ici interprété par Jacqueline du Pré.
Commenter  J’apprécie         334
"Le Tour de Monde" dirigé par Edouard Charton est le monument des récits de voyages du 19ème siècle en langue française: entre 1860 et 1894, les exploits des principaux voyageurs se répartissent sur 11 volumes d'une année, 21 années en deux volumes et 2 années en 1 volume (guerre de 1870) le tout représentant env. 40.000 pages et 45.000 illustrations qui forme la première série de cette revue, qui est la plus connue. La deuxième série est moins heureuse, surtout en raison de l'apparition de la photographie que Charton tarde à accepter comme moyen d'illustration. Elle durera toutefois jusqu'en 1914. Pour en revenir à la première série, impossible d'entrer dans les détails, on risquerait de bloquer Babelio!
Commenter  J’apprécie         80