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Citations de Elisabeth Brisson (45)


Érigé en héros, en messie d’une nouvelle religion, Beethoven a également été directement instrumentalisé, mis au service d’une cause idéologique, avant d’être redécouvert au plus près de sa vérité.

L’actualité de Beethoven : du culte à la démythification
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Si Léon Tolstoï et André Gide se servent de Beethoven pour interroger des effets paradoxaux et mortifères de la musique quand « l’entendre » coupé du « voir » favorise la plongée dans l’inconscient au risque de libérer les pulsions jusque-là refoulées, l’écrivain autrichien prolifique Stefan Zweig s’est plu à collectionner des manuscrits et des objets qui ont appartenu, entre autres, à Beethoven pour être au plus près de son processus créateur. Par-delà le culte du grand homme ou cette attention à l’homme créateur, Zweig a la conviction qu’une œuvre fait partie de ce qui relève du sacré : le concept « Beethoven » recouvre la dimension sacrée de la création.

Le processus de divinisation
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Pendant que les artistes plasticiens cherchent à percer le secret du génie de Beethoven, les écrivains contribuent à transformer le nom de Beethoven en concept, c’est-à-dire en un terme polysémique chargé de désigner un vaste champ d’expériences, tant la puissance de sa musique et sa biographie doloriste imprègnent les imaginaires.

Ainsi, Léon Tolstoï, dans la nouvelle La Sonate à Kreutzer, met en scène la jalousie mortifère d’un mari qui tue sa femme après s’être rendu compte qu’elle avait eu plaisir à jouer cette sonate avec celui dont elle allait devenir la maîtresse. En se plaçant sous l’égide de cette puissante œuvre de Beethoven, Tolstoï, mélomane et pianiste amateur, tentait de comprendre l’effet produit par la musique en général, musique qu’il désigne comme cette « chose terrible », « cause de tout ». Les questions qu’il pose et les réponses qu’il donne sont révélatrices du trouble provoqué par cette « chose terrible » : (...).

Révélatrice de pulsions inconscientes, loin d’apporter la joie, la musique pousserait au crime. Ainsi, avec Tolstoï le concept « Beethoven » recouvre le champ de l’ébranlement émotionnel mortifère provoqué par la plongée dans l’inconnu des forces obscures.

Le processus de divinisation
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Cette image idéalisée largement inspirée de la biographie de Schindler se retrouve également dans le petit livre de Romain Rolland, Vie de Beethoven, paru en 1903 dans les Cahiers de la Quinzaine de Charles Péguy, puis très vite dans la collection « Vie des hommes illustres » de la Librairie Hachette, réédité à plusieurs reprises. En une centaine de pages, Romain Rolland présente Beethoven comme un « Titan », véritable héros, figure de grand homme par excellence puisqu’il n’est pas un héritier, à l’instar des grands hommes de la Révolution, ayant souffert pour sauver l’Humanité : « Il est la force la plus héroïque de l’art moderne. Il est le plus grand et le meilleur ami de ceux qui souffrent et qui luttent. »
Et pour soutenir ses propos Romain Rolland donne à lire en traduction française le Testament d’Heiligenstadt ainsi que les lettres à Amenda et à Wegeler de l’été 1801, et les autres lettres de Wegeler, et il ajoute une série de « Pensées » dont il ne donne la source précise qu’à de rares exceptions, puisées pour certaines dans la publication fantaisiste de Bettina Brentano, Correspondance de Goethe avec un enfant (1835), en particulier : « La musique est une révélation plus haute que toute sagesse et toute philosophie… Qui pénètre le sens de ma musique doit s’affranchir de toute la misère que traînent après eux les autres hommes. »

Le processus de divinisation
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Beethoven s’affaiblit – son agonie commence le 24 mars, juste après avoir reçu les saints sacrements. Il meurt le 26 mars 1827 en fin d’après-midi. Ses proches et ses amis organisent à Vienne des funérailles grandioses le 29 mars. Les jours suivants sont éditées des musiques funèbres destinées aux commémorations privées ou officielles.

L’effervescence créatrice
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Beethoven décide au début de 1819, sans en recevoir la commande, de composer une Messe solennelle pour honorer l’intronisation de l’archiduc Rodolphe comme archevêque d’Olmütz. Il voulait l’achever pour la cérémonie de mars 1820, mais entraîné par l’originalité de sa conception grandiose, il n’en vient à bout qu’au début de 1823. Son but était de susciter chez les interprètes comme chez les auditeurs l’élévation spirituelle provoquée par l’épreuve d’un « drame de l’âme » : une façon de revivre les angoisses, les joies, les attentes, la combativité qui sont le propre de la condition humaine.

IX. De la Missa solemnis au triomphe de la joie
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Quand Beethoven rentre à Vienne après son été 1812 si décevant, il se retrouve seul, tous ses espoirs évanouis. C’est dans ce contexte de détresse affective et d’inquiétude pour l’avenir qu’il éprouve le besoin de noter, dans une sorte de journal intime, ce qu’il ressent sous forme de pensées fugitives ou de citations qu’il recopie au fur et à mesure de ses lectures. Malgré ses exhortations à la résignation et au dépassement de sa détresse, malgré sa décision de se consacrer à offrir aux autres les produits de son art, Beethoven supporte mal d’être éloigné de son « immortelle bien-aimée ». Qu’il soit au bord de la dépression morale, son billet envoyé à Zmeskall le 25 février 1813 en témoigne : « ludwig van Beethowen/Miserabilis », tout autant que la lettre du 6 janvier 1813 à sa « chère comtesse » Maria Eleonora Fuchs, dans laquelle il dit qu’écrire de la musique est tout ce qui lui reste.

Vers la célébrité
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Pour atteindre Teplitz, Beethoven est passé par Prague où il est retenu par une femme mariée, vivant d’habitude à Vienne, qui se trouve à Prague ce jour-là et qui peut passer la soirée avec lui, avant qu’ils ne prennent l’un et l’autre la route, elle pour Karlsbad et lui pour Teplitz, où il arrive à 4h du matin le 5 juillet. Beethoven lui écrit alors au crayon noir – le crayon qu’elle lui a donné – une longue lettre. L’a-t-il confiée à la poste, son « immortelle bien-aimée » la lui ayant ensuite restituée pour éviter de conserver des papiers compromettants ? ou ne l’a-t-il pas envoyée ? Quoi qu’il en soit, cette lettre a été retrouvée après sa mort parmi ses papiers intimes, avec le Testament de Heiligenstadt. Dans cette lettre, Beethoven laisse exploser sa passion, son amour et son désespoir d’être contraints l’un et l’autre de renoncer à une vie commune commune – alors qu’ils sont faits l’un pour l’autre, que leur relation est indestructible, éternelle… Il ne peut faire autrement que de penser sans cesse à elle, le sens de sa vie… La lettre qui commence par : « Mon ange, mon tout, mon Moi » se termine par : « Sois calme, ce n’est que par une contemplation détendue de notre existence que nous pourrons atteindre notre but, qui est de vivre ensemble – sois calme – aime – moi – aujourd’hui – hier – quelle nostalgie pleine de larmes pour toi – toi – toi – ma vie – mon tout – adieu – ô continue à m’aimer – ne méconnais pas le plus fidèle des cœurs, celui de ton aimé/L./éternellement à toi/éternellement à moi/éternellement à nous. »
L’identité de cette « immortelle bien-aimée » ne sera sans doute jamais établie définitivement faute d’indices ou de preuves irréfutables : ce qui compte c’est ce déchaînement passionné, et le ton pathétique de cette lettre.

Rencontrer Goethe
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En mai 1810, à peine a-t-il perdu tout espoir du côté de Therese qu’il s’enthousiasme pour une nouvelle jeune brune pleine de tempérament, qui a l’avantage de connaître Goethe : Bettina Brentano ; elle lui échappe également, car elle va bientôt se marier. Mais, grâce à elle, il fait deux rencontres décisives : celle d’Antonie Brentano, puis celle de Goethe.

Rencontrer Goethe
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Beethoven souhaite aussi se marier. Il charge son ami Ignaz Gleichenstein de lui trouver un bon parti, « une belle » sensible à son art… Introduit dans la famille Malfatti il s’y sent très bien et tombe amoureux de Therese, jeune fille brune pleine de tempérament qui n’a pas encore 20 ans. Pour plaire il se procure une nouvelle garde-robe (chemises en beaux tissus, foulards), prend rendez-vous avec un tailleur et demande à son ami Zmeskall de lui prêter un miroir… Il encourage Therese à faire de la musique et l’incite à lire Goethe et Shakespeare… Mais le mariage est refusé,

Rencontrer Goethe
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la fin de l’année 1801, Beethoven n’a donc pas encore perdu tout espoir de guérison. Pourtant, dès le début de l’année 1802, il est attiré par des méditations spirituelles pour pallier sa détresse et trouver un apaisement en se plongeant dans le recueil déjà ancien, publié en 1757 par Christian Fürchtegott Gellert, de poèmes souvent mis en musique par bien d’autres ainsi que par lui-même : quelques années plus tôt, en 1798, au moment des premiers symptômes de sa surdité, contemporains de la mort de son ami Lenz von Breuning, Beethoven a esquissé un Lied sur le poème intitulé Vom Tode (« De la mort »). Puis, pour se faire pardonner la réaction violente qui l’entraîne à « maudire le créateur », il s’arrête sur les poèmes qui lui permettent de rencontrer un dieu miséricordieux : il compose alors un ensemble de six Lieder – n’élaborant musicalement toutes les strophes que pour le « Chant de pénitence », placé en fin du cycle. Se succèdent « Prier », à interpréter avec recueillement, « L’amour du prochain », animé, « De la mort », modéré plutôt lent, « La Gloire de Dieu à travers la Nature », majestueusement et noblement, « Puissance et providence divine », avec force et avec feu, et le « Chant de pénitence » de six strophes Poco adagio la mineur/Allegro ma non troppo la majeur.
Au moment de la publication des Six Gellert-Lieder en 1803, le choix du dédicataire – le comte Johann Georg von Browne qui venait de perdre sa femme – signifie que cet ensemble de Lieder a un pouvoir consolateur : il est destiné à celui qui aspire à se détacher de ses souffrances.

Le démon jaloux et le testament d’Heiligenstadt
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À la fin de l’année 1801, Beethoven n’a donc pas encore perdu tout espoir de guérison. Pourtant, dès le début de l’année 1802, il est attiré par des méditations spirituelles pour pallier sa détresse et trouver un apaisement en se plongeant dans le recueil déjà ancien, publié en 1757 par Christian Fürchtegott Gellert, de poèmes souvent mis en musique par bien d’autres ainsi que par lui-même : quelques années plus tôt, en 1798, au moment des premiers symptômes de sa surdité, contemporains de la mort de son ami Lenz von Breuning, Beethoven a esquissé un Lied sur le poème intitulé Vom Tode (« De la mort »). Puis, pour se faire pardonner la réaction violente qui l’entraîne à « maudire le créateur », il s’arrête sur les poèmes qui lui permettent de rencontrer un dieu miséricordieux : il compose alors un ensemble de six Lieder – n’élaborant musicalement toutes les strophes que pour le « Chant de pénitence », placé en fin du cycle. Se succèdent « Prier », à interpréter avec recueillement, « L’amour du prochain », animé, « De la mort », modéré plutôt lent, « La Gloire de Dieu à travers la Nature », majestueusement et noblement, « Puissance et providence divine », avec force et avec feu, et le « Chant de pénitence » de six strophes Poco adagio la mineur/Allegro ma non troppo la majeur.
Au moment de la publication des Six Gellert-Lieder en 1803, le choix du dédicataire – le comte Johann Georg von Browne qui venait de perdre sa femme – signifie que cet ensemble de Lieder a un pouvoir consolateur : il est destiné à celui qui aspire à se détacher de ses souffrances.

Le démon jaloux et le testament d’Heiligenstadt
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(...) au début de l’été 1801 il fait l’aveu de sa surdité, tenaillé par un sentiment de culpabilité ; il a l’impression d’usurper une place puisqu’on le tient pour un grand musicien, génie prometteur, alors qu’il ne serait qu’un imposteur : (...).
Comme il a lu Plutarque et Schiller, il retrouve une combativité créatrice en s’identifiant à un héros. Sa ligne de conduite est donc fixée : dans la lettre envoyée à Wegeler le 16 novembre 1801, il semble espérer une amélioration de son état grâce aux traitements médicaux, soulignant qu’il reprend la vie de société où il a rencontré cette jeune fille, et que, quoi qu’il en soit, il n’est pas question de se laisser abattre : « Ich will dem Schicksaal in den Rachen greifen », « Je veux saisir le destin à la gueule », proclame-t-il ajoutant que la vie est si belle qu’il voudrait la vivre mille fois et qu’il n’est pas fait pour une vie tranquille. Il est bien décidé à avancer sans répit.

Le démon jaloux et le Testament d’Heiligenstadt
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au début de l’été 1801 il fait l’aveu de sa surdité, tenaillé par un sentiment de culpabilité ; il a l’impression d’usurper une place puisqu’on le tient pour un grand musicien, génie prometteur, alors qu’il ne serait qu’un imposteur : (...). Comme il a lu Plutarque et Schiller, il retrouve une combativité créatrice en s’identifiant à un héros. Sa ligne de conduite est donc fixée : dans la lettre envoyée à Wegeler le 16 novembre 1801, il semble espérer une amélioration de son état grâce aux traitements médicaux, soulignant qu’il reprend la vie de société où il a rencontré cette jeune fille, et que, quoi qu’il en soit, il n’est pas question de se laisser abattre : « Ich will dem Schicksaal in den Rachen greifen », « Je veux saisir le destin à la gueule », proclame-t-il ajoutant que la vie est si belle qu’il voudrait la vivre mille fois et qu’il n’est pas fait pour une vie tranquille. Il est bien décidé à avancer sans répit.

Le démon jaloux et le Testament d’Heiligenstadt
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Les années autour de 1800 ont été déterminantes dans la vie de Beethoven car, alors qu’il était âgé de 30 ans et qu’il se sentait proche d’avoir atteint son but de devenir un artiste accompli, il s’est trouvé brusquement confronté aux assauts d’un « destin » terrifiant : le réel incontournable de la surdité, infirmité qui représente le comble pour un musicien. Au lieu de se laisser terrasser, il a puisé dans cette épreuve terrible une force créatrice extraordinaire.

Le démon jaloux et le Testament d’Heiligenstadt
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Beethoven s’est enthousiasmé pour les sœurs Therese et Josephine von Brunsvik de passage à Vienne en mai 1799, auxquelles il est chargé de donner des leçons de musique. Au moment de leur retour en Hongrie, Beethoven a inscrit sur leur Album, le 23 mai 1799, une petite composition pour quatre mains, consistant en une série de quatre Variations (1-2 et 5-6 du WoO 74), associée aux premiers vers d’un poème écrit par Goethe en 1795, „Ich denke dein“ (Je pense à toi).
Et c’est à ce moment que Beethoven compose le Lied Neue Liebe, neues Leben, d’une intensité amoureuse exceptionnelle, sur un poème publié par Goethe en 1789 qui commence par ces vers : « Nouvel amour, nouvelle vie/Cœur, mon cœur que t’arrive-t-il ?/Qu’est-ce qui t’oppresse à ce point ?/Quelle vie étrange et nouvelle !/Je ne te reconnais plus. »

Beethoven, premières années à Vienne
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Ainsi au cours des années 1780 Beethoven se forma, musicalement et culturellement, dans le milieu de la cour – celui de sa famille et des amis de son père – ainsi que dans celui de la famille Breuning. Et il fut soutenu par la haute société de Bonn ; tout en étant guidé par Neefe qui, nommé organiste de la cour en 1781, réussit à faire entrer son jeune protégé dans l’orchestre de la cour : Beethoven fut ainsi rémunéré d’abord comme répétiteur des chanteurs en 1783, puis comme organiste en 1784 et enfin comme altiste en 1786.

L'enfance et l'adolescence à Bonn
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Autre opportunité pleine de promesses dès le début des années 1780, la rencontre de Beethoven avec Franz Wegeler, qui resta son ami à vie : alors étudiant en médecine, il acquit une grande renommée après son installation à Coblence. C’est Wegeler qui a introduit son jeune ami dans la famille mélomane des Breuning pour y donner des leçons de musique aux enfants. Helene, la mère, veuve d’un conseiller aulique, accueillit l’adolescent qui avait l’âge de ses enfants, Eleonore, Christoph, Stephan et Lorenz. Le jeune Ludwig bénéficia ainsi de l’apport chaleureux de ce milieu cultivé, au fait des nouveautés littéraires et attentif aux idées nouvelles de l’Aufklärung.

L'enfance et l'adolescence à Bonn
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Ainsi, alors qu’il n’a pas encore 10 ans, le jeune Ludwig est embarqué dans l’aventure de la musique et du théâtre, pour la plus grande fierté de Neefe, comme en témoigne le ton du texte qu’il fit publier en mars 1783 dans les nouvelles musicales de la cour de Cologne (...) :

« Ludwig van Betthoven [sic]…, jeune garçon de onze ans, doué d’un talent très prometteur. Il joue du piano-forte avec habileté et avec puissance, il déchiffre fort bien, en un mot, il joue en grande partie le Clavier bien tempéré de Jean Sébastien Bach, ouvrage auquel l’a initié M. Neefe. Quiconque connaît ce recueil de préludes et de fugues dans tous les tons – qu’on pourrait presque appeler le nec plus ultra de notre art – saura ce que cela veut dire. Dans la mesure où ses occupations le lui permettaient, M. Neefe l’a aussi initié au contrepoint. Maintenant il l’exerce à la composition et, pour l’encourager, il a fait graver de lui à Mannheim neuf variations pour clavier sur une marche de Ernst Christoph Dressler. Ce jeune génie mérite d’être soutenu et de pouvoir voyager. Il deviendra certainement un deuxième Wolfgang Amadeus Mozart, s’il continue comme il a commencé. »

L'enfance et l'adolescence à Bonn
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Dans la perspective de développer les dons musicaux de son « fiston », Johann a mis les chances de son côté en sachant bénéficier de la présence, toute récente à Bonn (depuis 1779), de Christian Gottlob Neefe, directeur musical de la troupe de théâtre dirigée par Grossmann, un ami de Johann. Le prince électeur, qui venait d’instituer un théâtre « national » à Bonn en 1778 sur le modèle de celui de Vienne (fondé en 1776) ou de celui de Mannheim, en confia la direction à Grossmann. Au milieu de cette troupe en résidence, Neefe, organiste, compositeur, était un musicien très cultivé, familier des œuvres de ses contemporains, écrivains et poètes – Klopstock, Lessing, Wieland, Goethe, Herder, Schiller – ou compositeurs – les fils de Bach et tout particulièrement son ami Carl Philipp Emanuel. Très au fait des débats esthétiques de son temps, Neefe a transmis au jeune Ludwig une conception « moderne » de la musique qui en valorisait la dimension spirituelle en la différenciant du simple divertissement de cour.

L'enfance et l'adolescence à Bonn
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