C'est la nuit, l'heure poétique entre toutes, l'heure de l'Ahaal, "cour d'amour", car il y a une littérature poétique au Hoggar. Comme les aèdes de la Grèce antique et les trouvères du Moyen Age, les Touaregs improvisent des vers ; la guerre, l'amour et leur méhari, sont leurs thèmes favoris. Ces poèmes se transmettent oralement.
Lorsqu'il découvrit l'Algérie en octobre 1920, il n'imaginait pas qu'une grande partie de sa vie se déroulerait sur cette terre d'Afrique. Il ne savait pas qu'il se laisserait séduire par Alger et sa rade, la Villa Ald-el-Tif, les oasis lointaines et enfin le Hoggar, pour lequel il éprouvera une véritable passion. Conquis, il n'eut dès lors qu'un objectif : faire connaître ce pays qu'il aimait, transcrivant ce qu'il voyait, cherchant à percer le secret de ces populations et de ces paysages insolites comme celui, tout aussi nouveau pour lui, de cette lumière méridionale, qu'il lui faudra traduire par des couleurs.