Une grande lâcheté envahissait Florent. Il aurait mendié. Sa sotte fierté de la nuit l'exaspérait. S'il avait accepté l'aumône de Mme François, s'il n'avait point eu peur de Claude comme un imbécile, il ne se trouverait pas là, à râler parmi ces choux.
Maintenant il entendait le long roulement qui partait des Halles. Paris mâchait les bouchées à ses deux millions d’habitants. C’était comme un grand organe central battant furieusement, jetant le sang de la vie dans toutes les veines. Bruit de mâchoires colossales, vacarme fait du tapage de l’approvisionnement, depuis les coups de fouet des gros revendeurs partant pour les marchés de quartier, jusqu’aux savates traînantes des pauvres femmes qui vont de porte en porte offrir des salades, dans des paniers.
Au milieu du grand silence, et dans le désert de l’avenue, les voitures de maraîchers montaient vers Paris, avec les cahots rythmes de leurs roues, dont les échos battaient les façades des maisons, endormies aux deux bords, derrière les lignes confuses des ormes.
Il a excité ma colère, m'a fait haïr ma femme et je l'ai cru. J'ai agi comme un idiot. (..) Si je peux m'emparer de lui, je le ferai mourir par le feu. Entre mes mains, il connaître une mort plus cruelle encore que celle qui fut réservée à Segoçon par Constantin.
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Seigneur, j'aime Yseut éperdument au point d'en perdre le sommeil. Ma décision est irrévocable: j'aime mieux vivre comme un mendiant avec elle, me nourrir d'herbes et de glands, plutôt que de posséder le royaume d'Otran. Ne me demandez pas de la quitter car, vraiment, c'est impossible.
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Je tremble, j'ai grand peur. Cette peur qui m'étreint me force à partir. Je suis restée ici trop longtemps.
l'homme dénué de tout n'a pas droit à la parole.
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