Elle aurait voulu pouvoir rassurer son fils, lui expliquer que les familles ne sont pas des entités figées mais des corps aussi changeants que ceux qui les constituent, mouvants, vivants, et de ce fait, soumises au même champ des possibles que n'importe quel individu. Elle aurait aimé lui dire qu'on est un jour le centre d'une famille (...) mais qu'un beau matin les choses changent, on devient à son tour le chef d'une nouvelle cellule, celle que l'on a décidé de fonder avec l'être aimé, or il est possible d'aimer plusieurs fois au cours d'une vie(...) et de ces amours successives peuvent naître des entités qui semblent distinctes en apparence mais qui en réalité se trouvent par nature enchevêtrées parce que recomposées.