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Critiques de Emmanuel Delhomme (6)
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Un libraire en colère

Mars 2023..

Livres- voyageurs...Porte d'Auteuil- Square des Poètes



En déposant des livres au kiosque des livres- voyageurs au Square des Poètes, j'ai eu la belle surprise de trouver ce texte d'un camarade- libraire, très apprécié...et voilà. Voulant le lire depuis longtemps...voilà un manque " réparé "...!



Déjà plusieurs semaines que j'ai lu " enfin" ce cri de colère et d'exaspération de ce camarade de longue date...avec qui je suis toujours en lien; À la retraite, et fidèle à lui-même, il cultive toujours avec force enthousiasme de multiples curiosités et talents: lectures, photographie, pastels, voyages...qu'il partage avec le même élan...

Dans ce cri de colère, Emmanuel D.a raison sur de nombreux points, mais on sent qu'il est à bout, exaspéré, exagérément pessimiste...au bout de 30 années de ce sacerdoce que peut-être le métier de Libraire: entre les marges bénéficiaires les plus faibles de tous les commerces, l'avancée de trésorerie à l'éditeur ( avec le système des offices- nouveautés et des retours d'invendus au bout d'un minimum de trois mois...), les charges et loyers trop lourds, etc.



Alors bien sûr, entre la création de sa fort sympathique librairie "Livre-Sterling" en mai 1981 (***élection de François Mitterrand) et les années 2000, moult évolutions (et pas toujours des plus encourageantes !!!) ont fini par user le moral de ce libraire engagé; entre le dit- progrès technologique, le profit à outrance, le virtuel, ce petits appareil envahissant que se révèlera le téléphone portable, sans oublier l'explosion du Net, une dégradation de la communication et de nos échanges au quotidien...etc.



Comme Emmanuel D. j' ai trouvé fort regrettable la disparition des représentants qui étaient lorsqu'ils exerçaient leur fonction d'intermédiaire- passeur , avec passion et sincérité un maillon des plus précieux avec l'éditeur ... Ayant débuté mon apprentissage en librairie dans la même période ( mai 1981, à la Librairie de Paris- Place de Clichy)...j'ai de grands et fort sympathiques souvenirs avec certains représentants, qui étaient des interlocuteurs précieux et indispensables...Car comme " notre libraire" le dit si bien, on rencontrait de vraies " pointures"...Leur disparition a été vraiment une réalité économique affligeante...



je me souviens encore très récemment des plaintes justifiées d'un couple d'amis libraires regrettant de ne plus avoir de contacts personnalisés avec certaines maisons d'édition, avec lesquelles ils auraient aimé faire des animations ou des mises en avant ponctuelles...Une aberration que cette déconnection de l'éditeur avec son interlocuteur principal, prioritaire !



Je ne vais pas m'attarder sur les râleries souvent très compréhensibles et justifiées d'Emmanuel D. Toutefois je préfère parler , entre autres, de mes souvenirs enchantés de mes passages à sa librairie, " Livre- Sterling" à ma pause déjeuner (* je travaillais à proximité en librairie ancienne, av de Friedland).



Je voudrais surtout rappeler qu'il fut vraiment le tout- tout premier à apposer ses coups de coeur rédigés à la main, sur les livres qu'il souhaitait défendre...Mais il y avait plus...on trouvait ses enthousiasmes du moment sur les tables, et plus loin, au fond de la librairie, dans un coin bien mis en valeur, il présentait ses coups de coeur plus lointains, celui de sa vie !

J'en ai un souvenir épatant et joyeux...



Alors il y a eu maintes alertes...dont celle, et pas des moindres , pendant la pandémie ( 2020-2021)...où en haut lieu, on a eu l' extrême bêtise de décider que la Culture dont le Livre n'étaient pas des commerces essentiels...Heureusement...il y a eu contestations et refus justifiés des libraires et acteurs confondus des métiers " culturels"...pour s'opposer à ces

aberrations !!



Alors...Merci à Emmanuel Delhomme de ses colères, de ses convictions et de ses plus de 40 années d'exercice de libraire passionné et engagé !



Et là encore dans ce petit opuscule...grâce à une de ses anecdotes significatives ( **concernant les effets extraordinaires sur la vie d'un livre défendu par un libraire et les retombées magiques de ce bouche à oreille !) Je vais m'empresser de lire " Chaos calme" de Sandro Veronesi....et modestement, de mon côté, je vais poursuivre mon métier d'origine de libraire...autrement, à travers mes " billets" sur Babelio, car " libraire" on l'est jusqu'à son dernier souffle, d'une manière ou d'une autre !



"Un seul livre vous manque...



Tous les livres sont les maillons d'une chaîne sans fin, on attache, on s'attache à un livre, et il fait partie intégrante de votre vie.C'est ce qui qui vous constitue en partie, vous avez vécu une expérience unique dans la peau d'un autre, vous en garderez éternellement la trace dans votre esprit."





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Un libraire en colère

Dès la page 15 de cet écrit qui en compte une centaine, on touche le mal: "Plus de vol ou presque, c'est sinistre, ils n'ont même plus envie de piquer un petit roman." C'est dire que les livres n'ont plus grande valeur en regard du smartphone ou du lecteur MP3. Les temps changent et on comprend le désappointement de ceux dont le commerce repose sur des habitudes en mutation. Je ne parle pas de colère, je ne la perçois pas trop chez ce libraire, j'entends plutôt tristesse et impuissance.



Mais à quoi bon s'insurger contre ceux qui adoptent des comportements induits par les technologies actuelles qui, il faut en convenir, offrent des facilités et des opportunités intéressantes pour autant qu'on les exploite intelligemment ? Derrière la vitrine de la boutique désertée, en attente de l'acheteur passionné de littérature, on ne voit forcément plus que des gens le portable à l'oreille et l'écran tactile au doigt, ces indifférents qui ne sont pas pour autant des sots, car le monde a changé et bouge encore. Au commerçant de s'adapter et c'est en effet dommage de ne plus trouver cette petite libraire sympathique et compétente d'avant.... comme on ne trouve plus de boucherie ou de cordonnerie au coin de la rue. Avec leur côté humain.



Le livre n'est cependant pas, selon moi, autant en danger que les librairies traditionnelles. L'expansion du livre numérique n'est un vrai souci que pour ceux qui imaginent que tout sera numérique. Les lecteurs devraient espérer que les livres imprimés seront cela plus beaux ! Car d'accord pour le livre papier, mais quand on voit les pages en papier brouillon (je reste poli) et les reliures à peine collées qu'on refile aujourd'hui pour 20€, je vote digital.



Les commerces en ligne favorisent le lymphatisme: difficulté d'aller acheter dehors ou en ville, parce qu'on n'a pas le temps, pas de place de parking, pas envie de marcher, ni de bus, ni de métro. Et puis, mal de l'époque, l'immédiateté, tout et tout de suite: à quoi bon commander chez le libraire alors qu'en deux clics, le livre sera chez soi demain ou dans la minute si c'est un ebook ? Le diagnostic est là, c'est un fait de société, le remède est compliqué et les vieux libraires désarmés se lamentent.

Les conseils du libraire ? Qu'on achète sur la toile ou pas, celui qui veut s'informer le fera toujours. Le problème étant surtout de maintenir l'envie, le réflexe de s'informer avant d'acheter. L'expérience du libraire devrait se perpétuer en ligne, même si je considère que les blogs de lecture peuvent constituer d'excellentes sources d'information.



Parenthèse: Emmanuel Delhomme rapporte qu'il a 80% de clients femmes. Les femmes lisent plus de romans. Les blogs de lecture sont beaucoup plus rarement le fait de messieurs. Est-ce dire que l'avenir du livre repose sur les lectrices ? Et la lecture, une activité spécifiquement féminine(1) ? Quelques explications ici.



Le libraire en colère, évoque la crise de l'édition du livre et cite Jérôme Lindon: "C'est la seule industrie au monde qui lorsque tout va mal produit davantage." C'est complètement mon ressenti: peut-être dans le souci de rentabiliser des machines, on assiste à l'impression d'une multitude de livres, à tirage limité, d'auteurs en mal de reconnaissance, de réussite littéraire, qui engendrent des tonnes de papier qu'on ne parcourra jamais au-delà de dix pages. Tous croient savoir écrire, intéresser. Cela reste un don et un métier. Voyez les livres en service presse, les cadeaux de promotion, j'en ai reçu beaucoup trop qui ne valent pas tripette. Je serais curieux de voir comment finissent toutes ces piles de livres inconsistants.



J'aurais voulu, au terme de ce billet, tirer des conclusions: comment le ferais-je alors que les professionnels du métier sont dans le flou ? Une chose est sûre, en fréquentant les nombreux blogs consacrés à la lecture tenus par des féru(e)s, en me baladant à la Fnac, à la bibliothèque, je ne sens pas le livre en perdition. À recadrer, certes, mais rien n'est perdu.

Écoutez Delhomme parler d'anciens représentants de l'édition, des pointures, de ceux qui n'étaient pas des brosses à reluire (sic) : "Les mots ne leur manquaient pas: ils avaient toute la panoplie à leur disposition, toutes les nuances pour vous faire saliver, ils aiment, ils en sont fous. La beauté de leur visage à ce moment précis, le rire délicat ou brusque qui accompagnait leur description. Ils étaient ailleurs, ils naviguaient encore dans le texte, ils ne pouvaient pas simuler, ils étaient heureux de vous sentir à l'écoute." Le livre ne doit surtout pas perdre les passionnés, les locomotives.



Et pour citer encore le libraire parisien, formulons le vœu que les livres nous sauveront de notre médiocrité.



(1 ) Voir sur mon blog, depuis ce jour, un extrait du sarcastique Éric Chevillard sur l'homme petit lecteur.


Lien : http://www.christianwery.be/..
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Un libraire en colère

Un libraire en colère c’est bien, mais un libraire un peu ringard et méchant c’est pas bien !



Que les choses soient claires entre nous, Emmanuel, (vous permettez que je vous appelle Emmanuel même si je ne suis pas Isabelle Adjani ???!!!) je suis un gros lecteur de «livres-papier» (quatre à dix livres par mois, vous dites), je fréquente les librairies et je parle aux libraires, je ne regarde pas la télévision, mais, mais, car il y a un «mais», je lis AUSSI des livres électroniques sur mon ebook.

(je relis Balzac sur cette belle petite machine qui se lit comme un livre, je ne parle pas des tablettes aux écrans aveuglants mais bien des liseuses aux encres électroniques, essayez, vous verrez)



Je suis d’accord avec vous et je ne suis pas d’accord avec vous.

Les deux mon général !

Alors, allons-y...J’ai noté dans votre livre.

Je suis d’accord avec vous sur les méfaits de la télévision. La télé

c’est nul, nous sommes d’accord ! Passons vite à autre chose.

Je ne suis pas d’accord avec vous : j’achète AUSSI des livres dans les grandes surfaces culturelles ET sur Amazon (pub !) ET j’emprunte des livres dans ma bibliothèque préférée.

Je ne suis pas d’accord avec vous. Je vous trouve bien méprisant quand vous écrivez : «les costume-cravate, aucune excentricité,

l’uniforme type de ceux qui travaillent sans trop se poser de questions...». Que savez-vous d’eux ? Le militant syndical-type doit-il absolument revêtir le bleu de travail et la casquette en toile ?

Un plus loin, «on ne les sent pas heureux...». Qu’en savez vous ? Avez-vous LA définition du bonheur ? Je vous trouve bien présomptueux !

Je ne suis pas d’accord avec vous. Sur les femmes et la lecture. Ces femmes qui liraient, je vous cite, «sans doute pour oublier ceux qui les entourent...elles veulent fuir cette réalité.» Depuis quand lit-on pour

s’évader, pour fuir, pour guérir ? Les femmes «romantiques» d’un côté rêveuses et les hommes d’action un peu «benêts» de l’autre...une vision bien dépassée et misogyne !

Oui, je suis d’accord avec vous les livres sont vendus trop chers et la culture reste encore un privilège de riches ! C’est surtout là qu’il faut faire la révolution !

Allez je termine par une belle anecdote racontée par un de vos collègues.

«- Vous avez des journaux? demande un client.

- Oui, répond le libraire, le journal de Gide, de Léautaud, de Renard.»



Je conseille de lire «Mon libraire» de Patrick Cloux (Editions Le Temps qu’il fait)

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Un libraire en colère

J'ai trouvé ce petit livre intéressant. Mais je trouve notre cher libraire vraiment très pessimiste... Trop à vrai dire...
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Un libraire en colère

Petit recueil de désillusions où [Emmanuel Delhomme, libraire] comptabilise les journées à zéro euro et se demande quand il va devoir fermer boutique - elle est déjà assimilée par certains jeunes à «un musée».
Lien : http://rss.nouvelobs.com/c/3..
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Un libraire en colère

Une chronique mélancolique sur la place de la culture dans notre quotidien et le journal ordinaire d'un commerçant de proximité au temps du shopping en ligne.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
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