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Critiques de Éric Dubois (9)
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C'est encore l'hiver

mots simples, égrenés, presque silence, simplicité - un être dans l'hiver, humble
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Mais qui lira le dernier poème ?

une poésie simple, ou apparemment, chant rythmé, doucement, qui dit la vie
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Radiographie

Cela coule moins que dans "C'est arrivé l'hiver". Les diptyques se décomposent et se relient, par des enjambements. Le sens est plus heurté, le ton moins serein. Et c'est beau
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C'est encore l'hiver

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Chaque pas est une séquence

Le titre l’annonce clairement : on est ici dans la marche, l’avancée car « le poème ne tient pas en place ». La langue étant départ, on se fait dès les premiers vers « arpenteur du silence », mot qui revient tout au long du recueil comme « une proposition de sens ».

Pas à pas le poète interroge le langage car autour de lui « tout parle / se meut / explique ». Il suffit de rester ouvert aux liens qui unissent les forces, de quitter les bruits du monde pour se mettre à l’écoute des échos fertiles. Ceux du vent, par exemple qui « est une langue », capable de libérer « les mots enfermés ». Mais « quel territoire délimiter » puisque on avance « dans les cordes du néant », dans le rien du silence ? Comment se sentir unifié quand tout est morcellement ? « L’époque n’est plus / à compter les étoiles », il faut faire face au « sourire amer du quotidien / aux dents pugnaces » aux « yeux mornes des passants ». La langue, morcelée elle aussi, essaie de se frayer des passages, elle creuse, elle avance « à la recherche du sens » car la beauté toujours « se toise / avec des yeux neufs / transforme parfois les choses », ouvrant la voie aux émotions, aux sensations qui revivifient. « Le possible / cherche un monde ». Il y a tant de trous à combler qui attirent les mots inarticulés.

Attention cependant aux « idées sournoises », tout reste fragile, soi-même en premier. Comment alors continuer à « être l’écho / de quelque chose » ? Le poète s’efforce de parler avec « volonté et courage » « le silence des autres », « les mots des autres / les mots manqués ». Sa parole, « adjuvant à l’être », reste « un fil blanc » pour lui qui essaie de dire l’essentiel, le vital, loin des « discours / comme tant d’autres ». Il avance seul « dans le collectif du monde » avec parfois une « main complice », un coin de « toile cirée pour des souvenirs ensoleillés ». « Le mot est debout » à ses côtés alors que lui doute à chaque instant, ressent sa défaite, vit son sursis, tiraillé entre soi et les autres « si proches, envahissants ». Il lui faudra « rêver encore / abandonner le paraître / fixer l’étoile », autant dire un long chemin. A jamais inachevé.

Éric Dubois avance dans ce recueil une suite de pas sous forme de distiques écrits dans une langue épurée, souvent lapidaire. Ses fragments, qui semblent autant de cailloux blancs sur le papier, toute trace intermédiaire gommée du parcours, entrent en écho les uns avec les autres dans un grand silence ménagé par de larges interlignes. Cette poésie, d’essence elliptique, se veut souvent aphoristique, tel ce dernier vers : « Il y a toujours un regard attaché à un autre regard / s’il n’est pas brisé ».

Une sagesse se cherche, à chaque séquence, à chaque pas. Réussite ou échec ? « La gloire a les épaules froides ». Qu’importe, puisque le poète l’affirme : « Seule compte la trajectoire. »

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Langage(s)

Publié par Unicité, ce court recueil semble tout entier placé sous le sceau du doute. S’interrogeant sur "le sens de la vie, ce fake" (p. 21), cet "artefact" (p. 24), Éric Dubois décrit avec talent l’effacement du souvenir, la disparition, la "nostalgie, cette ombre portée" (p. 22). Décevant, le réel paraît également à la fois fugace et pesant, à l’instar des "bruits du RER" (p. 27) entendus à Joinville-le-Pont, ville d’origine. Une délicate, mais profonde mélancolie, s’exprime ainsi au fil des pages, des ces brèves notes, ces vers libres fragmentaires. On songe parfois à André du Bouchet, tant la phrase est rare, retenue. Car il s’agit de saisir les bribes du monde en une série de clichés, de croquis, d’images fugaces.



Dès lors, puisque tout semble vain, éphémère, comment composer avec l’absence ?, ou encore comment "composer avec l’oubli" ? (p.33). La réponse se trouve déjà dans le titre, inscrit en rouge sur une couverture blanche, sobre et dépouillée, comme pour coller au propos, au style. Seul le verbe, seuls les « langage(s) », semblent en effet devoir répondre à pareilles interrogations. La pratique de la poésie, conçue comme exutoire, sauve du désespoir. "La peau des mots recouvre bien des silences et des incertitudes "(p. 35) déclare ainsi le poète au détour d’une page. À la fois lyrique et théorique, le recueil indique, éclaire, fournit la clé. Pour survivre au monde et dépasser l’absurde, il faut écrire. Et c’est bien cela que s’emploie l’auteur, non sans talent. Sa parole, précisément, permet non seulement de magnifier une réalité dure et creuse, mais encore de dépasser l’effacement, et donc la fin. "Écrire, c’est tutoyer la mort/Dire l’impossible/Écrire ou mourir/On laisse parfois des mots en héritage" (p.26), estime ainsi celui qui place dans la création tout son espoir.



Article d'Etienne Ruhaud paru dans "Diérèse" 80.
Lien : https://pagepaysage.wordpres..
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Mais qui lira le dernier poème ?

Blogueur, homme de radio, fondateur et animateur de la revue en ligne « Le Capital des mots », Eric Dubois semble opposé à toute forme d’hermétisme, tant dans ses choix de publication que dans sa propre production littéraire. Déployant une langue à la fois sobre et néanmoins souple, harmonieuse, Mais qui lira le dernier poème ? évoque la vie quotidienne, au risque d’un certain prosaïsme, parfois, une sorte de simplicité volontaire, ascèse stylistique, qui n’est pas sans rappeler, par moments, Bukowski ou Houellebecq : Le temps s’étire comme un chewing-gum/La bite perdue dans les poils et les plis/du pantalon/Dans la poussière/et les temps morts. Editeur du recueil sous forme numérique, François Bon parle lui d’écriture concrète. Poésie de l’actuel, de l’immédiat, les vers brefs et précis d’Eric Dubois parlent de la cité d’aujourd’hui, son décor froid, inamical mais familier : Encore l’œil électronique/de désirs fantasmés/Par l’unité centrale/La caméra et l’écran/dans la nuit du commerce. Visuels, matérialistes, les textes ne constituent pas pour autant une sorte de contemplation plate et détachée, une forme d’objectivisme un peu formel. Chaque phrase semble en effet habitée par la mélancolie, pour ne pas dire le désespoir. Quelle valeur accorder à la poésie, au sein d’une société désincarnée ? Angoissé par la perte de sens, la vacuité intérieure, Eric Dubois s’interroge douloureusement : Quel sera le dernier poème ?/L’unique correspondance ?/Quand écrirai-je le dernier poème ?/Qui le lira ?/Aurai-je la force de l’écrire ?. Reste l’amour, apparu en filigrane comme pour sauver l’homme de sa propre déréliction, de son propre sentiment de néant : Il était une fois/elle/Je l’adore/ses cheveux/Et le temps/a continué à faire son chemin.

Riche en images, dépouillé mais fin, ce bref recueil trop méconnu, ouvre donc à une lecture à la fois originale et sincère de l’époque, du désarroi contemporain.
Lien : https://pagepaysage.wordpres..
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C'est encore l'hiver

Vivre avec l'hiver dans une profonde et humble solitude où rien n'échappe à personne si ce n'est les phrases de l'auteur.
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Chaque pas est une séquence

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