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EAN : 9782373551570
Unicite (23/10/2017)
3/5   1 notes
Résumé :
Les bruits du monde sont le paravent des habitudes Comme un bruit respire par le sésame porte porte porte nombre de pensées nombre établir le plan Joinville le pont litanie tremper ses pieds dans l'eau bruissante d'une rivière monotone dans le soleil miroir de face hiver grinçant saison des revenants des morts mis en abyme.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Publié par Unicité, ce court recueil semble tout entier placé sous le sceau du doute. S'interrogeant sur "le sens de la vie, ce fake" (p. 21), cet "artefact" (p. 24), Éric Dubois décrit avec talent l'effacement du souvenir, la disparition, la "nostalgie, cette ombre portée" (p. 22). Décevant, le réel paraît également à la fois fugace et pesant, à l'instar des "bruits du RER" (p. 27) entendus à Joinville-le-Pont, ville d'origine. Une délicate, mais profonde mélancolie, s'exprime ainsi au fil des pages, des ces brèves notes, ces vers libres fragmentaires. On songe parfois à André du Bouchet, tant la phrase est rare, retenue. Car il s'agit de saisir les bribes du monde en une série de clichés, de croquis, d'images fugaces.

Dès lors, puisque tout semble vain, éphémère, comment composer avec l'absence ?, ou encore comment "composer avec l'oubli" ? (p.33). La réponse se trouve déjà dans le titre, inscrit en rouge sur une couverture blanche, sobre et dépouillée, comme pour coller au propos, au style. Seul le verbe, seuls les « langage(s) », semblent en effet devoir répondre à pareilles interrogations. La pratique de la poésie, conçue comme exutoire, sauve du désespoir. "La peau des mots recouvre bien des silences et des incertitudes "(p. 35) déclare ainsi le poète au détour d'une page. À la fois lyrique et théorique, le recueil indique, éclaire, fournit la clé. Pour survivre au monde et dépasser l'absurde, il faut écrire. Et c'est bien cela que s'emploie l'auteur, non sans talent. Sa parole, précisément, permet non seulement de magnifier une réalité dure et creuse, mais encore de dépasser l'effacement, et donc la fin. "Écrire, c'est tutoyer la mort/Dire l'impossible/Écrire ou mourir/On laisse parfois des mots en héritage" (p.26), estime ainsi celui qui place dans la création tout son espoir.

Article d'Etienne Ruhaud paru dans "Diérèse" 80.
Lien : https://pagepaysage.wordpres..
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Du langage
  
  
  
  
Il faut toujours inscrire le passé dans la marche du monde
La bouche coud le sens
la bouche remue des lèvres obscurément étoilées
L’espace d’un instant rêve de silence infini
de diamant brut dans l’étoupe des fleuves
l’espace qui creuse les abîmes
mais tout est foudre
syllabe du démon ombre du numéro
mort lente du monde
monde-objet
monde tout court
monde au nom du capital
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Écrire c’est tutoyer la mort

Dire l’impossible

Écrire ou mourir

On laisse des mots en héritage


On partage le sensible avec les mots qu’on isole dans des cages
vides



Ajuster le pourquoi et le comment Interroger l’espace



Quelque chose qui ressemble à un départ promet l’aube claire

met de la couleur au monde et de la tristesse aux arbres

Quelque chose comme les dents du ciel

Quelque chose comme les bruits du RER

On met toujours des mots au corps

des mots au présent

des mots à la présence charnelle

aux vêtements des malades
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Un jour la nuit l’emportera
nous sommes le récit de l’autre

son alibi

il faut être un équilibriste du silence
un maître de l’écho
et planter des couteaux dans le sable

Il pleut de cette pluie d’écorce
trempée qui annonce la fin de l’été


Quand le silence est redoutable
et qu’il n’usurpe pas les fous

Je broie du sensible en mastiquant le temps

Ma parole est une balle en plein coeur
qui cible l’aorte

Joinville le pont litanie

tremper ses pieds dans l’eau bruissante

d’une rivière monotone

Je suis une particule Alpha dans l’Oméga des choses

lumière qui recouvre la surface des choses muettes

L’impassibilité d’un visage est photographique
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La parole retient le sable


soleil cicatrice d’ombre mâchée par des insectes


le rire omniprésent


Sosie de soi dans le quant à soi fleurit les fleuves et les sentiers


Les chants sont des oui attentifs et des non vigilants


Chercher dans les mots

le substrat du langage et le ferment des jours


Le mot est le soleil du langage

Son épicentre sa structure son ordonnée
Idem pour la course du monde elle tisse ses filets par-delà les visages

et empourpre les sourires
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