On ne revient pas en arrière pour reconquérir le mythe ; on le rencontre à nouveau, quand le temps tremble jusqu’en ses bases, sous l’empire de l’extrême danger. Il ne faut pas dire non plus : ou le cep ou le navire, mais : et le cep et le navire. Le nombre de ceux qui songent à abandonner le navire croît, et l’on trouve parmi eux aussi des têtes claires et des esprits fermes. Mais au fond, ce serait là débarquer en pleine mer. Surviennent alors la faim, le cannibalisme et les requins, bref, toutes les horreurs que l’on rapporte sur le radeau de la Méduse. Il est donc prudent, quoi qu’il arrive, de demeurer à bord et sur le pont, fût-ce au risque de sauter avec les autres.