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Critiques de Fabienne Delfour (6)
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Dans la peau d'un dauphin

Passionnant ouvrage scientifique écrit par Fabienne Delfour, chercheuse en cognition animale et représentante de l'éthologie constructiviste.

Elle étudie donc le comportement des dauphins en les considérant comme des êtres à part entière, ressentant sentiments, émotions, et faisant preuve d'intelligence... à leur façon et propre à chacun d'eux.

Elle cherche ainsi à se mettre dans la peau et le cerveau des dauphins, mammifères certes mais mammifères marins vivant dans un environnement très éloigné du nôtre et possédant des capacités physiques étonnantes.



Fabienne Delfour divise ainsi son écrit en 3 parties qui nous immergent successivement dans la peau, dans la tête et dans la vie d'un dauphin.

Elle nous raconte ses expériences en leur compagnie et nous partage ses connaissances et découvertes d'une manière très abordable.



Je me suis plongé dans ce livre suite à l'écoute d'une émission diffusée en septembre sur France Culture ( https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-science-cqfd/fabienne-delfour-6702463 ) (Avis aux amateurs qui n'auraient qu'une heure à consacrer au monde delphinien).



Je recommande réellement cet ouvrage à tous les amoureux de l'océan en général, des cétacés en particulier et aux amateurs d'éthologie animale.
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Dans la peau d'un dauphin

Un bel ouvrage, constitué par les trente années d'expérience de l'auteure, et raconté un peu à la manière d'un journal personnel. Immersif, bourré d'informations utiles - vous saviez comment dorment les dauphins ? - il devrait être lu par tous ces touristes qui paient pour nager auprès des dauphins en ignorant tout le mal qu'ils leur font.



La suite sur mon site :
Lien : https://sciences.gloubik.inf..
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Que pensent les dindes de Noël ?

Voici un titre provocateur et attractif, mais cet essai n’apportera pas de réponse à cette question au lecteur curieux.



L’éthologie, l’étude du comportement des animaux, se subdivise en plusieurs courants. L’auteure, éthologue adepte du courant constructiviste, estime en effet qu’il n’y a pas suffisamment de recherches sur les dindes et les animaux qui finissent dans notre assiette pour répondre à la question posée par le titre. Les humains, et même les scientifiques, préfèrent ne pas trop penser au ressenti éventuel des animaux consommés, c’est plus confortable ainsi.

Le courant constructiviste (proche de la phénoménologie), propose d’aborder l’animal tel que dans cette définition élaborée par un groupe de recherches en 2013 : «Acteurs de la biodiversité, les animaux sont dotés de capacités sensorielles, cognitives et émotionnelles individualisées. Ce sont des sujets qui élaborent un monde propre, au travers des actions et perceptions qu’ils portent sur l’environnement. Ils ont des intérêts particuliers et mènent leur vie à la première personne. Ce sont des êtres sensibles.» Nous sommes loin ici de la réduction courante de l’animal considéré seulement en opposition au végétal et à l’humain !

L’éthologie constructiviste se préoccupe par conséquent des besoins fondamentaux de l’animal et de sa qualité de vie. Mais notre spécisme ordinaire produit une considération très inégalitaire des animaux ; nous montrons un grand intérêt pour ceux très proches de l’homme, comme les chiens et les chats, éventuellement aussi pour les grands mammifères, mais du mépris envers ceux que nous consommons ou considérons comme nuisibles.



Tout au long de cet essai passionnant, l’auteure nous fait découvrir les évolutions de la technologie, grande alliée de la recherche (les drones ou les caméras miniaturisées, par exemple, permettent d’observer les animaux dans leur stricte intimité), mais aussi l’évolution de la démarche scientifique, car les questions que posent les éthologues aux animaux sont en général liées à notre culture et à la société dans laquelle nous vivons (qui elle-même évolue). Cela passe par l’ajustement et l’affinement des protocoles expérimentaux, par exemple l’utilisation d’un dispositif enregistrant les ultrasons émis par les souris lors des interactions sociales, alors que, jusqu’à une date récente, on pensait qu’elles ne vocalisaient pas dans ces situations. Ou, concernant l’expérience du miroir, qui met en évidence la capacité à reconnaître sa propre image, on pensait que les éléphants échouaient à ce test jusqu’à ce qu’un chercheur ait l’idée d’augmenter la taille des miroirs utilisés.

Elle invite aussi à la prudence, car il est compliqué et ambitieux de prendre la parole pour un être aussi différent de nous que l’animal. Elle recherche une démarche scientifique irréprochable, avec croisement de plusieurs sources d’informations, et validations ou invalidations, qui garantit de limiter les erreurs.



Les études contemporaines s’attachent à oublier qu’on est un humain et à abandonner notre vision anthropocentrée (ce qui peut paraître plus facile avec son chat ou son chien) ; elles cherchent à :

• de façon générale, apprendre à adopter la perspective de l’animal et à lui poser des questions pertinentes, des questions de rat aux rats, de chat aux chats, au lieu de demander à l’animal de répondre à des questions d’humains : par exemple enregistrement des infrasons produits et perçus par certains animaux, mise en évidence des capacités d’apprentissage des céphalopodes (pieuvres et seiches), de la capacité de discrimination des chevaux, des moutons et des chèvres

• plus précisément, analyser les réactions émotionnelles des animaux quand ils sont soumis à des variations de leur environnement (peur, bien-être, empathie, etc.), cerner leur aptitude à se représenter l’espace, leur capacité de planification (la martre à tête grise est capable de cueillir des fruits verts pour les laisser mûrir cachés et les manger plus tard), leur capacité à adopter un autre point de vue que le leur et à coopérer, à mentir et à tromper aussi, l’aptitude de certaines espèces à l’autocontrôle, leurs modes de communication (acoustique, visuelle, tactile, chimique, électrique), leurs apprentissages sociaux ( observation, imitation et transmission), leurs innovations (outils spécifiques pour se procurer de la nourriture, et, pour les animaux dépourvus de membres préhenseurs, comme les cétacés, élaboration de stratégies pour la piéger), l’émergence de nouvelles compétences (apprentissage de la langue des signes par des chimpanzés et un gorille, appropriation de la langue humaine par un perroquet, utilisation d’un lexigramme par des dauphins)

• de façon plus ambitieuse encore, chercher à cerner la nature de l’animal, capable d’infanticide, de cannibalisme, mais aussi d’adoption interspécifique ou hétérospécifique ; et, enfin, qui et que sommes-nous pour l’animal ? Les animaux possèdent leur propre sensori-motricité, leurs capacités cognitives et émotionnelles, qui leur font voir, sentir, entendre et goûter l’humain d’une manière totalement étrangère à ce qu’un humain perçoit d’un autre humain. L’animal traite l’information reçue indépendamment de nos critères (il voit dans les UV, entend des infrasons et des ultrasons, perçoit les couleurs différemment de nous, détecte d’infimes molécules chimiques, etc).

L’auteure plaide pour une relation homme-animal novatrice et pour une responsabilisation de l’homme d’aujourd’hui et des générations à venir. Elle expose la nécessité de créer de nouvelles relations avec le système vivant, de quitter ce sommet imaginaire de la pyramide qui n’est pas réellement le nôtre, d’abandonner notre comportement et notre idéologie anthropocentrés, de façon à cohabiter en bonne intelligence. Hommes et animaux partagent un espace vivant qui demande à être entretenu, économisé et respecté.
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Dans la peau d'un dauphin

Dans le genre hors de ma zone de comfort, je crois qu'on ne peut pas faire mieux. Je suis d'habitude plutôt plancher des vaches ou pentes caillouteuses mais voilà Secret Santa m'a mis dans les mains un ouvrage sur les dauphins et il ne faut pas mourir bête, alors j'ai lu ! Eh bien j'ai été fascinée ! Cet ouvrage est un essai pour nous faire renoncer à l'anthropomorphisme et nous faire accéder à la vision delphinesque du monde. Les arguments sont variés, construits, illustrés par des expériences aux protocoles solides. Les débats sont ouverts avec bienveillance, comme par exemple la question de la légitimité des delphinariums, comme par exemple la question de la nage en eaux libres qui gêne tant la faune sauvage alors qu'ils paraissent si curieux, comme par exemple la question de l'évolution, les dauphins seraient des mammifères retournés à l'océan. Incroyable ! A lire, avec curiosité !
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Dans la peau d'un dauphin

Écrit par une éminente cétologue, ce livre permet de découvrir les dauphins au-delà des idées reçues et des clichés.

D'une lecture aisée, il nous transporte dans les lieux du monde sous-marin habités par les dauphins, et nous livre de précieuses informations sur leurs comportements, leurs émotions, leurs cultures, leurs interactions avec les humains. L'autrice livre des anecdotes touchantes et étonnantes sur ces animaux qui la passionnent, et partage ses recherches, ses projets et ses espoirs. Elle communique l'enthousiasme qui l'anime pour chercher à toujours mieux connaître, comprendre, respecter et protéger les dauphins et le monde animal dont nous faisons partie.

Je recommande tout particulièrement cette lecture à tous ceux et toutes celles qui envisagent d'aller à la rencontre de cétacés dans leur milieu naturel. Vous y trouverez des informations éclairantes sur comment ces rencontres sont perçues et vécues par les mammifères marins.
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Dans la peau d'un dauphin

Pourquoi ai-je lu Dans la peau d’un dauphin de Fabienne Delfour ?

Parce que les dauphins font partie de mes animaux favoris. Dans ce livre, nous suivons l’une des rares cétologues françaises. L’autrice travaille sur le comportement des dauphins au sein du groupe, sur ses émotions, sa manière d’appréhender la mort…



Elle essaie à tout prix de ne pas comparer le dauphin dans ses comportements avec les humains et de déconstruire l’image du gentil dauphin flipper. Oui, les dauphins sont des animaux sociaux, mais ils restent des animaux qui peuvent avoir des comportements violents ou des réactions qui ne sont pas compréhensible si l’on raisonne avec nos schémas.



Le groupe des dauphins est très intéressant car très agile. Le statut de chaque individu est loin d’être figé et on peut en changer en fonction de son évolution. Les techniques de chasse avec outil sont également très bien expliqués tout comme leur façon de communiquer. On apprend, par exemple, qu’ils émettent une série de sons individualisés pour d’identifier.



J’ai passé un bon moment avec ce livre bien structuré, facile à lire avec des chapitres courts. Différentes parties abordent des thématiques différentes. Tout ce qui est énoncé est toujours lié à des expériences sur le terrain. On n’est pas dans la théorie.



Mon seul regret – que l’autrice souligne – est que la plupart des études sur la cognition sont faites dans les parcs aquatiques. Sans rentrer dans la polémique les concernant, cela signifie que leur comportement peut être différent dans un bassin et dans la mer.

Un livre que tous les fans des dauphins sauront apprécier.
Lien : https://www.instagram.com/mi..
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