La très forte inégalité dans les causes et les conséquences du changement climatique peuvent être la source de conflits entre États si des dirigeants politiques l’utilisent pour tourner la colère des populations vers l’étranger.
Au printemps 2023, gouvernements, journalistes, décideurs économiques ou citoyens, tous auront été destinataires du 6eme rapport de synthèse du Giec sur le changement climatique. L’ambition de ce livre est de vous permettre de le comprendre sans devoir lire les milliers de pages sur lesquelles il s’appuie.
Pour qu’une société admette une restriction forte sur l’usage des énergies fossiles, il est indispensable que la mesure s’accompagne d’une vigoureuse réduction des inégalités sociales et que son coût soit compensé pour les couches sociales populaires. Cette compensation, pour être efficace, ne doit pas suivre l’augmentation des taxes mais la précéder.
Sous-estimer la difficulté économique et technique du défi énergétique ne peut que conduire une politique climatique à l’échec.
La Convention cadre de l’ONU sur les changements climatiques demeure un texte fondateur et fondamental. Toutefois, l’évolution des émissions de gaz à effet de serre, qui ont augmenté de près de 50 % depuis 1992 au plan mondial, montre bien qu’elle ne peut suffire à résoudre le problème posé par le seul respect du texte d’origine.
Les populations les moins responsables du changement climatique en sont donc de surcroît les premières victimes.
Ne pas croire aux solutions miracles. Puisque le cœur du problème climatique réside dans le recours massif aux énergies fossiles par les 7,5 milliards d’êtres humains actuels pour subvenir à leurs besoins alimentaires, économiques et sociaux, il ne peut pas exister de chemin aisé pour le résoudre
Nier ces résultats, voire les déformer ou mettre en œuvre des stratégies de désinformation délibérées, comme les campagnes climatosceptiques le montrent, reviendrait à choisir l’ignorance contre le savoir.
L’inertie des systèmes techniques, c’est la longue, parfois très longue, durée de vie des équipements les plus lourds. Une centrale électrique peut être utilisée un demi-siècle, un barrage hydraulique trois fois plus longtemps, un système de transport en commun ferroviaire est construit pour des décennies, une politique d’urbanisme choisissant d’étaler des centaines de milliers de pavillons autour des centres urbains oblige à des consommations d’énergie pour les transports sur une très longue durée.
Il n’existe pas de solution miracle permettant d’éviter la nécessité de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. Or, il y a de mauvaises solutions à de bonnes questions.