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Citations de Fabrice Delphi (10)


Les éthéromanes sont extrêmement imaginatifs ; (…) l’éther est un poison qui pousse à la hantise du laid, du monstrueux. Tous les éthéromanes que vous interrogerez sur leurs rêves et sur leurs sensations vous causeront toujours et uniformément de potences, de pendus, de noyés, de noyés surtout. On croirait que l’éther s’est placé sous le patronage de la pâle Ophélie, vous savez Ophélie, celle dont le masque de beauté et de mort suit lentement le fil de l’eau…
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Anéanti devant mon impuissance, j'étais sans courage pour échafauder une illusion de travail. Non, je n'avais même pas le peu de volonté nécessaire pour m'employer à quelque oeuvre utile et banale dont la réalisation ne laisserait pas en moi une place pour l'inquiétude. Et des cours, et des nuits, je m'hébétais dans la monotonie d'une existence à la dérive qu'une angoisse aiguë torturait par crises. C'est alors que je connus mon ami, mon confident, mon consolateur, celui qui est toujours là, l'éther...
Un jour où je souffrais atrocement de névralgies gastriques, le docteur de Fauvières m'ordonna quelques gouttes d'éther. Mon mal physique disparut. Et ma personne spirituelle, si faible, si débile, se sentit vivifiée, comme née d'une nouvelle existence. J'eus alors - cela très nettement - le sentiment que je vivais, que mon être, jusque là dans les limbes, s'éveillait en joie, en lumière, en paradis, un paradis blanc, froid.
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- Enfin, Monsieur Mordann, quelles joies pouvez-vous trouver à gâcher ainsi votre santé et votre existence ?
Et les yeux clairs s'attachaient sur moi, interrogateurs, si sympathiquement interrogateurs, qu'un gros sanglot soulevait ma poitrine et que, d'un trait, je criais mes secrètes tortures, la maladie du doute qui était en moi, cette maladie de la sensation à outrance, quand même et toujours, qui s'était attachée à mon âme comme une rouille, stridait à mes oreilles comme un essaim de guêpes obstinées...
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Les intoxiqués sont habituellement menteurs. Le mensonge entre dans leur cortège habituel ; le mensonge, et une certaine dissimulation. Tous ces gens-là mènent une vie cérébrale si désordonnée qu’il serait étonnant, d’ailleurs, qu’il en fût autrement ! Toujours entre deux rêves ou deux cauchemars, ils embrouillent leurs pensées et ne distinguent plus guère le vrai du faux, la fiction de la réalité. Et ils mentent à toute minute, pour rien, pour le simple besoin de mentir, de dire quelque chose, de compliquer la vie…
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Nous échangeons de futiles propos, et maman ne devine pas toutes les larmes qu'il y a au fond de ma gaité feinte.
Larmes sur quoi, larmes pour quoi ? Je ne sais. Ce sont des larmes sur mon impossibilité à avoir un but dans l'existence, mais un but vraiment haut, une conquête, pour lesquels il vaille la peine de se battre et de peiner. J'ai trop le sentiment de mon impuissance à créer une oeuvre, - et c'est pour cela que quelque chose s'est détraqué en moi : l'intérêt de vivre.
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- Les plaisirs de la campagne, maman : Une mauvaise invention de feuilletonniste à court de copie. Non, je ne suis pas idyllique. La campagne ne me fait pas vomir de vers, à moi. Je ne m'extasie pas sur la beauté des panoramas, la mine fraîche des paysannes. Je ne m'amuse pas à cueillir des violettes, des pensées, des jacinthes des bois. Je n'ai pas cette âme de modiste chère aux poètes contemporains. Quand j'ai envie d'un bouquet, je télégraphie à Paris et je reçois des fleurs le lendemain. Je déteste les bouquets paysans, mastocs, composés sans aucun souci de forme, d'arrangement, de couleurs.
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Vous-nous, non, rien n'est plus beau.
Dans Asnièr', que nous les cabots !

Et pour donner l'côté tragique,
de temps à autre un Brichanteau
Affolé d'misèr s'tromp de scène
Et s'laiss glisser au fond d'la Seine...
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On commence un jour par curiosité ; on recommence par ennui, malgré le premier dégoût.
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La tristesse et la lassitude poussent aux mille extravagances. Il y a les voluptueux de l'atrocité, comme il y a ceux de l'amour...
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Pour goûter et apprécier le paysage comme le comprend Monet, pour avoir rendu si personnellement ses sensations dans ses tableaux du pays breton, il faut avoir habité les villes, y avoir senti tous les ennuis, tous les chagrins qu’on y rencontre ordinairement, y avoir vu son œuvre méconnue, ses espoirs raillés, et éprouver le besoin d’en sortir, de fuir la stupidité, l’injustice des détracteurs qui souventes fois s’acharnent sans autre raison que les arrêts de la mode, il faut éprouver le besoin de parcourir les champs, les bois, les landes, de voir le soleil s’élancer dans le ciel et y faire naître mille et mille accidents toujours nouveaux ; alors, quand un peintre véhément et réfléchi tout à la fois, n’ayant de la fougue que quand il faut en avoir, a l’art de nous impressionner par l’évocation de tous ces phénomènes, il s’empare de notre âme et la transporte où elle voudrait être, à l’air pur et libre, dans les landes roses et rouges de bruyères, sur les bords de la mer, auprès des animaux paisibles et surtout loin de l’homme, animal dont le voisinage déplait à l’homme, du moment qu’il a été égratigné, au passage, par la mélancolie.
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