Fiodor Dostoïevski

...Quand je parle avec vous, j'ai envie de dire tout ce que j'ai sur le cœur, tout, tout. Je perds toute forme. Je reconnais même que non seulement je n'ai pas de forme, mais suis dénué de tout mérite. Maintenant, tout s'est immobilisé en moi. Je n'ai plus une seule idée en tête. Il y a longtemps que je ne sais plus ce qui se passe dans le monde...Je ne vois que vous partout et le reste m'est égal.
Pourquoi et comment je vous aime, je l'ignore...
...Dans ma petite chambre, en haut, il me suffit de me rappeler ou d'imaginer le frôlement de votre robe pour être prêt à me mordre les doigts. Pourquoi êtes- vous fâcher contre moi ? Parce que je me déclare votre esclave ? ...
...Savez- vous qu'un jour je vous tuerai ? Non par jalousie, ni parce que j'aurai cessé de vous aimer ; non, je vous tuerai simplement parce qu'il y a des jours où j'ai envie de vous dévorer...
...Je vous aime sans espoir...Si je vous tue un jour, il faudra que je me tue aussi ; eh bien, je me tuerai le plus tard possible, pour ressentir sans vous cette souffrance intolérable ! Savez-vous une chose incroyable : je vous aime chaque jour DAVANTAGE, et pourtant c'est presque impossible...