« Histoire de la maison qui brûle », un texte original de France Daigle, originellement pièce de théâtre du groupe de Mocton-Sable (Nouveau Brunswick)
Trois tableaux dans la pièce, qui répètent la même chose : l'histoire de sa maison qui brûle.
C’est l’histoire et la figure d'Évangéline qui regarde la scène dramatique de l'expulsion des Acadiens au moment où le feu consume les maisons de Grand-Pré lors du Grand Dérangement lors de leur exil forcé par les anglais. Cette histoire est racontée par le même narrateur qui, en route pour la maison de la poste, s’est arrêté pour observer une femme qui restait assise, sans bouger, sur une petite place.
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« What is that hurts ?» (Qu’est ce qui fait mal ?), c’est une nouvelle de France Daigle parue dans Granta#141 sur le Canada. France Daigle, j’en ai déjà parlé avec son étonnant « Pour sûr » (2011, Boréal, 752 p.) construit en 12 * 12 * 12, soit 1728 fragments. Ou à propos de ses romans « Pas Pire » (2002, Boréal, 208 p.), « Un fin passage » (2001, Boréal, 129 p.) et « Petites Difficultés d’Existence » (2002, Boréal, 192 p.). Ces derniers sont écrits en chiac, cette langue hybride entre anglais et français.
Là, c’est plus compliqué, c’est écrit complètement en étranger dans une revue anglaise, par une Acadienne convaincue « In the Moncton area of New Brunswick where I’ve lived all my life, we Acadians say it is practically unnecessary to learn English» (Dans la région de Moncton, au Nouveau-Brunswick, où j'ai vécu toute ma vie, nous, les Acadiens, disons qu'il est pratiquement inutile d'apprendre l'anglais). La citation est tronquée, volontairement. Car elle explique ensuite pourquoi « parce que nous l'attrapons sans effort, comme un rhume ». Voilà qui va faciliter la pratique de la francophonie, car il n’existe pas (encore) de vaccin (sinon des vieilles souches totalement dépassées).
« La solution de facilité est très souvent l'anglais ». Et elle revendique l’écriture « en anglais plutôt qu'en français puisque je m'adresse principalement à un lectorat anglais ». Le chiac d’ailleurs n’est pas loin « Ce mouvement constant entre le français et l'anglais est comme le flutter des émotions que l'on peut ressentir chaque jour »
« J'aime beaucoup l'idée de livres sans mots, surtout pour les enfants qui ne savent pas encore lire ». Cela tombe bien, et me rappelle cette citation de Hans Arp « J’aime les calculs faux car ils donnent des résultats plus justes ». C’est dans « Jours Effeuillés », (1966, Gallimard, 672 p.) compilation superbe de ce grand auteur. Et elle raconte pourquoi, c’est à cause d’un livre de JonArno Lawson et Sydney Smith « Sidewalk Flowers » (2015, Groundwood Books, 32 p.), traduit, si l’on peut dire, en « Les Fleurs de la Ville » (2015, Editions Sarbacane, 24 p.).vola qui solutionne son problème « Le seul problème est le titre, qui est en anglais ».
S’ensuit une revue rapide des auteurs et histoire acadiens. « Pourquoi je te dis tout ça? Parce qu'à ce jour, je me sens mal à l'aise d'afficher un livre en anglais sur notre table basse » et suit le message, important. « Le bon message est de mettre un livre de contes français sur la table, même s'il n'y a pas de mots. Alors voilà: oui, je suis un pousseur de français »
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« Pour Sûr » est construit sur le modèle des fragments en une suite de 1728 d’entre eux, soit 123, ou la sérénité parfaite. On y retrouve Thierry libraire chez Didot, Carmen qui tient le bar Babar et leurs deux enfants Etienne et Marianne. Autour, les copains habituels, les Zablonski, Zed et Pomme, artistes tous les deux. Zed a fini d’installer ses lofts dans un entrepôt de Moncton et le Babar y tient une bonne place. Voilà pour le cadre. Pour le reste, c’est un vaste inventaire à la Prévert, avec une liste de mots de Scrabble, des noms de couleur, une liste des noms des équipes de la ligue de hockey senior, attention pas n’importe laquelle, mais celles de la vallée de Memramcook ou de noms de points de broderie. Les conversations sont bien entendu en chiac
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Le titre du livre pourrait être celui de la critique. Pas pire...sans plus.
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