AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Francesca-Yvonne Caroutch (16)


III



extrait 2

Grande écritoire silencieuse
grande ardoise stérile des nuits
regard de pierre que scrute l’éternité vacante
et qu’efface un seul frisson des châteaux de sang
voici le pouls très lent de la ville glacée
après la fièvre des rêves
voici le cri des cornes de brume
― vers qui vers quoi ? ―
L’impitoyable mélodie des souterrains
vous console de n’être pas seuls au monde

p.13
Commenter  J’apprécie          80
Extrait : CONSTELLATIONS DE NOMADES


Nul accroc dans la soie des voyages
Mendiants d’amour
lorsque vous percez nos nuits fragiles
saisissez-vous
l’or volatil de nos poèmes
qui dorment tout habillés
comme les nomades
Pourtant, notre peuple intérieur
chevauche monts et merveilles
entre la douleur et les astres
L’extase du vide
vous guérira
de la maladie du temps
Commenter  J’apprécie          60
II



À l’envers des toiles peintes
la ville est la mosaïque défaite
d’un grand corps aux membres épars sur les eaux
théâtre vide où rôde le cri des animaux nocturnes
Sous l’astre malfaisant
voici l’arche où le sphinx s’enchevêtre à sa proie
Le silence la mort lustrale
libèrent des essaims de cantharides
Vivant de cette approche
quelle croyance dénouée
divinisa ce lieu perdu
retrouvé reperdu reconquis
la joie qui ruisselle en pluie chaude
le souffle apaisé de ton sommeil

p.11
Commenter  J’apprécie          50
Toi mon sosie dans l'art d'aimer
Indécence de contempler ton sommeil
Sous les résineux hébétés de bonheur
Tu m'enveloppes comme un voile de chaleur
Volupté de l'absence poignante
Fièvre de rencontre
Dans les aromates de la passion

Nous dévorer l'un l'autre
Comme quartiers de lune
Sous le grand artificier en transe

Commenter  J’apprécie          30
Écoute couler le temps
le martèlement des jours à venir
le silence déjà de possibles adieux

De loin je t'imagine entouré de ces papiers noirs
qui volent autour des incendies.
Commenter  J’apprécie          20
III



extrait 1

Le museau de la tanche amoureuse s’entrouvre
Dehors la double vue des canaux mêlés
attise le retour de flamme des spectres
Dans la brume rose et tiède, c’est l’approche
lente et silencieuse des barques
le hululement des sirènes
l’appel obsédant des cloches
le gémissement des bêtes invisibles au loin sur les eaux
Luxures de phénix vibrations lunaires
ô mes colombes de bois
hâtez la marche des fantômes
prêts à rejoindre leurs tombeaux
des automates qui défilent
esclaves du Deus ex-machina de la ville
Désormais vous voici liés à une mort
sans fin ni commencement


p.12
Commenter  J’apprécie          10
I



LENTE CIGÜE
extrait 2

Orgasmes à cent pétales fleur de fumée plus dure que
silex, ô le festin de la mort dédorée. Les doigts en sont
comme fripées par l’eau de mer. L’envol d’un oiseau
blanc parfois éclabousse nos draps.
Brûlure du recommencement en cet abîme qui nous
digère. Quelle jalousie bougeait dans la muraille, quel
animal altéré se perdait dans le dédale ombreux de ses
sensations ?
Ne cesse jamais de fouiller l’espace de mes rêves de
perdition.
Chaque trahison me rapproche de toi, jusqu’à la syn-
cope de l’archange trop charnellement vénéré.
Au-dessus de nous, la nuit trompe les cristaux de
neige.
Mais demain que choisiras-tu ? sur la berge l’éveil de
la louve, l’épée qui engloutit la blessure ou le coucher
d’un soleil noir ?
Sans espoir fait naître la légende.

p.10
Commenter  J’apprécie          10
I



LENTE CIGÜE
extrait 1

Comme un voyageur qui marche dans la campagne
tombe au fonds d’un puits et rêve qu’il perpétue sa
marche tandis que son corps s’éprend d’une carcasse
de bête, ainsi tu me poursuis. Au loin de grands trou-
peaux de pierre se repaissent de tes passions. Le
temps stupéfié creuse davantage ses reins de succube.
L’éclair des caresses troue les parois de la nuit tapissées
d’allégories jamais décryptées.
Écoute, une autre voûte s’écroule.
Le plaisir t’assaille par vaguelettes innombrables,
libère en toi des essaims de fougères.
En quelle imposture prépares-tu tes messes, tes ors,
tes latrines ?
Explosions chaudes, fleuries, forages dans l’épaisse
surdité du cocon.
S’éveiller s’il se pouvait. Ou s’engager en ses viscères,
accepter le poison des renaissances ; polluer l’enfant
interminable en ces soutes, molles cathédrales englou-
ties à mille lieues sous le sang.
...

p.9
Commenter  J’apprécie          10
Dans le soir sans fissure…



Dans le soir sans fissure
l’extrême ― plaisir ou souffrance ― vient sans bruit

C’est un paysage sans lointain
c’est un cri sans passion de bête
cri jeté dans la nuit
comme on se jette d’une falaise

Entre les tambours du vide
et l’idée fixe des brasiers
flamboie l’inexplicable deuil de la soif
Les mains s’égarent dans les bois de l’ignorance
jusqu’à l’heure très incertaine
où l’espace se déploie
dans l’eau forte de midi
Commenter  J’apprécie          10
   Il se promène…



   Il se promène au bord du vent. Le cœur battant
des pluies hâte sa chute sans fin au fond des choses.
Il ignore la tristesse hors les murs, les herbes silen-
cieuses de la peur qui se croisent ainsi que carpes
des viviers, et la rumeur têtue au manteau des forêts.
Son cri est déjà blessure au silex ouvert. Son sang bat
à la mesure de l’ombre, pesante comme un fruit.
Commenter  J’apprécie          10
Dormeurs enfouis sous la rivière…


Dormeurs enfouis sous la rivière
enfants aux yeux rivés
à l’envers des lueurs
veilleurs ensorcelés
sous l’aile du mirage
nous sentons grandir entre nous
des paysages impalpables
Les dieux oubliés se consument
dans le halo des marécages
Nous épions le miracle
égarés entre deux vents endormis
entre les planètes aveugles
les arbres sans mémoire
Commenter  J’apprécie          10
… À chaque pulsation des ténèbres
du temps s'écoule du temps seulement
comme une entaille mal fermée
chaque heure perdue est un serpent lové dans la pluie tiède…
Commenter  J’apprécie          10
L'occulte rencontre étincelle
dans le soir brisé comme un palais de verre
Le silence mâche des herbes
Cruel éblouissement ne dure
— bête diaphane qui s'obscurcit
Son ombre doucement s'empoisonne
C'est l'heure où les chevaux ruissellent
sous la neige prise des phalènes
Un lieu probable nous attend
au-delà du galop des eaux
Nous ne tuerons jamais
la chimère glacée dans sa pelisse de flammes courtes
Commenter  J’apprécie          10
Ce soir je te retrouve
plus vivant que jamais
au bord du lac subjugué
par ses propres scintillements
Commenter  J’apprécie          10
Je te découvre en t’écrivant
Je me découvre en te lisant
Commenter  J’apprécie          10
De nos microscopiques éveils
ne subsiste qu’un souffle
plus léger que le rien
Commenter  J’apprécie          10

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur

Au feu !

Alzie
57 livres

Lecteurs de Francesca-Yvonne Caroutch (17)Voir plus

Quiz Voir plus

Combien de fois ?

🎬 Alors qu'il s'apprête à démissionner de ses fonctions de shérif pour se marier, Will Kane apprend qu'un bandit, condamné autrefois par ses soins, arrive par le train pour se venger. Will renonce à son voyage de noces et tente de réunir quelques hommes pour braver Miller et sa bande. Mais peu à peu, il est abandonné de tous... Ce film de Fred Zinnemann, avec Gary Cooper s'intitule "le train sifflera ... "

une fois
deux fois
trois fois

10 questions
21 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , films , roman , espionnageCréer un quiz sur cet auteur

{* *}