Le travail de l'adaptateur présente bien des points communs avec celui de plagiaire habile qui s'applique à dissimuler son plagiat par des transpositions, des ajouts, des suppressions. Les mêmes techniques visent donc soit à manifester le travail opéré par l'adaptation, soit à masquer l'œuvre source. L'adaptation serait donc un plagiat exhibé, autorisé, avoué (mais non nécessairement pardonné)
L'adaptation est à la fois valorisante, valorisée (puisqu'elle est censée bénéficier des qualités de l'œuvre source, et lui rendre hommage), et dévalorisante, dévalorisée (parce qu'elle ne constitue pas une œuvre originale, et fait un usage utilitaire d'une œuvre qui lui préexiste)
La lecture et l'écoute des mots s'accompagnent presque constamment aujourd'hui de la vision d'images et de l'écoute de sons. Plusieurs codes se superposent alors, plusieurs "grammaires" aussi, et les rapports des uns aux autres sont parfois subtiles. Appendre à "lire" une chanson, un dessin humoristique, une affiche, un film, suppose une prise de conscience de ces différents codes et des modalités de leur imbrication.