Car qu'on se souvienne que la peinture de paysage apparaît, en Europe, en lisière de la peinture officielle, de commande et de commerce, et comme en aparté : dans les planches des Herbiers, dans l'illustration soucieuse d'environnement réaliste des Traités d'hygiène et de pharmacopée ou bien encore dans le décor saisonnier, enluminé des Riches Heures ; puis, plus ouvertement, dans la "fenêtre" percée dans le fond du tableau et laissant apparaître, dans son encadrement, des rivières qui sinuent et des monts bleuâtres - on mesure alors ce qu'il a fallu de patience, ou mieux de persévérance, de la part du peintre européen, pour accéder au paysage. (p. 66)
Chapitre III - D'un paysage à vivre