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Citations de Frédéric Martineau (30)


Le propre rassurait, le frais titillait, l’absence de microbes détendait et facilitait le déshabillage, on pouvait lancer les vêtements, les entasser sur le sol et fournir un ersatz de scénario émoustillant, une aire de jeux inédits. De ses amours passagères, il avait retenu un principe de base :

Il y a une chose qu’elles détestent plus que l’infidélité : la saleté !
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UNE VIE VOLÉE


Un livre le troubla plus que les autres : Le chant du bourreau, de Norman MAILER. L'auteur américain avait obtenu le prix Pulitzer avec son roman qui retraçait les neuf derniers mois de la vie de Gary GILMORE, reconnu coupable d'un double meurtre et exécuté par un peloton dans la prison d'État de l'Utah en 1977. Ce fut la première fois qu'un condamné rejeta la clémence, les recours et exigea l'application de la sentence.

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Étrangement, les simples montrèrent une noblesse sans pareille, celle du cœur. Aux traitres qui plastronnaient, accusaient et détournaient la tête, il aurait volontiers hurlé : la solidarité n’était-elle qu’une qualité de pauvre ? Pourquoi le sens du partage se perdait-il à l’arrivée de l’aisance ? Était-il si antinomique de vivre convenablement et de donner ?
Ils n’étaient pas à l’abri d’un accident de parcours. Leur appartenance aux nantis ne les immunisait pas, leur avenir entier dépendait d’altruisme et d’un resserrement des liens entre les dissemblables.

Page 61
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POINT FINAL ?

Lorsque les circonstances l’exigeaient, les religions et les croyances ne dédaignaient pas les violences. Elles trainaient un lourd passif de massacres et de guerres sanglantes sans que le bonheur de l’homme en découle. Il y avait toujours des fondamentalistes, des extrémistes ou des fous de Dieu persuadés d’accomplir une sainte mission pour exécuter la sale besogne.

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VAL D'OR

Allongé sur la pelouse, l’orteil au vent, les mains croisées derrière la tête, il s’abandonna à la quiétude sans réussir à se rappeler de quand datait sa dernière concession au farniente. Quel bonheur ! Un gazon dru et les caresses d’Éole le chatouillaient.

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JUSQU'À CE QUE LA MORT NOUS RÉUNISSE !

Cette décision fut la plus simple de sa vie. Elle leur épargnerait ce calvaire et irait en Suisse où des associations permettaient aux gens de partir honorablement. En France, la loi punissait l’euthanasie.

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Elle adorait communier avec la nature, une échappatoire au stress de la vie urbaine, mais le fantasme d'une sylphide à peau diaphane, la chevelure blonde, se frottant nue contre l'écorce d'un arbre en obédience à un culte celte s'évanouissait au tremblement de la réalité.

Elle marchait maintenant la bicyclette parallèle à ses pas ou restait assise sur une souche à contempler le ballet des branches, à écouter les cavatines des feuilles, à respirer l'humus à s'en faire éclater les bronches.

C'était une drogue indispensable à son équilibre et l'idée de devoir se priver de cette régénération vitale la rendait infiniment triste.

Page39
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LETTRE À UN PETIT LAPIN

Un feu me dévore et engendre des désirs innommables. Il m’entraine vers ton corps, sur ton corps, dans ton corps.

Page 170
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LES DEUX FRÈRES

Elle s’apprêtait à entamer des études de langue lorsqu’elle tomba enceinte. La grossesse la fit renoncer. Les maternités s’enchaînèrent et elle se contenta du rôle de mère au foyer, un emploi à temps plein qui la combla. Durant les disputes sérieuses du couple, elle regrettait de dépendre du salaire de son mari et de ne pouvoir claquer la porte, ses petits sous le bras.

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MACABRE RENDEZ-VOUS

Thomas ne s’intéressait qu’à sa réalité numérique. Les tentatives maternelles pour l’inscrire à des activités sportives et culturelles échouaient. Sa génitrice cherchait à le sortir autant que possible du monde imaginaire dans lequel il évoluait trop souvent à son goût. Lui expliquait, lorsqu’elle insistait, ne pas souffrir d’épilepsie et ne pas craindre de se transformer en tueur psychopathe à force de dézinguer à tout-va des ennemis parcourant un univers factice. Les statistiques confortaient sa défense : près de cent millions d’aficionados se passionnaient pour les scénarios de Call of Duty sans que la criminalité augmentât de concert dans les pays où la franchise atteignait des sommets de popularité.

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La paix civile de demain se gagnerait par la guerre à l'illettrisme et la promotion de l'acculture.
Après le baccalauréat, il ne put intégrer que l'université et il commença à penser que ses rêves s'envolaient, l'ascenseur demeurerait en panne pour lui. Il n'y eut ni pythonisse ni gardien du temple pour faire le panégyrique de ceux qui avaient réussi en l'absence de diplômes.
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C’est terrible à confesser, mais Jacques diverge et je n’y peux rien. Cela empire, il lui faut, quotidiennement, une dose de lecture, de pages tournées, humectées, écornées, le manuscrit inédit le réjouit, l’illumine, le transfigure. Je le constate, il ne simule pas. Il entreprend des odyssées dont il m’exclut, que je devine fabuleusement riches, de mots, d’idées, d’inspiration renouvelée, retranché derrière une forteresse de papier imprenable, une barrière inobservable, infranchissable, où il est sourd et muet à la fois.
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Pas de pollution, d'agitation urbaine, de hiérarchie qui met la pression, mon stress a disparu. On peut approcher le bonheur sans dépenser d'argent. Quand je repense à ma soif compulsive d'achats ! La société de consommation me manipulait. Elle conduit le monde à sa perte. Après cet hivernage, ça ne sera plus jamais comme avant…
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Où était passée la sagesse qui l'incitait à se détacher du matériel ? Vagabonder à la veille de l'hiver n'était pas un horizon très enviable bien qu'il se serait senti moins seul en rejoignant la communauté des clochards, cette confrérie de l'essentiel, qui transporte sa maison à bout de bras ou maraude en quête d'un hall d'immeuble ouvert, d'une station de métro accueillante. Elle se contente d'un peu de chaleur, de recoins qui isolent et préservent d'une société qui le froid venu, quand les médias s'en mêlent, s'achète des instants de bonne conscience le temps d'un reportage ou de la signature d'un chèque.
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Elles préféraient avoir leurs moitiés à la maison à fumer, plutôt qu'au café à écluser quelques chopines. Entre le spectacle d'un homme rentrant ivre, empestant l'alcool, et celui d'un papa assis au salon, un pétard au bec, une fois la progéniture couchée, elles n'eurent pas beaucoup d'hésitations.
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Le lion est carnivore, le criquet végétalien, certaines plantes croissent aux dépens de plantes, la seule espèce qui détruit tout, ses congénères, son écosystème, est humaine. Elle se proclame civilisée, le cœur de l’univers et n’est en fait qu’un minuscule électron excentré de la galaxie, voire une gigantesque simulation. Belle vanité !

Page 107
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LETTRE À UN PETIT LAPIN

Lorsque la jeune fille transperça la chrysalide, je regardais tes hanches s’arrondir, ta poitrine tendre le tissu des tee-shirts, tes lèvres se maquiller avec l’œil du biologiste qui dissèque une grenouille. Ce passage mystérieux de l’enfance à l’adolescence me fascina comme l’émergence d’une orchidée rare transcende le botaniste.

Page169
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L'île ressemblait à un caillou gris. Il saisit ses jumelles et resta fixé sur la manchotière de la baie.
- Ouah ! Fantastique !
Un vieil homme, à côté de lui, pleurait en hochant la tête en signe de connivence. Il le questionna. Ce membre de l'amicale des anciens des missions polaires et australes revenait trente ans après son séjour.
- Excusez-moi, c'est l'émotion. Une des plus belles expériences de ma vie…à peu près à votre âge…!

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Lors d'une émission diffusée à la télévision, on vit un médecin s'exprimer à propos d'un jeune patient suicidé sur lequel fut établi un diagnostic "post-mortem" de schizophrénie. Maladie sur laquelle la substance agissait certainement plus comme un révélateur que comme un déclencheur. Le généraliste avoua qu'il n'avait pas fait le lien avec la consommation massive de "shit" ! Or, l'usage déculpabilisé, l'adolescent aurait sans doute admis spontanément fumer. [...] Encore un drame dû à l'interdiction, encore un argument supplémentaire pour une libéralisation contrôlée. L'adversaire est toujours plus redoutable masqué.
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Ses préjugés sur les personnels hospitaliers s’évanouirent. Quel imbécile il avait été de les railler ! Quelle patience ! Et quel courage ! Passer ses journées à côtoyer la mort, la maladie, les odeurs, la mauvaise humeur, la détresse eût été au-dessus de ses forces. Comment supportaient-ils cela ? Des saints, ces gens-là ! De véritables saints ! Ils le réconciliaient avec la nature humaine. Tout n’était pas perdu en ce bas monde tant qu’y vivaient des anges dévoués à leurs congénères dans les pires instants. Ils méritaient triple salaire.

Page 113
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