Frédéric Sojcher, cinéaste, vient nous parler de son film « Cinéastes à tout prix » et de son livre « Le fantôme de Truffaut », dans le cadre du festival du film Grolandais.
TLT - TéléToulouse
Être cinéaste, c'est répondre aux aléas, c'est dépendre des autres sans se perdre dans les compromissions, conjuguer forme et sens, narration et mise en scène, c'est donner une direction, le la, transformer ses faiblesses en force, c'est se révéler et révéler au spectateur une part de lui-même, forcer le destin pour donner naissance au film», m'écrit François Truffaut.
Je suis chez bobonne Ida, quand à la télévision passe l'annonce de casting pour un film français qui se tourne en Belgique. On recherche des garçons de 12 ans. Je veux m'y présenter, même si je n'ai pas l'âge. Note l'adresse, où il faut aller. Bobonne Ida m'accompagne au Hilton. Bertrand Blier, le réalisateur, et son assistant me reçoivent. Blier choisit Riton Liebman pour jouer le rôle principal aux côtés de Gérard Depardieu, Patrick Dewaere et Carole Laure, parce qu'il a le culot de venir seul à l'audition. Je suis retenu comme figurant. Ida est fière. Préparez vos mouchoirs. C'est le titre du film.
Bobonne Ida meurt. Je suis chez Ernst, à son anniversaire, quand maman me l'annonce. Maman vient me chercher à la place de papa. Papa, c'est la première fois que je le vois pleurer.
Devant le bus, maman. Le tournage a lieu dans les Ardennes, où on nous emmène. Maman s'inquiète des mines lubriques des adolescents choisis comme figurants.
Sur le plateau de Préparez vos mouchoirs, je parle à Patrick Dewaere des films vus avec bobonne Ida. «Je veux faire du cinéma.» Il est l'une des plus grandes stars françaises, il s'étonne de ma cinéphilie, de la passion avec laquelle je lui parle des films sans me soucier de sa notoriété. Il m'encourage à vivre mes rêves. Il dit : «Le cinéma est un art de combat.»
Les Bruxellois francophones disent:"non, peut-être!", au lieu de "oui, sûrement!"
"Oui,mais non", cela veut dire "Non, pas du tout".
"Pouvoir" au lieu de "Savoir". Un wallon, un bruxellois va dire: "Je ne sais pas lire", au lieu de "Je ne peux pas lire" quand il n'arrive pas à déchiffrer l'écriture de son professeur au tableau.
Il y a aussi pas mal d'expressions flamandes absurdes.
Les Belges ont un goût prononcé pour l'autodérision proche de l'humour juif.