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Critiques de Frère Marie-Victorin (6)
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Croquis laurentiens

Rédigés dans les années 1920, ces textes regroupés évoquent les alentours de Montréal par le regard de Frère Marie-Victorin, de son vrai nom Conrad Kirouac, religieux, botaniste et écrivain célèbre.

L'auteur prend un plaisir contagieux à étudier la nature environnante. Tout est sujet à enthousiasme: les plantes, le vent, la neige, les rivières et le fleuve, mais également les habitants, descendants de ces premiers colons dont on trouve la trace un peu partout, sous forme d'embarcations échouées, de vieilles bâtisses, de plantations et de monuments commémoratifs.

Les récits de ses randonnées sont entremêlés de légendes et de rappels historiques. Je pense notamment à la légende du Rocher Panet où une jeune femme vend son âme au diable, avant d'être exorcisée. Frère Marie-Victorin délaisse tout obscurantisme quant aux empreintes que le diable aurait laissé sur ce rocher pour justifier, tout en s'en excusant, ces marques par des explications géologiques.

J'ai pris plaisir à lire ce recueil de textes qu'un ami québécois m'a prêté, et me plonger dans le Québec d'il y a cent ans, évoqué d'une écriture à peine lyrique et très belle.
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Science, culture et nation

J'ai assisté en février dernier à une conférence virtuelle de l'historien Yves Gingras, L'éveil de la science au Québec. C'était une conférence organisée par le Coeur des sciences de l'Université du Québec à Montréal à l'occasion du 100e anniversaire de la Société de biologie de Montréal (voir ici). J'ai apprécié le regard affuté que porte Gingras sur l'émergence du mouvement scientifique francophone du Québec. Il m'a permis de prendre conscience de l'importance qu'a pu jouer alors Marie-Victorin. Ses interventions, dont l'impact a porté beaucoup plus largement que le domaine botanique auquel on l'associe naturellement, ont démontré qu'il appartient aux plus fervents défenseurs de la connaissance scientifique et qu'il pouvait prétendre à une analyse structurée des rapports entre le développement de la société canadienne-française et celui de la culture scientifique et de son enseignement.



Yves Gingras a choisi et commenté un ensemble de textes de Marie-Victorin, textes publiés pour plusieurs dans le journal Le Devoir. Voilà l'objet de ce recueil qu'est Science, culture et nation. On y trouve une apologie de la culture scientifique comme élément porteur d'une libération économique, la promotion d'un nationalisme ouvert sur le monde, une défense du milieu universitaire naissant et son indépendance face au pouvoir, la création d'un milieu favorable au développement d'une science désintéressée de haut niveau tout en dressant les bases de ce qui permettra de soutenir la vulgarisation scientifique et la démocratisation de la culture scientifique. Bien sûr, ces textes écrits par un frère des écoles chrétiennes entre 1920 et le début des années '40, portent parfois le poids de ces années. Toutefois, ce qui s'en dégage surtout c'est l'ouverture, la modernité et la conscience de la société dans laquelle Marie-Victorin travaillait. Cela permet de porter un oeil renouvelé sur cette période qu'on associe trop facilement à la « grande noirceur ».
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Flore laurentienne

La première édition de ce livre est parue en 1935. L’édition dont je me sers (1964) date de plusieurs décennies, mais elle demeure ma référence ultime, lorsque vient le temps d’identifier une plante qui pousse au Québec. Ce livre précise l’origine du nom de chaque plante, fournissant également les appellations populaires et les noms en anglais. Les usages de chaque plante, sa valeur nutritive, ainsi que ses vertus médicinales sont précisés. Il est à noter qu’il existe une version beaucoup plus récente mise à jour.
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Science, culture et nation

Bon il ne s'agit pas d'un roman. En fait il s'agit des discours du frère Marie-Victorin parus dans le Devoir entre les deux grandes guerres. En 1922 il était enseignant à l'Université de Montréal. L'Université avait ouvert ses portes en 1920 grâce à Edouard Montpetit.



Une des passion du frère Marie-Victorin était jadis de pousser les Canadiens-Français vers l'étude des Sciences Naturelles. Il était en amour avec le peuple francophone et voulait qu'il devienne un grand peuple. Et pour lui pour que le peuple francophone survive en Amérique du Nord il fallait que ceux-ci se joignent à la grande famille des Sciences à travers le monde. Il a tout fait pour que des études supérieures soient offertes aux francophones à l'Université de Montréal.



J'ai bien aimé l'introduction anecdotique du recueil. Il est question du fait francophone en Ontario.



"Le règlement 17 est un règlement du ministère de l'Éducation de l'Ontario, adopté en 1912 par le gouvernement conservateur du Premier ministre sir James P. Whitney. Le règlement interdit l'usage du français « comme langue d'enseignement et de communication » dans les écoles bilingues des réseaux publics et séparés."



Le frère Marie-Victorin visitait une nouvelle école et c'était la rentrée scolaire.



"-Votre école est bien belle! Mais il me semble que l'an dernier, vous n'avez pas commencé la classe ici?

-Oh! non.

-Où donc l'avez-vous commencée?

-Dans la station des pompiers!

-Et pourquoi donc?...

Les petites se regardent. Ils ne se sont pas demandé ça.

-Mais pourquoi, dit-je, venez-vous ici cette année, au lieu d'aller encore chez les pompiers de la rue Somerset?...

Nouvelle hésitation. Enfin, un petit, charmant dans sa chemisette blanche, se lève, et d'un ton que je n'oublierai jamais:

-Parce qu'on a gagné?...

-Mais qu'avez-vous gagné?...

Et l'enfant d'ajouter, superbe:

-No' langue!"



____________________________



J'ai bien aimé la période de la crise économique de 29. L'Université de Montréal à cet époque voulu couper la faculté de Philosophie, de Littérature et de Sciences Naturelles car c'était selon elle du luxe. Aye Victorin a rué dans les brancards.



"Or, sur 324 bourses accordées depuis 1917, dix seulement l'ont été à des canadiens-français."

Anglais = 220 936$

Canadiens-Français = 4 489$"
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Croquis laurentiens

Aaaaah j'ai vraiment capoté sur ce livre. Faut dire que je suis pas mal vendu au Frère Marie-Victorin. Étant moi-même un grand amateur de la nature, je suis comme en extase devant le fondateur du Jardin Botanique de Montréal.



Ces petits récits de ses propres expériences dans la province datent de 1920. Il nous fait visiter différentes régions.



D'abord un peu d'histoire sur Longueuil. Il parle même du temps du traversier entre Montréal et Longueuil: le pont Victoria n'était encore qu'en construction.



La montagne de Beloeil avant qu'elle porte le nom de Saint-Hilaire. C'est fou comment les amoureux de la nature rendaient visite à cette montagne.



Découvrons le Témiscamingue et son fondateur le frère Mofette.



Anticosti? Je suis québécois et je n'y suis jamais allé. Pas facile d'accès. Pas vraiment habité ou si peu. Grâce au frère Marie-Victorin il y a un fidèle lecteur de plus qui fait des recherches sur des photos de la plus grande île de la province.



Mais la moitié du livre est consacré à son voyage aux Îles-de-la-Madeleine. La flore... La géologie de ces îles... Le sable... La parlure des Acadiens... Vous saviez qu'en 1920 ils ne sacraient pas? Très rare au Québec. Pas dans leur éducation.



Le seul hips de ce livre c'est l'aspect religieux. Faut quand même pas oublier que l'auteur est un ecclésiastique. Donc cela peut troubler certains lecteurs, surtout en 2020.



PS: ce frère avait un vocabulaire tellement riche que je pouvais trouver un mot inconnu PAR page. Oui oui vous avez bien lu. Et les gens me connaissant savent déjà que je suis un fan de vocabulaire: c'est tout dire!
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Récits Laurentiens

Belle découverte dans une librairie de livres usagés. Magnifique!



J'ai toujours adoré la prose du frère Marie-Victorin. La poésie qu'il met dans sa découverte de la flore et la faune qui nous entoure...



Dans ses récits, il nous livre, par ses lignes, la vie simple et heureuse des paysans de la Lauricie au débuts du siècle. Il décrit même certaines expériences de son enfance. Charmant!



Je suis très heureux que les jardins botaniques de Montréal existent pour rappeler l'immense contribution du frère Marie-Victorin au patrimoine de notre beau pays!
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