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EAN : 9782890527492
186 pages
Boréal (04/06/1996)
4/5   2 notes
Résumé :
Fondateur du Jardin botanique et auteur de la Flore laurentienne, réalisations pour lesquelles il est passé à l’histoire, le frère Marie-Victorin fut aussi, au cours de l’entre-deux-guerres, une figure centrale du milieu intellectuel québécois. Il s’est intéressé de près aux problèmes de son temps et a multiplié les interventions publiques pour défendre ses idées sur l’enseignement et la culture scientifiques.
Ces « textes de combat » permettront au lecteur d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Bon il ne s'agit pas d'un roman. En fait il s'agit des discours du frère Marie-Victorin parus dans le Devoir entre les deux grandes guerres. En 1922 il était enseignant à l'Université de Montréal. L'Université avait ouvert ses portes en 1920 grâce à Edouard Montpetit.

Une des passion du frère Marie-Victorin était jadis de pousser les Canadiens-Français vers l'étude des Sciences Naturelles. Il était en amour avec le peuple francophone et voulait qu'il devienne un grand peuple. Et pour lui pour que le peuple francophone survive en Amérique du Nord il fallait que ceux-ci se joignent à la grande famille des Sciences à travers le monde. Il a tout fait pour que des études supérieures soient offertes aux francophones à l'Université de Montréal.

J'ai bien aimé l'introduction anecdotique du recueil. Il est question du fait francophone en Ontario.

"Le règlement 17 est un règlement du ministère de l'Éducation de l'Ontario, adopté en 1912 par le gouvernement conservateur du Premier ministre sir James P. Whitney. le règlement interdit l'usage du français « comme langue d'enseignement et de communication » dans les écoles bilingues des réseaux publics et séparés."

Le frère Marie-Victorin visitait une nouvelle école et c'était la rentrée scolaire.

"-Votre école est bien belle! Mais il me semble que l'an dernier, vous n'avez pas commencé la classe ici?
-Oh! non.
-Où donc l'avez-vous commencée?
-Dans la station des pompiers!
-Et pourquoi donc?...
Les petites se regardent. Ils ne se sont pas demandé ça.
-Mais pourquoi, dit-je, venez-vous ici cette année, au lieu d'aller encore chez les pompiers de la rue Somerset?...
Nouvelle hésitation. Enfin, un petit, charmant dans sa chemisette blanche, se lève, et d'un ton que je n'oublierai jamais:
-Parce qu'on a gagné?...
-Mais qu'avez-vous gagné?...
Et l'enfant d'ajouter, superbe:
-No' langue!"

____________________________

J'ai bien aimé la période de la crise économique de 29. L'Université de Montréal à cet époque voulu couper la faculté de Philosophie, de Littérature et de Sciences Naturelles car c'était selon elle du luxe. Aye Victorin a rué dans les brancards.

"Or, sur 324 bourses accordées depuis 1917, dix seulement l'ont été à des canadiens-français."
Anglais = 220 936$
Canadiens-Français = 4 489$"
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J'ai assisté en février dernier à une conférence virtuelle de l'historien Yves Gingras, L'éveil de la science au Québec. C'était une conférence organisée par le Coeur des sciences de l'Université du Québec à Montréal à l'occasion du 100e anniversaire de la Société de biologie de Montréal (voir ici). J'ai apprécié le regard affuté que porte Gingras sur l'émergence du mouvement scientifique francophone du Québec. Il m'a permis de prendre conscience de l'importance qu'a pu jouer alors Marie-Victorin. Ses interventions, dont l'impact a porté beaucoup plus largement que le domaine botanique auquel on l'associe naturellement, ont démontré qu'il appartient aux plus fervents défenseurs de la connaissance scientifique et qu'il pouvait prétendre à une analyse structurée des rapports entre le développement de la société canadienne-française et celui de la culture scientifique et de son enseignement.

Yves Gingras a choisi et commenté un ensemble de textes de Marie-Victorin, textes publiés pour plusieurs dans le journal le Devoir. Voilà l'objet de ce recueil qu'est Science, culture et nation. On y trouve une apologie de la culture scientifique comme élément porteur d'une libération économique, la promotion d'un nationalisme ouvert sur le monde, une défense du milieu universitaire naissant et son indépendance face au pouvoir, la création d'un milieu favorable au développement d'une science désintéressée de haut niveau tout en dressant les bases de ce qui permettra de soutenir la vulgarisation scientifique et la démocratisation de la culture scientifique. Bien sûr, ces textes écrits par un frère des écoles chrétiennes entre 1920 et le début des années '40, portent parfois le poids de ces années. Toutefois, ce qui s'en dégage surtout c'est l'ouverture, la modernité et la conscience de la société dans laquelle Marie-Victorin travaillait. Cela permet de porter un oeil renouvelé sur cette période qu'on associe trop facilement à la « grande noirceur ».
Lien : https://rivesderives.blogspo..
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
L'homme qui pense peut et doit demander à la géologie - cette stéréoscopie de la géographie - la vraie signification des paysages familiers, paysages qui ne sont jamais que l'état présent des ruines d'un passé plein de choses, rejoignant, à travers le présent, le futur inexploré.
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Aussi ne voulons-nous en aucune manière favoriser l'affreux divorce des études scientifiques d'avec les disciplines littéraires et historiques. [...] Science et philosophie se portent un mutuel appui et ne peuvent longtemps s'écarter l'une de l'autre sans s'affaiblir mutuellement.
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Prononcer le nom de Marie-Victorin, c'est d'abord évoquer, comme un automatisme, le Jardin botanique de Montréal et la Flore laurentienne. Ce sont là - on ne peut en douter - de grandes réalisations, mais elles ne doivent pas masquer le fait que Marie-Victorin fut aussi, tout au long de l'entre-deux-guerres, une figure centrale du milieu intellectuel québécois. [Yves Gingras]
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Ouvrez n'importe que recueil de vers canadiens et vous êtes sûr de rencontrer, généralement au bout des lignes, les inévitables primevères et les non moins fatales pervenches. Ces deux mots sont harmonieux, commodes et complaisants pour la rime. Malheureusement ici encore, nous avons affaire à des plantes étrangères à notre flore.
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Ce n'est pas en bâtissant hâtivement des systèmes plus ou moins ingénieux, mais en expliquant à fond des cas particuliers, que la science progresse. La démonstration et l'interprétation exacte du moindre fait exercent des répercussions infinies.
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