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3.89/5 (sur 17 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Ełk (arrondissement de Lyck), , le 11/08/1884
Mort(e) à : Dachau , le 16/02/1945
Biographie :

Friedrich Percyval Reck-Malleczewen, ou Fritz Reck, (né le 11 août 1884 à Ełk (arrondissement de Lyck), mort le 16 ou 17 février 1945 au camp de concentration de Dachau) est un écrivain, médecin allemand et opposant chrétien au nazisme.
Il rompt avec sa carrière d'officier et va étudier la médecine à Königsberg et à Innsbruck. Après son examen d'État et son doctorat obtenu avec une thèse (Contribution sur la genèse des cylindres du coma diabétique), Reck est brièvement assistant à Königsberg. Dans le même temps, il commence à écrire dans des journaux. Grâce à un emploi de médecin de bord, il voyage en 1912 à travers l'Amérique. Ensuite il est critique de théâtre et journaliste à Stuttgart. Comme il est atteint par le diabète sucré, il n'est pas appelé pour la Première Guerre mondiale.
Comme d'autres partisans de la Révolution conservatrice de Weimar, tels que Frank Thiess, Reck espère d'abord que le nazisme arrêtera le nivellement social de l'individu. Son journal intime "d'un désespéré" qu'il commence en 1936 montre comment l'espoir se transforme en haine des nazis. Il reproche à Claus von Stauffenberg d'avoir amené Hitler au pouvoir et apporte sa sympathie aux résistants de La Rose blanche. En raison d'une dénonciation (pour laquelle, selon le Süddeutsche Zeitung du 2 mai 1948, Alfred Salat sera condamné à trois ans de travaux forcés), Reck est arrêté en octobre 1944 par la Gestapo, puis libéré peu après sans qu'on ait trouvé des charges contre lui. Le même informateur rapporte son mépris de la monnaie allemande lors du Réveillon, Reck est arrêté le 9 janvier 1945 et envoyé au camp de concentration de Dachau où il meurt rapidement.
Dans ses romans, Friedrich Reck-Malleczewen traite de ses expériences du voyage. Il écrit également de nombreux récits de jeunesse. Son journal de mai 1936 à son arrestation en octobre 1944, est publié sous le titre de Tagebuch eines Verzweifelten en 1947 en peu d'exemplaires. En 1966, il est réédité et se fait mieux connaître. Son diagnostic lucide et brillamment écrit de la barbarie nazie en fait un document historique important.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
“D., mon compagnon de voyage dans le train de Munich, me parle de l'époque où, pendant la Guerre mondiale, il était le commandant de compagnie de Hitler. Il évoque un personnage constamment dans la lune qui, en qualité de planton du poste de commandement, allait chaque jour allègrement “à la mort”, mais était considéré par ses camarades comme l’idiot de la compagnie. Par ailleurs, il est une rumeur persistante et bien étrange au sujet de la Croix de fer qu’il porte ; je me borne à la mentionner, sans la prendre à mon compte in absentia rei. Un officier au courant de la façon dont, à l’époque, les décorations étaient décernées m’a récemment fait remarquer qu’obtenir la croix de première classe sans être promu sous-officier était absolument exclu, si bien qu’il était arrivé à la conclusion qu’il s’agissait d’un cas d’ ”autodécoration”.
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Février 1942

Historiographie nationaliste : en Allemagne cela consiste à teindre l’histoire en blond.
Nationalisme : un état d’âme qui ne consiste pas tellement à aimer son propre pays, mais plutôt, dans le sommeil comme dans la veille, à brûler de mouiller sa culotte par haine du pays étranger. L’homme de masse dispose d’une arme presque absolue pour toutes choses, y compris pour celles qui soulèvent de graves problèmes ; il a une explication solide, accessible à tous et extrêmement plausible. Le « Schwarze Korps* », en tout cas, a prétendu l’autre jour qu’il n’y avait pas dans la vie humaine quoi que ce soit qui ressemble au tragique et qu’au surplus ce dernier n’existait pas pour les SS, et que d’ailleurs (textuel) « le tragique était une invention du pape pour asservir l’humanité ».

*Organe des SS.
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21 juillet 1944
Ainsi donc un attentat contre M. Hitler. Exécuté par un certain comte Stauffenberg (…) Sans doute le succès de cet attentat nous aurait sauvés, aurait sauvé ce qui reste de substance à ce malheureux pays ; je porte le deuil comme tout le pays, de l’échec de votre coup de main.
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"[...]. C'est à ce moment que j'entends pour la première fois parler de la mort de Hans et Sophie Scholl, tombés victime de leur idéal.
Je n'ai jamais vu ces jeunes gens. Ce ne sont que de vagues rumeurs au sujet de leur action qui ont pénétré jusque dans ma retraite champêtre. Des circonstances d'une telle portée qu'on se refusait à les croire vraies. Ils ont donc été les premiers en Allemagne qui aient eu le courage du sacrifice, ils semblent avoir déclenché un mouvement qui se poursuit après leur mort et répandu ainsi une semence - telle est la valeur de tout martyre - qui lèvera demain." [pp. 301-302].
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Phrase ultime de la préface
A l’heure où d’aucun cèdent à la tentation de célébrer la bravoure des combattants nazis morts au champ de déshonneur, la leçon de haine et de honte qu’administre ce martyr de la résistance intérieure – la haine est nécessaire, mais elle n’est efficace que solidaire de la honte – est des plus roboratives. -Pierre-Emmanuel Dauzat.-
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Je vois ma bibliothèque, mes sculptures gothiques, les chandeliers gothiques, les gravures, tout ce que j'ai rassemblé et que j'aime. Maintenant tout cela me regarde de façon étrange, comme avec des larmes aux yeux. Oh, connaissez-vous le visage angoissé avec lequel le bien que laisse un moribond vous regarde avant qu'on le disperse à tous vents ?
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Mars 1943(…) en ce qui concerne M. Hitler, en ces jours où nos cathédrales et tous les monuments de notre grand passé sont réduits en poussière, il s’occupe de contrepoint et d’harmonie afin de créer les bases d’une musique nationale-socialiste. Quant à M. Goering, on l’a vu récemment, dans une réception qu’il avait offerte, vêtu d’une longue pelisse d’hermine descendant jusqu’aux chevilles et chaussé de bottes de maroquin rouge. Je ne doute pas qu’il ait eu bonne apparence dans cet accoutrement, ce maréchal qui n’a jamais commandé sur un théâtre d’opérations. Mais n’était-ce pas ce malheureux Caligula qui, avant que n’éclate définitivement son délire, s’est également montré à son peuple ébahi en bottes de maroquin rouge ?
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"Lorsque je pense à cette haine, je suis saisi d'horreur et pourtant je n'y peux rien, je ne sais pas comment tout cela pourrait se résoudre autrement. Que personne ne m'accuse de nihilisme, que personne ne sous-estime la portée d'une telle haine. La haine pousse à l'action, de la haine naît l'acte. Croyez-vous qu'il y ait encore, dans notre maison infectée par la peste et profanée, une seule issue au-dessus de laquelle ne s'inscrive pas ce commandement : haïr Satan afin de pouvoir, dans l'obscurité, chercher le chemin de l'amour ?" [p. 160].
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"Je t'ai haï à tout instant [...], je te fais tellement que j'offre ma vie avec joie pour provoquer ta perte ; c'est avec joie que je sombrerais si je pouvais seulement assister à ton naufrage, t'attirer dans l'abîme avec ma haine" [Friedrich Reck-Malleczewen, p. 7].
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Être conservateur, cela signifie croire aux lois immuables de la terre, croire à la vieille terre qui se mettra à trembler lorsqu'un jour elle voudra se purifier de toute immondice.
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