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Citations de Gabrielle Althen (41)


Gabrielle Althen
La fête invisible

Car la beauté est une lame
Dans le temps sans rebords
On ne dort pas dans ses châteaux de verre
Non plus que sous les mots du manque
Le vent chante pourtant
Sous les ogives de la maison de l’air
Où ne demeurent que l’amour et la beauté
Jusqu’à l’amour sans la beauté
Le geste de l’amant sera parfait
Et ce bleu qui fut dit adorable
Un jour où l’éphémère effleura l’éternel
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Gabrielle Althen
Plus spacieuse que la pensée
La lumière unanime ouvre les bras
Le vent lisse la fierté des jeunes arbres
Tout fait signe par signes
En nous rendant joyeux
Mais pourquoi si joyeux?
L'heure est plane
Mais tu n'as pas fermé la porte
Ne se laisse pas oublier
L'ombre
Que fait la mort
Glisse le temps glisse le désir
De part et d'autre du paysage
S'enlacent les couleurs
Le commencement et la fin
Toujours
Ont les doigts qui s'effleurent

( inédit, in " Là où dansent les éphémères ", anthologie)
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Gabrielle Althen
Cette douceur de la robe de l’air…


Cette douceur de la robe de l’air, je n’ai pas su la dire.
Elle a brillé, elle a passé, parmi les ongles replié des villages.
Le ciel penché n’avait livré que des fleurs vides et j’ai erré
parmi des mots sans but, au bord de tragédies jamais reçues
non plus.

//revue Europe de septembre-octobre 2019
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VOYAGEUR…


Voyageur devant les arbres sans voyages
Leurs mains étales et leur patience offertes
Pendant ces soirs plus ronds que des sanglots sans mots
Parmi les ombres blanches
Où le temps stagne avant la nuit
Voyageur, voyageur, tu ne sais pas ce que tu cherches
Et dans le jour finissant
Je me suis mise à regarder comme toi les mains étales
Mains de femmes gravides et mains d’arbres
Un abîme ordinaire jouxtant la plaine et nos ordres de vie.
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Gabrielle Althen
Art poétique

Mozart sans poids entre deux pleurs a tant aimé le monde qu'il y laissa frémir la place de Dieu parmi les rires. À peigner si amoureusement la plate-bande terrestre et nos passions, il écrivit entre nos ruses et le plaisir le nom imprononçable. La cruauté continuait d'aller auprès de masques et d'amandes.
Divin Mozart : d'inexplicables perles volaient sous le nuage, une fontaine heureuse nous comblait. À être si bien lavés, nous nous sentions bénis au centre du sarcasme, ce qui n'empêchait pas la morsure sans rouerie de la mort de nous accompagner de son imperceptible méthode.
Quand nous reviendrions plus tard de ces voyages de brumes de vivants, il nous faudrait encore subir l'ordre et le droit de la jubilation et ce serait aidés de guirlandes de roseaux mortels rajeunis par le vent.
Je les reçus noués à un sanglot qui reprenait l'heure et le tact de notre premier baiser.

[in « Autre Sud, Poésie d'aujourd'hui : Roumanie - France : Voix croisées », 2005, p. 98]
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Gabrielle Althen
Douceur ardue : l’inconnu nous visite et des lions s’agenouillent. Le plein était un vide et ce vide chantait. L’amour le répéta.
Les arbres s’en réjouirent. Nous ferons des progrès.
Depuis les nœuds de cette route, j’ai vu l’horizon comme un cerceau dévaler les collines et j’ai mis mon bonheur dans la partance du matin.

(extrait de “Là où dansent les éphémères”, chez Le Castor Astral)
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Gabrielle Althen
Désirer, désirer encore…



Désirer, désirer encore,
quand la lumière se vide,
chance non précoce,
mission native
— royaume infiniment petit
dans la minute immense.
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Gabrielle Althen
I
Rose, qui me regardez,
présence sans nom, rose
penchée qui me tendez le
monde, vous tremblez ? Et je
vous prie encore, silencieuse
très nue, mon admirable en
vain, de penser pour moi
qui pense mal à vous.
     
II
Signe, cette rose, toute
seule, contre un ciel nu,
abandonnée des ors mortels
de l’automne. Mes mots
se sont enfuis, que l’opéra
majestueux des replis du
silence appelle.
     
III.
La rose sort du soir,
musique blanche, puissance
pâle, l’instant se penche,
la pensée n’acceptant plus
d’être nomade. …
     
VI
Crépuscule : rose
taciturne, ciel fleuri.
     
« Ordre Tu », Poèmes de Gabrielle Althen accompagnés des peintures de Pierre Marceau Mézin, Revue Ce qui Reste, Juin 2018.
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la mer se hérisse de plumes
Enfance , un doigt de vent écrit sur terre !
Et tout cela fait deux jeux pour un salut
Au bout du soir
Proche l'abîme
Le tout s'invente entre des ailes
O colombe , tu chuchotes
Ce bel ordre
Et la neuve symétrie
De deux bleus sobres qui s'absentent!
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          à Florence Trocmé



La guerre te bat au front
Pendant que la clarté éclot
Comme une idée surgie à la lisière d’un champ
Pauvre oiseau à deux ailes !
Voici la nudité autonome de ta plainte
« Tous mes chemins se désassemblent :
Qui suis-je ?
Qui suis-je ? Qui es-tu ? »
– Tu es un couple à toi tout seul
Âme et bras disséminés
Moi aussi moi aussi
Sans doute il nous faudra comme oiseaux
Nous laver dans la terre
Pour réapprendre comment les dons se posent au sol
La parenthèse se referme
Aucune maison nous le savons n’est fiable
Mais certains arbres attirent la lumière erratique
J’ai marché derrière toi longtemps
Et nous avons vaincu quelques stries de l’orage
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JE ME LÈVE AUJOURD'HUI


Trois cyprès sont vigiles
Où le pardon fera la porte
Les plantes simples qui s'étreignent
Habitent
On ouvrira bientôt le cran de nos désirs
Ce paysage est admirable mais que lui ôte sa beauté ?
Parfois je me demande où l'on y bêche encore
Le terreau de la faute
D'introuvables pans de ciel baignent la terre
La mort aura juste un peu traversé le plancher
Pour offrir à chacun sa grappe de baies noires
J'entends toujours le bourdon de l'orgueil
Et je ne sais si je rattraperai mon nom
Mon pauvre nom de tête rebâtie sur le cœur
Le recours se prononce et la vigile insiste
Moi je me tiens où le roseau se penche
Attention donc le ciel commence ici
Les choses sont pourtant bien étroites sous l'aplomb
Je fixe avec effort le sol entre la vigne et la maison
Mais le ciel trop léger commence à s'en aller
Est-ce que l'histoire en a parlé ?
Il a déjà quitté nos pieds
Sans doute le pardon est-il comme le ciel
Route et couronne partout avec portes ouvertes
Qui donnent à manger leur fruit manquant et vert
— La chose est à la fois absente et colossale —
Tu pleures, je pense, ô mon désir...
La sentinelle heureuse près du bord qui chavire
Ne touche rien
N'a rien à nous ôter
J'ai pris sur l'arbre une amicale baie
La route est brève je me suis levée
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Le dernier jour de l'hiver

Tu pleures
Assis au pied du tranchant d'un vitrail
Tu pleure...
Et le silence regarde la beauté
Il y a bien le puits du ciel
D'un bleu sans fin
Au-dessus de nos têtes
Mais la saison est sobre
Le monde s'étire
Les insectes se dégagent de l'hiver
Comme eux
Il te faudra
Redessiner ton vol
Et ton désir
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La beauté…



La beauté n’inflige rien, qui ne fera que cerner
la valise vide de chacun.
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À même ton échine …



À même ton échine le bruit de ce vitrail
Le ciel est très tenace entre les pins
Tu ne sais pas si tu aimes
Tu marches simplement
(Il faut bien faire quelque chose)
Tu vois pourtant que l’indigo qui t’émeut
Recule à tous tes pas
Ce bleu est incendie
Ici brûle
Là-bas brûle
Le dedans de ce bleu est interdit
Tu veux croire que tu montes
Et que les sentiments
Dans la vallée
S’agglutinent en essaims
Mais tu n’approches rien
Tu ne sais pas si tu aimes
Cependant bien sertis dans le jour
Les animaux sont à leur place
Sous la calotte du ciel
Et çà et là tout ce bleu se fractionne
Et vient percer la terre
Et parle d’autre chose
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FACE À FACE



Avec son grand visage vide
La beauté me fait face
Mon instinct s’intimide
Ô cette basse continue de la peine
Et le creux martelé du face à face !
Un cheval broute
Les routes sont arides
Je possède un regard et deux mains
Et même un centre dit de gravité
Le jour est lourd
Dire qu’il y aurait là-bas des rires
Et des actes sans poids...
Mon Dieu, mon Dieu !
Sauvez-nous de l’informe !
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On reconnaît durant les mois…


On reconnaît durant les mois dépossédés de leur saison, le
triangle du cœur, son point étourdissant contre la bouche
qui reviendra et se déclare heureuse.
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C’était déjà le temps…


C’était déjà le temps où tu étais blessé à l’être.
Nos chairs nous aimaient, je me souviens. Nous
menions chaque jour nos exercices de joie plus
haut que la dureté des pierres et en guise d’hallali
sur ton flanc paissait la rose mûre à naître, le fruit
agenouillé du jour. Nous entendions croître les
hallebardes du soleil, la moisson des roseaux advenue
sur la mer, et celle-ci chaque fois se soulevait dans l’or
en flammes parallèles.
Pour étendard encore, nous étendrons nos mains sur
cet amour.
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LA BELLE MENDIANTE


La mort, non, mais le faire mourir et le mourir : la paix
malgré les roses se tord sous le cyclone...
Entre tenailles et rêve, le chant de l’improbable, entre
larmes et fruits, entre mensonges et cris, et par delà les
pleurs de la vallée oblongue, le vœu de la BELLE MENDIANTE :
une sonate à l’aise y pouvait bien courir.
Et la Mendiante au bord du monde à mendier devenait belle.
Belle Mendiante, sous le désastre faisant front, elle grandissait
comme une tour... Au cœur de soi dans la clarté vacante se
bâtissait la forteresse de l’appel.
Être beauté de ce qui n’a pas lieu. Eperdument mendier :
la seule embellissante parole. Mendier, le choix lucide du
diamant.
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Page 22

Les Mains justes

Mais pourquoi notre terre, dans le manteau du soleil, était-elle si petite, notre terre et ses routes exquises, avec cyprès, châteaux et amandiers sur les terrasses ? Et notre peur de perdre et de mourir convoitait ces douceurs de façon si féroce que la fleur fut fauchée et le fruit se rompit.
On dit que, par le passé, aurait existé un bel amour qui laissait tout en place en caressant l’instant de ses mains toujours lisses.
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Page 17

La Rumeur du Néant

Rien, rien, rien, la litanie du rien, mais le néant ne veut pas commencer et l’air brille.
Je n’étais pas concernée, bien que je sache que je manque de chic, puisque je manque de néant. Du reste, ma terreur, qui n’est pas du néant, s’assortissait d’épines.
On se parlait. C’est toujours la vie qui parle à la vie. Les oiseaux et le vent le savent, qui lui bredouillent en leur langue un amen.
Et l’on cajolait l’ennui et trouvait intelligent de le porter sur soi. Je répondais parfois, mais c’était sans avoir beaucoup à dire, parce que je m’appliquais surtout à continuer de marcher en collectant des miettes, dans les faubourgs qu’il me fallait traverser.
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