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Critiques de Gabrielle Althen (2)
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Il n'y a pas de meilleur ami qu'un livre

"Livres, je vous salue ! d'Alain Roussel



Je viens ici vous rendre hommage pour m'avoir aidé à vivre, appris à rêver et à penser, et sans doute à aimer, car l'amour s'invente d'abord dans la langue, avant même le premier baiser. (p. 152)"



Une anthologie de textes d'une cinquantaine d'écrivains , qui expriment leurs émotions, leurs élans face à la lecture et aux livres !! Un ouvrage que j'ai déniché à la médiathèque... Je fais toujours un petit tour , par curiosité, du côté d'un petit secteur consacré aux Livres, à la Lecture et je suis

tombée sur ce volume des plus attrayants, avec une maquette fort réussie..





D'autres digressions sur l'édition, les petits éditeurs et la "grosse cavalerie", le futur du livre avec la progression du numérique et des nouvelles technologies... ce qui m'a le plus intéressée ce sont les débuts , la naissance de l'émotion, la curiosité pour les livres... de tous ces auteurs, romanciers,

poètes, essayistes...comme cet extrait éblouissant de Joël Vernet... mais je dois me freiner car j'ai noté beaucoup de passages très forts sur notre passion commune du Livre-papier... même si il y a aussi des auteurs-lecteurs qui ne négligent nullement les liseuses... tout en gardant intactes toutes les sensations du "Livre-papier"... Par contre, j'allais écrire involontairement mes réserves toutes personnelles, en voulant nommer les "Vrais-livres" , ceux qu'on touche, qu'on respire, qu'on souligne, qu'on relit, etc.



"Lire pour vivre de Joël Vernet



Lire m'a permis de vivre, lire m'a sauvé. A donné quelque titre à la vie sauvage. (...)Lire, pour le narrateur que je suis devenu, est mon trésor le plus précieux, que je n'échangerais contre aucun autre, sauf celui de l'amour, mais c'est un peu la même chose, lire, aimer, c'est élever sa solitude à hauteur universelle, c'est commencer le dialogue avec celle ou celui qui écrit, qui vit très loin, dans une autre région, un autre pays, une autre langue. Lire, c'est bâtir des ponts pour que la liberté ne s'essouffle pas, mais au contraire prenne de l'ampleur.

J'ai le souvenir de tant de belles pages habitées par la vie humaine, qu'il m'est impossible de les citer ici, mais ceux qui nous donnent à lire la vie profonde, nous sauvent un peu, nous rendent meilleur, accroissent notre vision, déplacent nos limites, inventent une lumière dont on a de jour en jour un besoin irrépressible. (...) Alors ne cessons pas de lire, d'écrire, en somme de respirer.De poursuivre ce très lent travail artisanal qui ne rapporte rien, mais qui est irremplaçable" (p. 178)



Je suis partie à la médiathèque pour rendre cet ouvrage... et puis finalement je me suis octroyée une journée de plus, en sa compagnie ! Un volume à la maquette des plus réussies, entre fond rouge et une gravure en vignette des plus élégantes, représentant un sol de livres ouverts... et dans le ciel, un lecteur volant sur un tapis magique... le tapis magique étant bien sûr un livre !!!



Un très plaisant moment de rencontres avec d'autres passionnés du LIVRE... complété, in-fine, par de "Brèves considérations de quelques auteurs morts ou vifs " !!!



"Livres de papier de Marie Huot



Les livres ont toujours été mes cabanes dans les arbres. J'y monte, je retire l'échelle, j'habite là, je suis au monde, au présent. On le sait, un livre ouvert posé sur une tête est déjà un petit toit. "(p. 88)

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La cavalière indemne

Depuis longtemps je souhaitais découvrir la poésie de Gabrielle Althen. Lors d'un passage dans une charmante bouquinerie, le hasard, tel un compagnon de fortune, me mit devant les yeux La Cavalière indemne. L'occasion était trop belle !



Publié en 2015 aux Editions al Manar, ce beau recueil est composé de textes pour la plupart en prose, rassemblés en divers chapitres, ponctués par des illustrations de Philippe Hélénon. Avant de vouloir saisir le sens du texte, les premières lignes invitent à chercher le rythme, le juste accord entre écriture et lecture. Les mots sont des signes qui font reconnaître quelque chose d'étrange et de secret.



« LE DIALOGUE FLEXIBLE



Face à face énervé de la fenêtre et d'une solitude

Un enfant à côté pris dans cette solitude

La fenêtre comme une femme fait glisser

Sa main dans ses cheveux Avec un bras parti là-bas

où traîne une lueur

Le solitaire a des yeux de gamin hébété

Nous nous serons aimés de tant aimer le monde

Sera leur dialogue flexible

Quelqu'un par là s'exerce à s'étonner

Les poètes ont des mots pour la beauté

Je voulais d'autres mots

Pour le monde qui ce soir accomplit son office de calme

Une vapeur sur la table naît de ma tasse de café

- Danse dans la chambre si simple

Où se soutient mon immobilité –

L'enfant le regard et la fenêtre sont roses de ce monde

- Roses profondes -

Lorsque la vie est sauve

Entre un babil de bébé et le silence. »



Dans l'écriture de Gabrielle Althen, il y a une recherche de concision, de justesse, au travers du plein et du fragmentaire, la recherche d'un espace enclos qui pourtant reste ouvert, comme la fin d'une phrase qui laisserait un surcroit de sens.

Sa poésie se veut comme une incessante réanimation de ce qui a déjà été dit mais ne saurait être tenu pour définitif. Il y a comme un ressassement du passé, de l'intime qui se donne et s'ouvre à une nouvelle forme, à une nouvelle singularité. L'écriture est ce lieu d'une révélation, d'un ré-enchantement, celui d'un lieu, d'un paysage ou d'une présence.

En témoigne, ce très beau poème en vers :



« ATELIERS DE BRAQUE



Parce qu'il était déjà là

Un oiseau put traverser l'esprit

Bientôt suivi de beaucoup d'autres

On eut très vite un beau losange

De choses blanches qui vivaient

Et puis le temps fit un ovale

Non ce n'était pas une auréole

Ce chant qui bourdonnait tout autour de ta tête

Mais un halo d'espace blanc

Tout frissonnant de foi prémonitoire

Oiseaux dans ce désert

- La foi déplace les images -

Oiseaux sous cette lampe

Capables immobiles d'aller

Des quatre coins

De l'épopée

Vers la chose qui habite la tête

Ô mes enfants mes impatients

Ce halo pesant le poids du ciel

Tous ses oiseaux coulaient de source. »



Écriture que l'on dirait orpheline, il y a chez Gabrielle Althen quelque chose de contradictoire, une sensibilité en proie au doute, au scepticisme mais qui laisse place à l'émerveillement, à la foi.

Dans sa poésie, elle ouvre le discontinu à la finitude de notre temps, les lie pour faire naître un sens insoupçonné.

Une très belle lecture.



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