En dix ans, les magouilles au sein des tribunaux de commerce et la malhonnêteté avérée de trop nombreux magistrats consulaires et mandataires de justice ont coûté au pays un million d'emplois et, aux entreprises, des milliards (...)
L'ancien inspecteur de la Brigade Financière de Marseille, qui avait révélé le scandale des financements politiques occultes, ouvre ses dossiers, dénonce un système perverti, brosse le portrait sans complaisance de nombreux acteurs et en appelle au respect du droit.
Comment admettre ce partage concerté des dépouilles entre initiés, au mépris des textes ? Comment comprendre que des dossiers puissent traîner des années, alors que le compteur des honoraires continue de tourner ? Pour avoir osé dénoncer ces pratiques, un avocat breton s'est retrouvé en prison. Car nul ne doit, semble-t-il, perturber le repas des vautours...
1981 Sous les couleurs du socialisme , Mitterrand arrive au pouvoir , c'est une grande euphorie : on boit le champagne au goulot sur les Champs Elysée , on danse sur place au cri d'on a gagné .... Qu'a-t-on gagné au juste ? Le pouvoir est-il plus propre , plus juste , plus vertueux ?
1988 Mitterrand est réélu , mais l'euphorie est bien moins grande , les espoirs ont pour la plupart été douchés . Deux inspecteurs de police de la brigade financière de Marseille mènent l'enquête sur le financement du candidat socialiste et découvrent les
" fausses factures " . Les postes clés du pouvoir sont entre les mains du clan mitterrandien , tous les politiques impliqués seront blanchis car on a créé à la hâte des mesures d'auto-amnistie . L'honneur est sauf . Est-ce par esprit de classe ? l'opposition ne moufte pas , se fait même complice pour étouffer le scandale . L'inspecteur Gaudino est sanctionné pour avoir fureté où il ne fallait pas . C'est tout ce que raconte ce livre . D'autres élections ont suivi et presque à chaque fois , l'on découvre des dépassements de frais de campagne par diverses magouilles et l'on finit par s'y habituer .
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Seul semble compter le caractère symbolique de la situation. Dans une confusion totale, on ne retient qu'une chose : tous les élus blanchis, 9 dirigeants d'entreprises en correctionnelle. Ou, pour traduire autrement, on poursuit les corrupteurs, pas les corrompus.
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L'ultime décision de ne pas saisir la justice aurait été prise par le Premier ministre après consultation du garde des Sceaux, du ministre de l'Intérieur et du premier secrétaire du Parti socialiste.
Une réunion les aurait rassemblés à Matignon dans une ambiance que l'on imagine volontiers dramatique.
Michel Rocard, Pierre Arpaillange, Pierre Joxe et Pierre Mauroy auraient fait passer leurs intérêts de boutique avant le service des institutions qu'ils incarnent, avant la justice et l'intérêt national.
Après le dossier SORMAE-NORD, le dossier Urba disparaît de la scène judiciaire.