L' émir Baibars fit ensuite venir l' un de ses lieutenants , qui se nommait
Hassan, et lui délégua ses fonctions de chef de la police en y ajoutant mille
recommandations : " Dans les cas difficiles , demande secours à Dieu et réfère-
t' en à moi " , lui dit-il / Il lui confia la conciergerie , lui ordonnant de se montrer
équitable et vigilant .
incipit :
On racoute... mais Dieu seul connaît l'insondable et la sagesse que recèlent les histoires des peuples du passé. Gloire à celui qui a fait des vies des anciens une leçon pour leur descendance !
Moi, le transmetteur, sur la foi de ceux qui m'ont précédé et se sont chargé de transmettre cette histoire merveilleuse, rapporte qu'au début le siège du pouvoir fut instauré à Damas par notre Seigneur Moâwiya. La dynastie qu'il fonda fut celle des Omeyyades. Les sultans qui occupèrent le trône furent au nombre de vingt-quatre ; le premier fut Moâwiya et le dernier Abdel-Malek Ibn Marwân. Par la suite le pouvoir passa aux Abbassides dont la capitale était Bagdad. Leur dynastie compta quarante sultans dont le premier fut El-Saffâh et le dernier El-Muqtadi Billâh. Puis l'empire des Abbassides passa aux mains des Kurdes Ayyoubides dont la capitale était Le Caire. Le premier qui occupa le trône fut Chouqayr et le dernier un roi nommé El-Sâhel Ayyoub El-Najmi.
incipit :
Comme le conseil ne siégeait pas ce jour-là, Baïbars était resté assis à l'entrée du palais, en compagnie de l'osta Otmân. Il vit soudain arriver deux femmes, une vieille et une jeune, qui sortaient du harem du vizir Najm El-Dîn. La vieille, défaite, en haillons, se lamentait en pleurant à chaudes larmes ! "Ah, Seigneur, si toutes les portes se ferment, la tienne, au moins, reste ouverte !" et elle récitait ces vers :
"La bonté du Seigneur a des chemins secrets
garde-toi de vouloir comprendre ses décrets
plus d'un coeur au matin noyé dans la détresse
a retrouvé le soir la joie et l'allégresse
garde confiance en Dieu au jour de ton malheur
et prie sur le Prophète il est l'Intercesseur."
incipit :
Ainsi donc, nobles et généreux seigneurs, lorsque le roi El-Zâher Baïbars eut investi le Hajj Châhîn du commandement en chef de l'armée et de la lieutenance générale du royaume en lui conférant les pleins pouvoirs, ce dernier prit la tête des troupes et s'éloigna du Caire, marchant à grandes étapes. Chaque fois qu'il passait près d'une capitale de province et que, suivant l'usage, le vice-roi du lieu se portait à sa rencontre, Châhîn lui demandait des nouvelles du roi ; l'autre répondait immanquablement qu'il ne l'avait pas vu. Sur quoi le vizir goûtait à l'hospitalité de son hôte et, dès le lendemain, se remettait en route, non sans avoir ordonné au vice-roi de rassembler ses soldats et de se joindre à lui. C'est ainsi qu'ils parvinrent aux abords d'Alep.