C’est le premier roman de l’auteure et c’est une pure merveille, un de ces livres qu’on ne peut pas oublier, un témoignage, un hommage, une histoire vraie, celle des arrières grands-parents paternels de Georgia Hunter qui n’a découvert la vérité qu’à son adolescence et qui, en grandissant et devenant maman, a ressenti le besoin de raconter.
On se sent tout de suite bien dans la famille Kurc, des juifs qui vivent à Radom, ville de Pologne. Nechuma la maman et Sol le papa ont travaillé dur pour se faire un nom dans la ville et acheter un bel appartement dans le centre. Ils sont propriétaires d’un magasin de tissus et les clients viennent de très loin pour acheter. Ils ont cinq enfants, -trois garçons et deux filles-, mariés ou en couple. C’est une famille très unie, il y a beaucoup d’amour, chacun sait qu’il peut compter sur l’autre et chacun fait attention à l’autre.
La vie s’écoule paisiblement, Nechuma attend Pessah (Paque Juive) avec impatience parce que son fils, Addy, qui vit à Paris, va les rejoindre pour la fête. A la table du Seder il y aura aussi Genek leur fils ainé, marié à Herta, Mila leur fille cadette et Félicia son bébé de 4 mois, Jakob un autre fils et sa petite amie Bella, Halina leur deuxième fille en couple avec Adam. C’est le moment où toute la famille se réunit et c’est comme ça depuis toujours mais en cette année 1939, à l’aube de la seconde guerre mondiale, la chasse aux Juifs a commencé et Nechuma exhorte Addy de ne pas venir en Pologne, c’est trop dangereux il risque de se faire arrêter.
On entre alors de plein fouet dans la guerre, en immersion dans la famille qui va se retrouver séparée parfois par des milliers de kilomètres mais qui ne va jamais perdre espoir. Chacun des membres va affronter la situation, se battre et tenter de survivre avec le seul but de pouvoir se retrouver un jour, tous ensemble, quand la paix sera revenue.
L’auteure nous décrit chaque parcours des différents enfants de la famille et des parents qui vont rester dans leur appartement de Radom pour ensuite être expulsés et relogés dans un ghetto avant de s’enfuir et de devoir se cacher. Tout est précis et au fur et à mesure qu’on avance dans la lecture on se dit que le titre du livre est parfaitement en harmonie avec l’histoire. Cette famille traverse la guerre avec fracas, dangerosité, sans jamais se plaindre, supportant La faim, la froid, la peur, l’inconfort, la maladie. Ce qui les fait tenir c’est l’espérance et l’amour mais aussi le courage.
On ressent énormément d’émotions, beaucoup d’angoisse aussi, car si le titre du livre donne de l’espoir quant à la survie des Kurc, certains vont quand même énormément souffrir et parfois leur vie ne tient plus qu’à un fil. L’histoire est très prenante, l’écriture fluide et agréable. On a du mal à lâcher le livre qui fait 583 pages et qu’on ne voit pas passer.
L’auteure a fournit un travail remarquable de reconstitution de son histoire familiale et relate parfaitement les faits historiques qui vont avec. C’est une lecture bouleversante qui prend aux tripes. Chaque personnage a de belles qualités, personne ne s’apitoie, ils vont de l’avant, bravant tous les dangers, on ne peut qu’etre admiratif.
J’ai eu peur de me perdre parfois avec tous les prénoms mais Georgia Hunter a pris soin de mettre un arbre généalogique en début de lecture, c’est une délicate attention qui aide beaucoup. Finalement cette famille c’est un tout, ils ne forment qu’un et c’est certainement ce qui fait leur force. Ajoutez à cela une part de chance -et il en fallait durant cette horrible guerre, surtout quand on était juif- ça donne un magnifique roman, une histoire comme on les aime et quand on sait que c’est du vécu on est encore plus admiratif.
Un très beau témoignage que je recommande.
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