Gildas Véret

Il faut que j'arrête de lire ce genre d'ouvrages: pas que je ne crois pas que tout soit à revoir dans notre mode de vie, mais parce que l'ampleur du problème va finir par me donner des palpitations! La lecture de ce petit ouvrage me rend surtout triste en soulignant à quel point finalement, le lecteur lambda a peu d'influence sur ce qui se passe...Cela n'empêche pas de faire de son mieux, mais pour tant de personnes prêtes à bouleverser leur vie, combien de sociétés piétineront cent fois, mille fois, leurs petits résultats? Un ouvrage malgré tout indispensable.

Gildas Véret n'est clairement pas un climato-sceptique. Agir pour la planète et pour nos enfants et petits-enfants, c'est maintenant, tout de suite et avec une grande, voire très grande intensité.



Le titre est révélateur. Il ne s'agit pas de faire "un geste" ou même 10 gestes, pour la planète. Il s'agit d'actions... Par exemple, que faire pour diminuer nos rejets de CO² par 10 !!!! Eh oui, c'est à ce niveau que se situe Gildas Véret.



Il envisage même les actions pour notre fin de vie... de manière simple, franche, pas du tout cynique, mais la fin de vie est aussi un volet de notre empreinte carbone, après tout.



Je suis convaincu qu'il faut faire quelque chose. Et je m'y emploie quotidiennement. Comme tout le monde, à sa mesure. Gildas Véret prend le taureau par les cornes et remet en cause (assez platement) notre mode de fonctionnement, notre mode de consommation.



Prenons par exemple les transports en commun ou la construction. Isoler, déménager près de son lieu de travail... plus facile à dire qu'à faire, et pourtant on le dit de plus en plus.



Rayon informatique, luttons contre l'obsolescence programmée. Un PC d'il y a 5 ou 8 ans est toujours très valable pour l'usage que nous en faisons. Changer de téléphone portable tous les 6 mois n'est pas non plus utile.



Au rayon alimentaire, le vrac et le bio, local, sont bien connus. Mais ne plus manger de la viande que 2 fois par mois, c'est radical...



Là où Gildas Véret loup son livre, à mon avis, c'est qu'il confine son propos à l'action privée. Rien ne filtre dans la sphère publique, politique. Il mentionne des groupements, des coopératives... qui peuvent aider à se mobiliser. Cela dit, Gildas Véret gagnerait à ancrer son discours très normatif dans des exemples concrets et des actions déjà en cours, montrant leur impact décisif pour la planète et notre bien-être. Mais exclure le décideur public ou privé de sa réflexion, cela ne me semble pas très productif. C'est (à mon avis) par ce biais que la pilule climatique devra passer.

A la question "Mais qu'est-ce qu'on peut faire ?", ce livre est la réponse la plus concrète, précise, simple, et en même temps documentée et argumentée, que j'ai trouvée. Merci à Gildas Veret pour cet ouvrage.

J'aime beaucoup les accroches des chapitres, adressée par l'auteur à son fils, qui nous touchent au plus profond de notre humanité, avec des mots simples et profonds.
Lien : https://cedric.ringenbach.com/

Les éditions Rustica proposent une collection "Actions Ecologiques" pour sensibiliser le grand public au développement durable. Elle a un tome consacré au climat. A sa plume, Gildas Véret, ingénieur des Mines de Paris et professeur de permaculture. Le changement climatique est un thème qui lui tient vraiment à coeur. Pour mieux faire passer son message, il conseille 10 actions pour mettre en place une résistance climatique. La mise en page est bien pensé pour rendre la lecture agréable, avec de courts chapitres, quelques dessins et de la bichromie orange/blanc. Il va droit au but. Pour les néophytes dans le domaine, les lecteurs trouveront un grand panel d'associations nationales et internationales. L'approche est très partisane. On pourrait dire peut-être trop. Car on a l'impression que l'avenir se joue uniquement dans les mains de chaque citoyens. Seuls nous pouvons changer la donne ce qui n'est pas vrai. Nous y contribuons sans être les plus gros contributeurs, du moins directement. En effet, en achetant moins, mieux, en ne voyageant plus, en se servant moins du numérique cela aura un impact sur les industriels même si l'auteur ne le présente pas sous cet angle. Bien qu'il aborde aussi bien la cuisine, la construction, l'isolement, le numérique... certains aspects ne sont pas du tout abordés ou de façon incomplète. En effet, pourquoi devoir déménager pour être plus proche de son boulot ou même démissionné. N'y a t'il pas d'autres alternatives que cette façon de voir radicale? N'y aurait-il pas par exemple le covoiture avec des voisins, échanger avec la mairie pour des transports publics plus adaptés même en zone rurale par exemple. Pourquoi même ne pas réfléchir à contribuer à un tiers lieu ou faire plus de télétravail? Les modes de déplacements sont assez différents si l'on est dans une métropole que dans la campagne perdue. Les municipalités, les régions, les départements sont aussi là pour proposer des solutions et aussi contribuer à en trouver. Pourquoi ne pas évoquer la société civile participative ou la civic tech? Il y a aussi cet impératif à manger bio toujours plus sain. Pourtant les dernières études prouvent que ce n'est pas si simple. Le bio du Brésil vaut-il le bio en France? Faut-il privilégier du bio du Congo à du non bio de la région? On parle de manger beaucoup moins de viande, mais est-ce que l'élevage de boeuf vaut-il celui de poulet? Est-ce qu'un poulet labellisé n'a t'il pas plus de valeur comme le label bio? J'aurai apprécié aussi des exemples plus concrets, ancré dans des réalités et non des généralités. En tout cas, une lecture intéressante chiffrée avec des références l'Ademe ou le GIEC qui pousse à s'interroger, à pousser son esprit critique.
Lien : https://22h05ruedesdames.com..

Livre concis et précis sur comment sauver le monde.