Gilles Servar. Il est des êtres beaux.
L'île de Groix
De quelle source lui vient son nom
est-ce de fée ou de sorcière
ou de quelque noir enfer
comme la boue de ses sillons
on dit que l'on y voit sa joie
on dit que l'on y voit sa croix
Je parle de l'île de Groix
Malheur à celui qui débarque
il n'aimera pas ses hivers
il trouvera ses quais déserts
car le flot seul mène les barques
mais essayez d'foutre le camp
elle vous aura aux sentiments
comme femme retient l'amant
L'hiver la tient emprisonnée
pour mieux l'accoucher au printemps
premier soleil sur les buissons
il n'y aura plus de gelées
l'eau de ses ports est froide encore
mais fleurissent les boutons d'or
et le goéland a pris son essor
Si à travers mes yeux mi-clos
il me plait à revoir juillet
je sens l'odeur du goudron frais
qu'on passe aux quilles des bateaux
la menthe des sournois ruisseaux
lutte avec l'odeur des sureaux
de la vapeur tremble sur l'eau
Les vieux parlent du temps passé
à Locmaria et port Tudy
si vous n'comprenez pas tant pis
moitié Français Breton moitié
on dit que l'on y voit sa joie
on dit que l'on y voit sa croix
je parlais de l'île de Groix
Un croissant rose tendu d'un pôle à l'autre commence à dévorer la nuit, révélant les flots illimités, l'étendue marine où naissent les vagues qui fracassent les rochers à la pointe de Korn.
Skinn c'était son prénom, et Mac Danna son nom. Skinn Mac Danna c'était la fleur d'Erth, la planète d'azur et de lait. Naguère, l'assemblée de sa nation l'avait élu Nouada !...Fierté de ses parents, exemple pour la jeunesse. La mer et les monts résonnèrent de son nom. Nouada ! Pour toujours ; jusqu'aux bornes de sa vie, et peut-être au delà...
Dans la cabine du cotre spatial, les voyants s'assombrirent. Le scaphandre luisait sous la clarté orange des lampes de secours. Penché en avant, les traits tendus, Mac Dana envoyait un message.
- Etoile 3927 de Bootes...planète 2...Évacuation dans annexe impossible...
Tout s'éteignit ! La nuit sidérale pénétra dans la cabine et dans le coeur du Nouada. Il baissa la visière de son casque, ajusta son masque respiratoire, et gagna le sas...Tu peux laisser la porte ouverte !...Un amer sourire erra sur ses lèvres...
Depuis l'ouverture, il contempla le monde qui l'attendait, baigné de nuit, parsemé de lumières tremblantes.
Allez, saute ! Vite !
Une longue chute, et, loin au dessus, l'éclair du cotre qui explose....
Puis j'ai su que les victimes de 1848 étaient enterrées aussi, dans le soubassement de la colonne, avec celles de 1830. Emouvant. C'est quand même ces gens-là qui ont viré les rois une bonne fois pour toutes. Depuis, à part un épisode tragicomique au nom burlesque de Napoléon III, on vote dans un isoloir, qu'on soit pauvre ou rupin. On se fait baiser aussi, bien sûr, mais ça me botte que la voix du prolo compte autant que celle du patron.
Un monde bruissant d'arbres sous le vent et de ressacs ; l'étoile rouge Rotan y baigne de sa clarté les landes, les bois, les savanes et la mer.
Bré : c'est sur ce monde que s'échoue SkinnMac Dana. Il y rencontre l'aventure, l'espoir, les épreuves, la trahison, l'amour enfin dans le regard de Lirn, la brune de Dournos ; il y trouve son destin.
Bré : comme un pays celte des légendes sous des cieux lointains. Les drwidhs y disent les destinées, les rois y confrontent leur pouvoir et leur dignité, les héros y combattent tout un bestiaire fabuleux.
Poète, chanteur et musicien, Gilles Servat s'affirme un merveilleux conteur dans ce premier récit des "chroniques d'Arcturus". Il prête à l'épopée fantastique son lyrisme âpre et sensuel.
Skinn Mac Dana, c'est la chanson de geste d'un barde breton à l'âge de la science-fiction.
(extrait de la quatrième de couverture de l'édition parue à "L'Atalante" en 1995)
Ici, j'ai rencontré Yann-Ber Piriou qui, en breton, dresse des châteaux de sable pour les chevaux de la mer. Yann-Ber Piriou un jour m'a conduit chez une paysanne nommée Anjela Duval. Tressant ses longs cheveux blancs avant d'aller traire ses bêtes, elle s'adressait à l'œil du soleil - lagad an heol - , comme le fit le premier druide, en cette langue ancienne et belle que le Trégor, dans son écrin, a portée jusqu'à nous. Et le soleil, en breton, lui répondait.
La Bretagne a t'elle autant de charme
Pour border de sable l'horizon
Pour colorer mes yeux de ses vagues
Et couronner mon front de ses algues
J'ai des landes farouches dans la tête
J'ai des vents parfumés dans l'oreille
Le ressac palpite dans mon coeur
J'ai des huîtres et du vin dans ma bouche...
Gilles Servat (Kalondour)
La Bretagne a t'elle autant de charme
Pour border de sable l'horizon
Pour colorer mes yeux de ses vagues
Et couronner mon front de ses algues
J'ai des landes farouches dans la tête
J'ai des vents parfumés dans l'oreille
Le ressac palpite dans mon coeur
J'ai des huîtres et du vin dans ma bouche...
Gilles Servat (Kalondour)
La Bretagne a t'elle autant de charme
Pour border de sable l'horizon
Pour colorer mes yeux de ses vagues
Et couronner mon front de ses algues
J'ai des landes farouches dans la tête
J'ai des vents parfumés dans l'oreille
Le ressac palpite dans mon coeur
J'ai des huîtres et du vin dans ma bouche...
Gilles Servat (Kalondour)
- Tu plaisantes ! Parmi tous ceux qui poireautent en se tirant les crottes du nez, bloqués dans les embouteillages autour de la colonne, combien savent qu'il y a des insurgés enterrés sous le socle ? Qui est au courant, à part les touristes visitant Paris avec un guide ?