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Citations de Giuseppe Santoliquido (112)


C’était une de ces nuits de fin de printemps à la chaleur irrespirable, sans un souffle de vent. En dehors de quatre vieux jouant aux cartes, le local était vide de clients. Le patron, lui, se tenait accoudé au comptoir, le visage à vingt centimètres du ventilateur, la poitrine grasse et molle, une serviette enroulée autour du cou. Pendant qu’il avalait des pois chiches grillés, des nuées de moustiques lui tournaient autour de la tête, d’autres se faisaient rôtir sur le verre de la lampe, où des restes d’ailes et de pattes grillées s’agglutinaient.
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Giuseppe Santoliquido
Rien n’est plus âpre que la nostalgie du temps.
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C’est toujours simple de regretter après coup ce qui s’est passé... Réècrire le passé ne sert à rien et aucun remords n’a jamais permis de remonter le temps.

(page 77).
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Après, j’ai gardé un long moment la tête sur sa poitrine, me laissant bercer par le rythme de sa respiration qui se mêlait au souffle du vent, au ruissellement de l’eau. Je ne sais plus si je voulais dire quelque chose, ou si je voulais me taire. Tous mes mots restèrent à l’intérieur. Bien plus tard, nous partîmes en prenant garde à ne pas glisser sur l’herbe humide, à ne pas nous égarer dans le rouge pâle du crépuscule. La lune, au-dessus du ruisseau, formait une rondelle bleutée.
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Il n'est pas de sensation plus dévorante que celle de se sentir seul au monde.
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Le vrai solitaire est celui qui vit à l'abri de toute espérance.
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Le destin est une bête sournoise, il procède par touches légères, par strates infinitésimales, vous laissant accumuler mauvais choix et petites erreurs, vous autorisant à orienter le gouvernail de votre vie sur une longue suite de mauvais caps, puis, un beau jour, au lieu d’atteindre la destination tant convoitée, c’est le naufrage. Impossible de changer de trajectoire.
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Nous avons pour trésor ce qui a été confié à notre mémoire.
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Aucune pensée n’est jamais totalement juste. Totalement pure. Aucun sentiment. Au fond, nous ne sommes qu’ombres et doubles-fonds, qu’écheveaux à débrouiller.
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Les habitudes sont les seules chaines dont on ne parvient jamais à se défaire.
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Les amours contrariées, c’est comme les cicatrices. Si on y chipote trop souvent, elles deviennent pareilles à des plaies ouvertes. Il faut seulement apprendre à les apprivoiser. À vivre avec la douleur qu’elles vous causent.
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Dans ma précipitation à publier cette critique , j'ai omis de remercier Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique et, l'éditeur belge..
Donc, avec retard je leur présente mes remerciements chaleureux !
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La vie est un tribunal permanent. Et le plus rude des procureurs, c’est notre imagination, notre capacité à affabuler, à procéder par raccourcis, par supputations. Dieu merci, l’imagination n’est pas toujours secondée par l’intelligence, sinon le malheur des hommes serait encore plus grand.
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Un jour ou l’autre, nous nous prenons tous pour des enquêteurs. Et je me demande si ce besoin irrépressible de dénouer les mystères, de démasquer les gentils et les méchants n’est pas une manière de revivre les émotions de notre enfance, de nous sentir vivants, comme lorsque nous nous mettions à entrebâiller les portes, à fiche notre nez un peu partout, surtout là où personne ne nous le demandait.
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Aucune pensée n’est jamais totalement juste. Totalement pure. Aucun sentiment. Au fond, nous ne sommes qu’ombres et doubles-fonds, qu’écheveaux à débrouiller.
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Les années se sont écoulées, désormais, pareilles à une seule et longue journée, et je ne sais plus trop par quel bout prendre toute cette histoire. Longtemps je me suis mesuré à mes remords, cherchant à les exiler aux confins de ma mémoire sans y parvenir. Toujours, ils remontent à la surface. Avivent les plaies.
Mais je n’ai plus le choix. Quinze ans déjà que j’ai quitté Ravina. Avec le temps, le passé s’embrume, les visages et les voix s’estompent, et aussi les silhouettes, les paysages. Car dans l’histoire que je me résous enfin à raconter, les hommes sont indissociables de la nature qui les a vus naître et dont ils sont le portrait le plus fidèle, effrayante de beauté et d’âge. Cette histoire est d’abord celle d’une famille, et plus encore d’un homme. Son nom était Pasquale Serrai, même si à Ravina tout le monde l’appelait Serrai, uniquement Serrai, en insistant sur la dernière syllabe, comme lorsque vous échappe un long cri de douleur. Pour Lucia, en revanche, sa fille unique, et pour moi, dès après la mort de mes parents, il fut simplement papone. Ce n’est que plus tard, bien plus tard, que je l’ai appelé Serrai, moi aussi, lorsque nous fûmes redevenus l’un pour l’autre de simples étrangers.

(INCIPIT)
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Le danger, avec les souvenirs, c’est qu’ils sont souvent l’antichambre des remords. Et les remords, une piteuse tentative de réécrire le passé, de ne pas accepter de ne pouvoir manipuler le temps, ce qui est une façon de nous incliner face à la mort.
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Souvent, on désire la répétition d’un moment vécu, raviver les flammes éteintes d’un instant de grâce. Quand je me souviens de ces heures passées avec Aurelio près du ruisseau, l’impression me vient que si je tendais le bras vers cette scène, il me serait possible de la toucher, de la revivre à l’identique. Plus jamais je n’ai ressenti cette profonde conscience de moi-même, cette impression pleine et entière d’être enfin au monde, de lui être relié par une sorte d’affinité magique qui anoblirait le moindre de mes actes, la moindre de mes pensées. D’être débarrassé de mes asphyxies.
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La vie se gagne et se regagne sans cesse, à condition, toutefois, de se convaincre qu’un salut est toujours possible et de se dire que rien n’advient qui ne prend racine en nous-mêmes.
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«  Le désespoir où l’on ne veut pas être soi; le désespoir où l’on veut être
soi » ….


SÖREN KIERKEGAARD ,
La Maladie à la mort .
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