Guilhem Lesaffre

218. COMMENT FONT LES LIMICOLES POUR SE NOURRIR LE BEC DANS LA VASE ?
Il est légitime de se demander comment une barge, un courlis ou une bécassine, limicoles dotés de très longs becs, parviennent à trouver leur nourriture profondément enfoncée dans la vase et à s'en emparer, alors qu'ils ne la voient pas et que leurs mandibules, étroitement engainées dans la matière molle, ne sauraient s'ouvrir et se refermer commodément. Deux secrets combinés expliquent cette prouesse. Le premier concerne le bec. Loin d'être uniquement un appendice corné mort, c'est au contraire un instrument vivant, terminé par une profusion de terminaisons nerveuses ultrasensibles qui permettent une détection tactile des proies. L'autre secret tient à la conformation particulière du bec, et plus précisément de la mandibule supérieure. Celle-ci est en effet dotée d'une lame osseuse interne dont l'extrémité antérieure est soudée à mi-hauteur de la mandibule, tandis que ses extrémités postérieures peuvent s'abaisser sous l'action de muscles maxillaires. Lorsque cette " tirette " est actionnée, la moitié antérieure de la mandibule n'a d'autre possibilité que de pivoter en provoquant l'ouverture partielle du bec dans sa partie antérieure : la proie, de faible diamètre — un ver —, est saisie lorsque cette partie reprend sa place. Cela fait en somme un peu penser au travail d'une pince à cornichons...

139. LES OISEAUX TRANSPIRENT-ILS ?
Non, les oiseaux ne transpirent pas. Ce serait en effet bien incompatible avec la bonne tenue du plumage. D'ailleurs, la peau des oiseaux ne comporte aucune glande, à l'exception de celle située au bas du dos, à la racine de la queue : la glande uropygienne.

LA CIGOGNE.

Le rôle de premier plan de la cigogne est, comme chacun le sait, tant la légende s'est répandue hors des limites de l'Alsace, d'amener les bébés à destination, au sein des familles qui les attendent. La future maman, une fois qu'elle a "passé la commande", doit disposer sur le rebord de la fenêtre quelques morceaux de sucre et autres friandises afin d'indiquer sa destination à la cigogne.

L'OIE
C'est encore à son sujet que Buffon écrit joliment : "L'oie fournit cette plume délicate sur laquelle la mollesse se plait à reposer et cette autre plume, instrument de nos pensées, avec laquelle nous écrivons son éloge."

La découverte des oiseaux à travers le monde est une source de grandes satisfactions. J'ai eu la chance de m'émerveiller devant des frégates et des perroquets aux Antilles, de m'extasier en voyant des touracos et des calaos en Afrique, d'être séduit par des colibris ou des pygargues en Amérique. Malgré cela, l'observation des oiseaux de mon jardin breton reste l'un de mes grands plaisirs ornithologiques.
En dépit des années, je ne me lasse pas de voir vivre rougegorges, accenteurs ou merles pourtant si communs.

Avant-propos (extrait)

[Rougegorge familier]
Aspects comportementaux :
Souvent très peu farouche le rougegorge familier est connu pour venir jusqu'au pied du jardinier au travail ; il marque son inquiétude par des "courbettes" nerveuses et répétées. Son assiduité aux mangeoires est variable selon les individus et son chant inventif est nerveux et sonore.

Lorsque vous serez familiarisé avec les chants d'oiseaux, notamment avec les vocalises de ceux qui fréquentent votre jardin ou que vous pouvez entendre depuis ce lieu, vous pourrez vous amuser à noter le début des chants (ou des manifestations vocales), par exemple tous les quinze jours. Attention, cette activité est incompatible avec la grasse matinée !

D'avril-mai à septembre-octobre, l'hirondelle de fenêtre fréquente les villes où elle niche. Le reste de l'année, elle vit en Afrique, au sud du Sahara !
...
Elle pousse sans arrêt ses cris de contact roulés et secs, "drrrr... drr-drr..."

Tout dans le muguet est fortement toxique, y compris l'eau dans laquelle séjourne un bouquet...

Pigeon colombin
Columba oenas
32 cm

Comment le reconnaître ? Le colombin passe souvent inaperçu parmi les pigeons bisets semi-domestiques et ne s'approche pas de l'homme comme eux. Il s'en distingue par une corpulence inférieure, un plumage uniformément gris bleuté et un iris noir et non rouge.
Ce dernier caractère lui confère une physionomie bien particulière. Pour l'essentiel, le comportement du colombin ne diffère pas de celui du pigeon des villes, si ce n'est qu'en milieu urbain, il vient peu volontiers à terre.

Prenez-en de la graine
...
Pour mettre toutes les chances de votre côté, prenez soin de conserver vos graines dans des petites boîtes hermétiques, au réfrigérateur. Cet hivernage artificiel favorise la germination

Les enfants, surtout les petits citadins, doivent souvent au canard colvert l'un de leurs premiers contacts avec les oiseaux. C'est à lui en effet qu'ils distribuent du pain au cours de la promenade du mercredi ou de la sortie dominicale. Ce canard fait d'ailleurs tant partie du paysage que l'on oublie de l'observer comme il le mérite, car il est vraiment un oiseau de toute beauté.

Paraître, pour un oiseau, comme pour l'insecte ou le mammifère, ce n'est rien d'autre qu'exister. L'aspect d'un oiseau est, pour ses congénères en premier lieu, ainsi que pour d'autres animaux avec lesquels il interagit, une mine d'informations.

La cardère mérite une mention spéciale. Non seulement elle offre ses graines aux passereaux, dont le chardonneret, mais elle leur procure aussi de l'eau en retenant la pluie à l'aisselle de ses larges feuilles, ce qui lui a valu le nom poétique de cabaret-aux-oiseaux.

Les nids de la plupart des oiseaux sont protégés par la loi et, de toute façon, un naturaliste se doit de tous les respecter, cela va de soi.

Avant-propos
450 questions - même judicieusement choisies ! - pour résumer un ensemble aussi divers et complexe que les oiseaux, cela pourrait sembler singulièrement insuffisant, voire prétentieux. Et pourtant, gageons que le lecteur, parcourant les réponses au gré de son humeur et de sa curiosité, ou laissant faire le hasard capricieux du "fil en aiguille", finira par disposer d'une information suffisante pour l'inciter à regarder les oiseaux d'un œil neuf, et lui permettre de mieux les comprendre.
Le but du présent ouvrage est de favoriser la découverte d'un univers incroyablement riche, d'un aspect du vivant merveilleusement attractif. Il s'agit tout bonnement de donner envie d'aller voir soi-même les oiseaux sur le terrain, de les regarder vivre, de décrypter leur comportement et, surtout de prendre la mesure de la nécessité urgente où nous nous trouvons de tout mettre en œuvre pour les préserver.
G. L.

Le cygne ? Majestueux ! L'aigle ? Impressionnant ! Le corbeau ? Inquiétant ! Le vautour ? Répugnant ! Les avis stéréotypés sur les oiseaux sont le reflet d'une perception anthropomorphique de même nature que celle qui jette une condamnation sans appel sur les araignées, rats et autres serpents.

Mésange bleue
Parus cadreur
11,5 cm

Ou vit-elle ? Cette petite mésange était inconnue à Paris au XIXe siècle. Elle a, depuis, progressivement colonisé toute la capitale. Actuellement, elle se r3ncontre dans les très nombreux espaces verts et fréquente souvent les grandes arbre des avenues.
Ses besoins sont simples : quelques arbres pour y chercher sa nourriture et une cavité pour y installer son nid.
L'espèce est commune dans les deux bois.

Comment la reconnaître ?
Extrêmement active, La mesange bleue, plus encore que sa cousine la mesange charbonniere, se monte capable d'etonnantes acrobaties.elle explore les ramures, n'hésitant pas à se suspendre la tête en bas pour décortiquer un bourgeon, cependant que la branchette ploie sous ses... 11 grammes. Il n'est pas difficile de l'observer à faible distance tant l'audace est un des traits dominants de son caractère. Aux mangeoire, elle sait imposé sa loi aux autres en dépit de sa petite taille !

Que mange-t-elle ?
La mésange bleue consomme de préférence les insectes et leurs larves qu'elle traque sans relâche. Elle ne dédaigne pas pour autant les éléments végétaux (bourgeons, graines), surtout en hiver. Elle est l'un des hôtes attitrés des mangeoires.

Quels sont ses cris et son chant ?
Les manifestations vocales sont variées : des cris aigus et répétés, un chant présentant différentes formules rythmées, de tonalité aiguë.

Comment se reproduit-elle ?
Une cavité a l'orifice étroit est adoptée pour l'installation du nid. Des plumes et de la mousse en forment la garniture. La loge est le plus souvent située dans un tronc d'arbre, mais parfois une anfractuosite de mur est choisie.
9 à 13 oeufs (de mi-avril, mai à juin)
1 à 2 pontes.
Incubation : 13 à 15 jours.
Séjour au nid : 17 à 21 jours.

LE SAVIEZ-VOUS ?
CAERULEUS, MOT LATIN DONT ON RETROUVE LA RACINE DANS L'ADJECTIF "CERULEEN" (D'UN BLEU INTENSE), SIGNIFIE "BLEUTE".