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Citations de Guillaume Lenoir (34)


— Le soleil, demain, ne se lèvera que pour me voir mourir...

16 juillet 1676
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À chaque fois, sur son passage, les regards la dévisageaient discrètement. Elle laissait planer autour d’elle un parfum de mystère, un voile parsemé de choses étranges et intrigantes. Dès qu’elle faisait une apparition, elle traînait avec elle les atours de rumeurs persistantes. Ne disait-on pas qu’elle finançait les lubies d’alchimie de son amant Sainte-Croix ? Et son père le lieutenant civil, disparu en quelques mois après qu’elle l’ai accompagné dans sa résidence de campagne ?

Décembre 1668
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À dix-neuf ans, Marie de Brinvilliers avait tout pour plaire à un homme. Elle avait hérité du charme de sa mère, et possédait les mêmes yeux d’un bleu magnifique. En revanche, elle n’avait rien pour faire un beau parti. Quelle famille aurait voulu marier son fils à la fille des Brinvilliers ? Tout le monde savait maintenant que la famille était au bord de la ruine. Personne n’ignorait que le marquis de Brinvilliers se terrait sur ses terres loin de Paris pour éviter ses créanciers. Quant à la marquise, au-delà du scandale de sa liaison avec Sainte-Croix, on s’étonnait fortement de la disparition rapide de ses frères, à quelques mois d’intervalle.

Juillet 1661
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La quête de la pierre philosophale, bien plus que le vulgaire commerce de poisons, se trouvait être la quête absolue de Sainte-Croix, persuadé que sa découverte lui apporterait une richesse incomparable.

Octobre 1667
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— Vous savez ma chère sœur, dit Antoine, Paris est en proie aux apothicaires et alchimistes de toutes sortes. Sans compter les diseuses de bonne aventure. La mode semble être aux poisons. On se croirait même revenus aux temps obscurs de la sorcellerie !

Octobre 1666
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Le poison est la solution, argumenta-t-il. Les médecins ne peuvent le déceler. Il s’agira presque d’une mort naturelle.
— Est-ce que cela fait souffrir ?
— La question n’est pas là Marie-Madeleine, il s’agit de favoriser le déroulement de la Nature. Qui te dit que ton père ne mourra pas d’ici deux ans d’une crise de goutte ou d’une chute à cheval ? — Qui serait assez fou pour tuer son père ! avait-elle pourtant rétorqué.

Juin 1666
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Et elle fut horrifiée. La silhouette noire se tenait juchée sur l'une d'entre elles. Elle l'a fixait, d'un regard perçant et terrifiant, se faufilant jusqu'au plus profond de son être. Elle se sentit prise d'un malaise indescriptible. La sensation monstrueuse que quelqu'un ou quelque chose, à cet instant, violait l'intimité de son âme. Helen se leva subitement, faisant grincer le banc, interrompit ses voisins. Edward, surpris, l'attrapa par le bras :

_ Helen ? Que se passe-t-il ?

_ Mais tu ne vois donc pas ? Il y a quelque chose dans cette église...
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Elle avait la sensation terrible de se retrouver désormais en présence d’une étrangère. Une femme incapable de lui adresser le moindre mot, ni même la reconnaître. Elle se remémora leurs moments de complicité. Toujours unies, soudées, s’appelant au téléphone à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
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Le problème était de trouver le dosage adéquat.
Si ma belle amante n’était pas ivre, la thèse de l’accident perdait en crédibilité. Le doute pouvait s’emparer du binôme de flics en charge de l’affaire. Je ne pouvais pas me le permettre. Si, au contraire, elle se trouvait à la limite du coma éthylique, les enquêteurs auraient du mal à croire qu’elle ait pu se rendre seule jusqu’à l’escalier pour en dégringoler les marches. Enfin, je devais coucher avec elle avant son décès.
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Nuit du 21 au 22 octobre

La Sonate au Clair de Lune résonna à nouveau à travers les couloirs du château. Réveillée, Elizabeth resta terrée sous sa couverture, à bout de nerfs, mortifiée par la terreur.
La musique cessa au petit matin, lorsque les premiers rayons de soleil filtrèrent à travers les rideaux de la fenêtre.
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"Helen Fairbank, d’un naturel rêveur, était restée distraite par un rayon de soleil qui se reflétait à travers un vitrail et qui projetait des faisceaux colorés sur le sol. Elle était plutôt indifférente à l’idée de rencontrer ce nouveau révérend et se l’était imaginé à l’image de monsieur Stanton, jovial, un peu rond, dégageant une certaine bonhomie.
L’homme qui se tenait face à elle et à l’assistance en était le parfait contraire ; vêtu d’une robe noire à manches larges, il les observa. Dans un silence religieux, tous virent ces yeux perçants, insistants, ce visage blême qui donnait l’impression d’avoir devant eux un mannequin de cire. La haute stature du pasteur, depuis l’estrade du chœur, les surplombait et les dominait. Ils ne pouvaient qu’afficher un air ébahi face à son arrivée."
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Elle ne savait plus ce qu’elle éprouvait réellement pour lui. Elle était certaine de le haïr. Mais il provoquait encore chez elle une pulsion trouble et violente. Il était celui qui l’avait entraînée dans le sillage de crimes monstrueux. Mais aussi la source de plaisirs intenses. Un mélange abstrait de sexe et de mort auquel elle restait soumise.
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On ne pourra pas retirer ses crimes à la marquise. Et il ne s'agit pas de la défendre de ses actes. Elle fut dépensière, adultère, avorta à plusieurs reprises, fut probablement loin d'être une mère exemplaire, et donna la mort, soit de sa propre main, soit par intermédiaire. Mais sa triste vie et le repentir visiblement sincère qui l’anima dans les derniers jours de son existence, sont des circonstances atténuantes pour voir au-delà de cette image de cruauté implacable. Et c’est de cette manière que j’ai voulu faire revivre ce personnage. Car par-delà la figure du monstre, qui choqua ses contemporains, se dessine aussi la femme brimée et tourmentée, qui n’est que le reflet de l’époque troublée où elle vécut.
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L’historiographie, de manière générale, a présenté Marie-Madeleine comme un monstre, dissimulé derrière un masque de beauté et de d’innocence. Pourtant, la réalité est plus complexe. Son existence fut loin d’être heureuse et on peut penser que le viol qu’elle relate dans sa confession, et qu’elle dit avoir subi à l’âge de sept ans, a sans doute laissé des séquelles psychologiques importantes. Les incestes relatés dans cette même confession avec ses frères, sont révélateurs d’un climat familial difficile. Nombre d’historiens et de biographes l’ont pourtant décrite comme habitée par le vice dès sa plus tendre enfance.
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Une foule immense était venue au supplice de la Brinvilliers. Voir cette femme de mauvaise vie mourir, assister à l’exécution de ce monstre. La populace, puante, bruyante, mélange de visages sales, de bouches édentées, de regards haineux et de poings levés, injuriait Marie-Madeleine au fur et à mesure que le tombereau déambulait dans Paris, (...).

17 juillet 1676
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— Je vins au monde le jour de la Sainte Madeleine, et j’en porte le nom. Je fus appelée au baptême Marie-Madeleine. Ma mère est morte quand j’étais encore petite fille. Je ne me souviens pas d’elle. Son visage a disparu de ma mémoire depuis bien longtemps. J’ai reçu une bonne éducation, mais je n’ai pas été versée dans la religion. Et je vous avouerai que j’ai une certaine méconnaissance des textes sacrés.

16 juillet 1676
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Elle tourna la tête vers le guéridon posé à côté du fauteuil où elle s’était assise. Son verre était vide, lui aussi. Elle ne se rappelait plus ce qu’elle avait bu, entre les diverses liqueurs et le vin, mais son début de migraine lui indiquait qu’elle avait consommé une grande quantité d’alcools différents.
Elle avait pris l’habitude de boire de plus en plus, et à chaque fois, elle avait besoin d’en augmenter les quantités. Au fur et à mesure des verres qu’elle se servait elle-même –elle fermait la porte du salon pour rester seule et ne pas être dérangée – elle buvait très rapidement, comme pressée de voir l’alcool s’insinuer en elle.
Lorsqu’elle avait bu, son état alternait entre des moments d’euphorie intense, où elle se disait qu’elle n’était encore pas mal lotie, qu’il lui restait son titre de marquis, et que Jean-Baptiste finirait par revenir vers elle.
Mais le plus souvent, l’alcool faisait remonter en elle mille et un tourments, le souvenir de son père agonisant, ses dettes monstrueuses et la saisie progressive de tous ses biens par les huissiers. Ainsi que le mépris de Sainte-Croix, qui ne l’avait utilisée que pour s’enrichir, et qui, maintenant qu’elle était ruinée, lui tournait le dos.

Juin 1671
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— Je ne vous parle pas madame, et si vous et votre époux préférez mener une vie de bourgeois cela vous concerne. Vous n’avez, il me semble, aucun droit de me faire la moindre remarque quant à la tenue de ma maison ou mon mode de vie.
— Oh ! Dieu me garde de donner conseil à une coquette qui affiche son indécence en toute impunité et qui néglige son époux et ses enfants.
— Dieu vous garde surtout de ne jamais donner conseil à quiconque ma chère, s’exclama la marquise, car vous n’avez aucun esprit et je pense que le bon sens vous fait défaut. Vous excellez en revanche telle une roturière à manier votre langue de vipère pour sortir des insanités que je ne relèverai pas !

Octobre 1668
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Antoine d’Aubray, le frère aîné de Marie-Madeleine se maria en début d’année avec Marie-Thérèse Mangot de Villarceau, jeune femme d’une vingtaine d’années. Froide et hautaine, elle détesta immédiatement sa belle-sœur. La première fois qu’elle vit la marquise de Brinvilliers, elle la trouva de grande beauté et très spirituelle. Mais quand son époux l’informa de sa vie dissolue, de son train de vie dépensier, de sa liaison avec Sainte-Croix et de la ruine de son ménage, elle se mit aussitôt à la haïr. Si Marie-Thérèse Mangot désapprouvait ce genre d’attitude de la part de sa belle-sœur, elle éprouvait également envers elle une certaine jalousie. En tant que femme, Marie-Madeleine menait une vie plus ou moins libre, loin de l’image de l’épouse pieuse et soumise à son mari. Marie-Thérèse était très attachée à Antoine, et ce mariage d’amour qui comblait les deux jeunes gens représentait à ses yeux la bienveillance de Dieu. Si la marquise formait un si piètre ménage avec Antoine de Brinvilliers, estimait-elle, c’est que le Ciel la punissait pour sa mauvaise conduite.(...)
C’est lors d’une de ces réunions imposées que Marie-Madeleine acheva de se brouiller complètement avec son frère. Le souper s’était pourtant déroulé de manière agréable. La marquise de Brinvilliers, poudrée et maquillée avec soin, remarqua d’emblée l’attitude de sa belle-sœur, sans doute offusquée de la voir si apprêtée pour un souper de famille. Cette dernière, très sèche, était d’ailleurs son exact opposé. Plus jeune de dix ans que la marquise, elle ressemblait pourtant déjà à une vieille femme, engoncée dans une robe noire, qui s’associait à merveille à son visage terne et sans charme.

Octobre 1668
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Madame de Lenclos, après avoir souhaité la bienvenue à ses invités, s’adressa à l’homme qui se tenait à ses côtés :
— Mon ami ici présent, monsieur Jean Racine, prépare une pièce dont l’héroïne est une princesse troyenne, restée fidèle à la mémoire de son époux.
— Andromaque, la femme d’Hector, celui que tua Achille sous les remparts de Troie ? questionna l’un des invités.
— Une grande femme, assurément, dit un autre parmi la foule. — Tout comme notre ravissante hôtesse, dit Jean Racine à l'attention de madame de Lenclos.

Juin 1667
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