Gwen Le Gac

Avec la première phrase (« Lili, ma petite soeur, a les yeux bridés et le visage tout rond. ») on sait toute de suite que ce petit album pour les enfants à partir de 3-4 ans, parle de la Trisomie 21, bien que Agnès Lacor emploie le mot «mongolien» et explique le pourquoi de ce terme.



À travers un enfant-narrateur (probablement le grand frère, d’après les dessins vivement colorés et tous en rondeurs), l’auteure exprime également, avec tendresse, l’amour filial et fraternel.



L’illustratrice Gwen Le Gac a su rendre à merveille « le regard des autres » sur la différence et la tristesse de la maman qui sait son enfant mal accepté.



Un petit papillon violet traverse tous les dessins et souligne la joie de vivre de Lili et son droit à la liberté d’être... différente.



Un livre d’images sans sensibleries, tout en finesse.

Ce roman graphique est une vrai démarche littéraire pour arriver avec « le moins de mots possible » à raconter, à la première personne, la vie d'un jeune enfant confronté à la pauvreté.

C'est le regard de l'enfant qui constate que les objets qui brusquement disparaissent de l'appartement, le départ du père, l'auto-exclusion, l'installation dans le garage d'une amie de la mère, sans misérabilisme, la lecture permet au lecteur de se mettre en situation et de développer son sens critique sur le développement des inégalités.


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Il est intéressant de rentrer dans la tête d'un enfant qui change de situation sociale. Même si cela a été écrit par un adulte le rendu est plutôt pas mal. Avec ce livre une ouverture d’esprit est possible pour certain. Il est alors permis de voir que derrière les personnes pauvres il y a de véritables personnes qui ont un cœur et des émotions et que leur situation ils le subissent et n'en sont pas forcément la cause. Par goût personnel j'aurai bien voulu plus de texte mais le tout (illustration et narration) reste quand même assez bien équilibrée.

" Douze" proposera douze portraits à la broderie, des bébés, pleins de bébés...

Douze figures de bébés dans tous leurs états et comme pris en instantanée.

Douze qualificatifs tendres d'une maman à son petit qui prendra plaisir à l'observer.



L' esprit du livre, hormis l'identité même de l'auteure Gwen Le Gac, sera en effet vaporisé d'une bonne fragance féminine, d'un esprit de maman même.

La première de couverture ne dévoilera que l'esquisse d'une main tenant ce bébé, échangeant du regard avec l'adulte qui le tient.

C'est la poitrine de maman des premières pages qui viendra distinguer le sexe de ce parent que l'on verra plusieurs fois et qui prendra la parole pour évoquer cette relation avec son bébé. Un parent amoureux et admiratif.



Le travail d'illustration est original, des photos de réalisation à la broderie et d'une technique bretonne, nous dira l'auteure à la fin.

Les professionnels des bibliothèques auront en tête ces lectrices de tous âges qui aimeront à se réunir pour broder des couvertures de patchwork au Quilt, qui tricoteront et échangeront ses techniques de points, femmes du même quartier, adolescentes et grands-mamans, qui se raconteront et apprendront à se connaitre.

En quelques fils de couleurs savamment travaillés et piqués, nous prendrons le temps d'admirer le travail d'esquisse au fil et les expressions de ces bambins, de celui qui a sommeil à celui qui a faim.

À chaque fois, deux images seront placées en vis à vis, l'enfant et un élément de l'univers de bébé en lien avec le qualificatif.

C'est un imagier à retenir pour les personnels de la Petite Enfance.

Christophe Honoré présente avec une infinie poésie et avec le graphisme original de Gwen Le Gac la différence, la pauvreté et surtout ce qu'est la vie autrement… Le roman est ponctué de photos et de dessins, qui montrent la solitude, puis la renaissance grâce à l’amitié d‘un enfant grandi trop vite dans la difficulté.

C'est indiscutablement un livre qui ose mettre des mots sur ce qui fait la différence. Je le conseille à tous, et aux ados en particulier.
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Un album jeunesse bien singulier que voilà. C'est l'histoire d'une famille, de deux petites filles, l'une attirée par le beau et l'autre par le mauvais goût. Mais qu'est-ce que le beau après tout? L'album se présente comme une oeuvre d'art en lui-même, des superpositions d'images, de collages très flashy; on en voit du fluo, des motifs dignes des années 70.

La question de l'esthétique est donc posée lorsque la fille au goût douteux décide d'ériger la semaine du mauvais goût à sa famille jusqu'à ce que sa soeur qui elle se présente comme une esthète craque.

Un album singulier je le répète, ce n'est pas péjoratif mais cette singularité apporte son charme.

Avoir bon ou mauvais goût... C'est selon moi un album qui se mérite. Je suis passée à côté à la première lecture, ou au premier feuilletage. J'ai tout de suite apprécié la fin du texte , mais il aura fallu une relecture pour que je puisse finalement le recommander. Un album qui ne ressemble pas à un autre, une surprise qui a le grand mérite d'éveiller à la différence et au concept de beauté. Un bel album? Je suis passée de 2, à 3 puis 4 étoiles!

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Les illustrations sont pleines de légèreté. Les tons sont choisis pour correspondre au temps dont on parle. Les dessins ont l'air peint sur du papier cartonné dont on retrouve la structure à certains endroits. Les formes sont en général assez simples sauf pour les éléments de la nature (végétation, animaux) où Gwen Le Gac prend plaisir à développer les détails.
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Enzo a 8 ans lorsqu'il découvre presque du jour au lendemain que sa famille est devenue pauvre : ses parents qui perdent leur travail, les meubles vendus pour arrondir les fins de mois, les invitations refusées car on ne peut rien apporter. Rien ne nous est épargné du vécu de cet enfant qui souffre de cette pauvreté mais qui n'en laisse rien paraître.

D'abord Enzo s'y fait, résigné puis il est triste et en colère et enfin il laisse éclater cette rage, à mauvais escient.



C'est une histoire graphique vraiment riche émotionnellement, elle nous montre comment un enfant vit la pauvreté au sein de son foyer, avec toute une palette d'émotions.

Autant j'ai adoré cet ouvrage pour les émotions qu'il nous procure, la réflexion à laquelle il nous amène, autant la fin m'a déçue... J'aurai aimé que ce livre se termine autrement, même sans note joyeuse. Je trouve que la dernière page ne reflète pas le reste.



J'ai beaucoup aimé les illustrations de Gwen Le Gac, criantes de réalisme, qui nous font ressentir les émotions du petit garçon. Elles sont touchantes.

J'ai beaucoup moins aimé la couverture cartonnée, très épaisse même si j'imagine qu'il y a une raison pour que le livrev nous ai été présenté de cette façon.




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"Douze" évoque douze moments privilégiés que partagent les parents et l’enfant. Les douze premiers mois, où au grès des émotions le lien affectif se crée par des gestes du quotidien : le cri, le sein, le jeu, le bavoir, le doudou, la promenade, les pleurs, le sommeil, le bain, le câlin associé au livre

…

Des illustrations réalisées en broderie artisanale, simples mais très graphiques. Un travail subtil tout en finesse qui transmet bien l’émotion. Un livre à feuilleter avec nos bambins, du plus petit au plus grand, pour les bercer de notre voix ou se remémorer ensemble ces situations de tendresse.

Dès la naissance

(Myriam du Comité lecture du Petit dévoreur)

Ouvrage qui évoque les douze premiers mois du bébé avec toutes ses mimiques et les étapes de sa vie. Ce livre est illustré de façon très originale à l’aide d’illustrations cousues ou au crochet. ; avec un fil toujours aérien que l’on imagine forcément relié à la maman…

A.B. Bibliothèque Les Passerelles, Ermont

Raconté à la première personne, ce texte est vraiment très fort, que ce soit dans l’émotion délivrée ou dans le choix des mots. Le lecteur ressent complètement l’amour de ce grand-frère (ou grande-soeur car rien n’est indiqué) à travers la description qu’il fait de sa petite soeur. Lili est une petite fille qui va grandir différemment des autres mais qui ne mérite pas pour autant les regards qu’on lui porte. Le thème de la trisomie est abordé sans détour. Facile à comprendre pour les enfants par le choix du vocabulaire, le message passe sans fausse note, sans mélo.



Je découvre, par ailleurs, le travail de Gwen Le Gac qui s’accorde parfaitement au texte de cet album. La bouille de Lili est magnifique, tout en mettant en image sa différence. On sent la recherche pour ne pas tomber dans la caricature tout en montrant la réalité. Certaines pages rappellent les dessins d’un enfant dans le choix de la composition et des thèmes abordés. Le travail semble avoir été réalisé à la pastelle et donne de la vivacité au texte d’Agnès Lacor. Un bel album qui se joue de la difficulté du thème.
Lien : http://boumabib.fr/2012/03/2..

Cet album présente deux soeurs qui ne se ressemblent pas. L'une aime ce qui est joli, l'autre ce qui ne l'est pas. Mais qu'est-ce que réellement la beauté ? La fillette aux goûts douteux confronte sa famille et instaure ainsi la semaine du mauvais goût. L'album est intéressant à découvrir par son histoire et les idées avancées en accord avec les illustrations. Celles-ci sont très colorées et jouent avec des superpositions d'imprimés et de découpes. Le orange fluo est ainsi beaucoup utilisé.

Epaisse couverture cartonnée et visuel qui fait songer à une toile surréaliste, voilà le premier contact que le lecteur a avec ce récit jeunesse qui raconte à la fois la manière dont Enzo, douze ans, est devenu un champion de surf et a été poussé à voler pour subvenir aux besoins de sa famille. Son existence, pas si inconfortable, s’est brutalement détériorée après le départ de son père. Avec sa mère, il a dû également abandonner le logis, après avoir tout vendu et avoir trouvé refuge chez une amie. Contre toutes attentes, l’argent n’est jamais revenu et les difficultés se sont mises à poindre. Christophe Honoré, cinéaste bien connu, signe ici un récit intemporel qui parle tour à tour de disette et d’amour, lorsque le jeune protagoniste rencontre Ethel. Sans juger ni chercher d’explications sociologiques, il se contente de narrer une aventure et de partager son bonheur de conteur avec celui qui a acquis ce livre. Les illustrations de Gwen le Gac peuvent a priori surprendre. Loin des dessins traditionnels, elle ose des traits de couleur, des photographies travaillées et de jolies taches qui invitent chacun à imaginer le protagoniste et ceux qu’il côtoie.

Lourd parce que sa couverture est en gros carton, l'album, ou plutôt l' « histoire graphique », l'est aussi de sens et d'actualité. A débattre avec des adultes !
Lien : http://www.ricochet-jeunes.o..

graphisme collage superbe, et ouverture sur la notion de beauté, philosophie en famille

A partir de 3 ans



Je suis une couleur est un livre d’artiste qui se prête bien à une lecture en groupe par ses grandes dimensions. Testé auprès d’une classe de grande et moyenne section de maternelle, il a lassé assez rapidement les petits. Des élèves de CP quant à eux, n’ont pas été attiré par l’ouvrage mais étonnamment, ont retrouvé certaines émotions, pourtant difficiles, en regardant les expressions des visages (ex : agressivité, énervement). Les expressions sur les couleurs et la richesse du vocabulaire n’ont pas fait beaucoup parler les enfants. Par ailleurs, nous nous sommes posés la question de l’utilité des languettes, la palette des émotions étant déjà bien fournie. Il nous est compliqué de déterminer l’âge des enfants à qui ce livre est destiné puisqu’il est à la fois abordable pour les petits par ses dessins lisibles et le côté ludique des languettes, et à la fois destiné aux plus grands si l’on se réfère à ses textes.

Touchantes, les pages sont tout en nuances et subtilités, pour se laisser observer longuement. Une œuvre originale et apaisante qui devrait séduire les âmes artistiques.
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