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Critiques de Hala Kodmani (11)
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Seule dans Raqqa

Ce que j’ai ressenti:



***Un livre bouleversant…

Seule dans Raqqa. Seule avec un journal intime 2.0, seule avec Facebook comme fenêtre ouverte sur le monde, seule à chroniquer sur un enfer actuel. Difficile de poser les mots sur une telle lecture, parce qu’en fait il y aurait tant à dire, et en même temps si peu, parce que tout cela se passe, au delà des mots…Et pourtant, Nissan Ibrahim, se dévoile sur la toile, en étant aussi révoltée que douce, maladroite et avisée, engagée et prostrée, dans ce nouvel outil qui lui permet de parler de la situation intolérable de Raqqa: Facebook devient alors sa bouteille jetée à la mer, Facebook sera le témoin de son envie de liberté… Une jeune femme qui aiguise sa pensée, au fur et à mesure, que l’obscurantisme prend de l’ampleur…Édifiant!



***Dans l’air du temps…

Hala Kodmani tisse, autour des posts de Nissan Ibrahim, tout un contexte politique et social, qui rendent compte des revirements des rues de Raqqa, en Syrie. C’est un témoignage en deux temps, puisque cette journaliste retrace le parcours de cette jeune femme, professeur de philosophie, qui lutte pour l’idée de LIBERTE. Mais il reste tout de même, une part de mystère, un voile sous les voiles noirs, des mots encore à décrypter, parce que Nissan est volontairement restée dans un anonymat « sécuritaire »…Pourtant, en une centaine de pages, qu’il est puissant, le choc de ses mots…C’est d’autant plus choquant, que c’est maintenant que ça se passe, maintenant, et sous le joug de la dictature…En 2015, que les messages de Nissan ont été stoppés nets. La démarche de Hala Kodmani s’inscrit dans un souci d’éveil, pour le reste du monde, de la souffrance d’une ville sous l’emprise de la barbarie. Raqqa blessée et Seule dans Raqqa: Un hommage tout en émotions.



***…A la merci des loups noirs.



Nissan Ibrahim est à mon avis, une jeune femme admirable, un symbole d’une jeunesse audacieuse. Souffrant du syndrome de la chèvre de Mr Seguin, se jetant dans la gueule du loup, après avoir lutté toute la nuit, enivrée qu’elle était de liberté, Nissam a donné cet espoir, à travers ces chroniques intimement passionnées…Dans ses derniers posts, on sent bien qu’elle est consciente de se sacrifier pour cette idée, elle provoque même ses loups affamés…Et, eux, bien sûr, se sont empressés de la dévorer, à l’aurore…Il nous reste, tout de même, son courage à admirer et ce livre à lire et à recommander…Indispensable!







Ma note Plaisir de Lecture INDISPENSABLE !
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Seule dans Raqqa

Voilà un petit livre qui marque fort les esprits et qui nous touche droit au coeur... L'histoire de la Syrie racontée sur Facebook par une jeune fille anonyme, Un journal intime qui nous aide à comprendre, comme si nous le vivions également, les conflits actuels dans ce pays en guerre. Du régime de Bachar el-Assad à l'arrivée des islamistes radiaux de Daech, c'est le quotidien opprimé de la population qui nous est raconté. Ce livre est très bouleversant et très dérangeant. Toutes les horreurs qui y sont lues m'ont enragée !! Mais il est également teinté de désir de vivre, de vaincre, de s'émanciper, de s'envoler... Et la fin, qu'en dire sans en dire trop... Elle m'a fait pleurer... Un très bon livre !
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Du despotisme et autres essais

Cet ouvrage mérite une courte introduction : son auteur, Abd al-Rahman Al-Kawakibi, est un intellectuel kurde syrien, né en 1855 à Alep, à l'époque partie intégrante de l'Empire ottoman. Journaliste, il critique vertement le despotisme du sultan Adbul-Hamid II, lui préférant un panarabisme basé sur un socialisme islamique promouvant la démocratie.



Son essai Du despotisme et autres essais se veut une critique du despotisme et de ses moyens : religion, argent, gloire, éducation, progrès, modes de vie...



Contrairement à ce que l'on pourrait penser, Abd al-Rahman Al-Kawakibi est très attaché à la religion islamique ; il voit dans le Coran, dont il prône une interprétation contextuelle et continue, la révélation d'une religion raisonnée, accessible à tous et dont le caractère sacré n'est plus réservé aux élites :

"Ce n'est pas le cas des religions, comme l'islam, fondées sur la raison. Je ne parle pas de celui qui est pratiqué aujourd'hui par la majorité des musulmans, mais de l'islam du Coran, accessible à toute personne qui n'est pas sous l'emprise de telle interprétation ou telle autorité."

D'après lui, la religion ne doit pas se limiter à la foi, mais également à l'action ; il souligne combien il est simple pour un despote de s'emparer de la religion pour soumettre le peuple, qui tombe dans une adoration éperdue et irréfléchie.



Cette crainte de détournement de la religion lui fait affirmer que cette dernière doit être décorrélée de la gestion des affaires publiques, et on le sent admiratif d'une certaine laïcité occidentale, dont il déplore toutefois le détachement des valeurs chrétiennes et morales qui permettent de donner un sens à l'existence.



Si son chapitre sur le despotisme et la religion est pour moi le plus intéressant du livre, et particulièrement au vu des débats actuels autour de la place de l'Islam dans la société française, Abd al-Rahman Al-Kawakibi aborde également le lien étroit entre despotisme et lignées familiales, qui "s'élèvent" au-dessus d'une partie de la population et qui, pour conserver leur influence ou leur richesse, servent souvent le despote dont elles deviennent les courtisans. L'auteur souligne cependant que les "serviteurs" du despote se trouvent à tous les niveaux de la société, un grand nombre de personne pouvant trouver des avantages à servir le tyran.



Son argumentation autour de l'argent et du despotisme renvoie à la dangerosité des riches pour la démocratie : leur richesse leur permet en effet de corrompre une partie de la population, ou implique leur soumission au despote pour conserver leurs prérogatives. L'auteur se fait donc le partisan d'une société autosuffisante et égalitaire, où les richesses seraient équitablement réparties entre la population.



Enfin, Du despotisme et autres essais se veut également un mode d'emploi pour faire chuter un despote ; après avoir appelé les populations arabophones chrétienne et juive à faire abstraction de leur religion dans le cadre de la construction d'un régime démocratique, Abd al-Rahman Al-Kawakibi liste les prérequis pour détruire le despotisme : En premier lieu et avant de combattre, s'assurer de construire et de préparer ce qui viendra remplacer le despote, et surtout combattre non par les armes ou la violence mais par une prise de conscience du peuple, dont plus des trois quarts doit souhaiter un changement, afin d'éviter le risque de contre-insurrection ou d'une invasion étrangère "à la rescousse" de ceux qui soutiennent le despote...



Des propos qui poussent à réfléchir, surtout quand Abd al-Rahman Al-Kawakibi soutient fermement qu'un peuple qui ne désire pas le changement est responsable de sa captivité, et "mérite" de vivre sous le régime du despote...Si la lecture est peu aisée par les tournures parfois alambiquées de l'auteur, son contenu est d'une modernité impressionnante : A LIRE !
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Seule dans Raqqa

Seule dans Raqqa est l'histoire véridique de Nissan, une jeune professeur de philosophie syrienne qui, entre 2011 et 2015, a témoigné sous pseudonyme, tout d'abord de son combat contre le regime syrien de Bachar al Assad, puis contre le régime inhumain de Daesh.

Le récit a été entièrement reconstitué à partir des posts de son compte Facebook, puisque l'identité réelle de Nissan est encore incertaine.



Ce témoignage est forcément bouleversant. Cette jeune fille, à la fois naïve et forte dans ses engagements, parfois pleine de contradictions, mais qui sait rester intègre et fidèle à ses idéaux jusqu'au bout, ne peut que nous donner à réfléchir.

A travers ce récit, j'ai également pu reconstituer les différents enjeux ainsi que l'enchaînement des événements que je n'avais pas forcément en tête de manière précise.



Un récit poignant, indispensable, parfois dur, qui est au-delà de toute critique littéraire et presque aussi fort que le journal d'Anne Franck auquel j'ai pensé en le lisant.

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Seule dans Raqqa

Seule dans Raqqa est un roman percutant qui nous aide à comprendre la situation géopolitique actuelle, ou du moins récente, de la Syrie. On comprend la révolution, le soulèvement d'un peuple opprimé par le régime de Bachar el-Assad, mais aussi le rôle qu'ont joué les réseaux sociaux dans cette révolution. On assiste, horrifié, à l'arrivée des islamistes radicaux en Syrie et à la mise en place d'un nouveau régime totalitaire, peut-être pire que le précédent

Lecture violente, révoltante, mais nécessaire
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Seule dans Raqqa

"Mots percutants, décapitations, tortures, bombardements aériens ; Nissan a tout vu et tout vécu. L’auteure va nous les faire vivre aussi, comment rester insensible ? Bien sûr on repense au journal d’Anne Frank, seule devant son cahier et sa mort en 1945, tant d’années ont passé, plus de 70 ans et rien n’a changé. Un clavier remplace une plume, un écran d’ordinateur le cahier d’écolier mais une nouvelle jeune femme va mourir à cause de la politique, du pouvoir, de la religion, de l’argent… Surtout de la bêtise humaine."
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La Syrie promise

C'est ce mélange de distance et d'intimité avec son sujet qui font d'elle un passeur merveilleux d'intelligence et d'émotion. Suivez le guide.
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Du despotisme et autres essais

Après avoir lu "La Mère des Cités" de ce même auteur, j'ai eu l'occasion d'avoir lu cette traduction d'un de ses ouvrages.



Le réformisme musulman est généralement mal perçu par les adeptes car on l'associe souvent à un "changement" de la religion, et il est de coutume de prendre ce verset coranique en exemple pour argumenter cette position : "Le jour où nous avons parachevé votre religion, j'ai transmis mon entier bienfait et j'ai agréé l'Islam comme religion". Alors que le Prophète dit aussi : "Chaque siècle, Dieu envoie un réformateur pour permettre de revivifier Son culte dû", traduction rapprochée de sa parole, mais nous ne sommes pas dans un réquisitoire théologique.



Al-Kawakibi, comme expliqué dans l'autre avis posté, fut un des réformistes musulmans de la Nahda. Ayant côtoyé Mohamed Abduh et Jamal ad-Din Al Afghani, il plaida pour une société arabe démocratique et libre, se détachant de l'empire ottoman. Il s'inspire beaucoup de la pensée occidentale, notamment sur la question de la laïcité, même s'il en regrette la suppression des valeurs religieuses. Son texte reflète son œuvre pie vis à vis des textes religieux et sa grande fidélité aux prescriptions religieuses, prouvant d'ailleurs que l'Islam peut participer au développement humain.



Ayant une plume qui est engagée et qui peut être dure à certains moments, sa lecture doit être suivie attentivement et relue pour bien comprendre sa pensée. Al-Kawakibi l'avoue lui même dans "La Mère des Cités". Il existe une autre traduction du livre que nous notons actuellement aux éditions Al-Bouraq, mais je préfère lire celle de Sindbad car c'est le petit fils de Abd-el-Rahman Al-Kawakibi, Salam Kawakibi, qui a participé à la réalisation de cet ouvrage et donne donc une vision qui me paraît plus exacte de la pensée de son grand père à mon sens, même si n'oublions pas que la traductrice ici est Hala Kodmani, que je salue par ailleurs.



Mot d'ordre : à lire absolument et ne passez pas à côté !
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Seule dans Raqqa

Un témoignage choc et foudroyant! La vie, ou plutôt la résistance héroïque de Nissan Ibrahim est retranscrite et reconstruite d’après tout ce qu’elle a pu laisser derrière elle et d’après certaines personnes qui l’ont connu, puisqu’elle a fini par mourir pour son engagement, sans qu’on connaisse sa véritable identité et sans qu’elle-même puisse se rendre compte de la portée de ses actions. De nombreuses zones d’ombres persistent donc, mais Nissan fera toujours partie de ses combattants, de ses résistants, de ses révolutionnaires qui auront combattu à leur manière le régime oppresseur et totalitaire de la Syrie et de Daech. Pour Nissan, c’est sa plume qui l’a transformé en héroïne.
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Seule dans Raqqa

Ce livre, c’est le journal de bord d'une jeune femme, vivant en Syrie en 2011, et plus précisément à Raqqa.



À travers ses posts Facebook, on découvre ses pensées, mais aussi sa résistance et son quotidien de terreur.



Un véritable cri pour la liberté, le genre de lecture que l'on n’oublie pas.
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Seule dans Raqqa

Un livre qui marque ! Ça se passe à notre époque, entre 2011 et 2015, ça nous parait tellement proche et en même temps tellement éloigné de notre quotidien.

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Nissan Ibrahim raconte son histoire, celle de son pays et plus particulièrement celle de sa ville, Raqqa, sur sa page Facebook. Tel un journal intime, elle poste quotidiennement sur ce réseau. La révolte, les bombardements, les décapitations, les exécutions publiques… c’est au travers de ses propres mots, pleins de vérités que nous découvrons ce qui se passe autour d’elle.
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