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EAN : 9782849904787
Editions des Equateurs (09/03/2017)
3.68/5   39 notes
Résumé :
« La photo placée sur sa page Facebook montre une jeune femme élégamment maquillée. Elle porte un foulard noir sur un serre-tête doré, bracelets et bagues aux deux mains, tunique longue cintrée à la taille. Le visage plein, pommettes hautes, sourire timide. Elle était syrienne et habitait Rakka, la « capitale » de l'Etat islamique. Sur Facebook, elle racontait sa vie de rakkaouie sous la botte des djihadistes. Ils n'ont pas apprécié. Début janvier (2016), ils ont an... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Ce que j'ai ressenti:

***Un livre bouleversant…
Seule dans Raqqa. Seule avec un journal intime 2.0, seule avec Facebook comme fenêtre ouverte sur le monde, seule à chroniquer sur un enfer actuel. Difficile de poser les mots sur une telle lecture, parce qu'en fait il y aurait tant à dire, et en même temps si peu, parce que tout cela se passe, au delà des mots…Et pourtant, Nissan Ibrahim, se dévoile sur la toile, en étant aussi révoltée que douce, maladroite et avisée, engagée et prostrée, dans ce nouvel outil qui lui permet de parler de la situation intolérable de Raqqa: Facebook devient alors sa bouteille jetée à la mer, Facebook sera le témoin de son envie de liberté… Une jeune femme qui aiguise sa pensée, au fur et à mesure, que l'obscurantisme prend de l'ampleur…Édifiant!

***Dans l'air du temps…
Hala Kodmani tisse, autour des posts de Nissan Ibrahim, tout un contexte politique et social, qui rendent compte des revirements des rues de Raqqa, en Syrie. C'est un témoignage en deux temps, puisque cette journaliste retrace le parcours de cette jeune femme, professeur de philosophie, qui lutte pour l'idée de LIBERTE. Mais il reste tout de même, une part de mystère, un voile sous les voiles noirs, des mots encore à décrypter, parce que Nissan est volontairement restée dans un anonymat « sécuritaire »…Pourtant, en une centaine de pages, qu'il est puissant, le choc de ses mots…C'est d'autant plus choquant, que c'est maintenant que ça se passe, maintenant, et sous le joug de la dictature…En 2015, que les messages de Nissan ont été stoppés nets. La démarche de Hala Kodmani s'inscrit dans un souci d'éveil, pour le reste du monde, de la souffrance d'une ville sous l'emprise de la barbarie. Raqqa blessée et Seule dans Raqqa: Un hommage tout en émotions.

***…A la merci des loups noirs.

Nissan Ibrahim est à mon avis, une jeune femme admirable, un symbole d'une jeunesse audacieuse. Souffrant du syndrome de la chèvre de Mr Seguin, se jetant dans la gueule du loup, après avoir lutté toute la nuit, enivrée qu'elle était de liberté, Nissam a donné cet espoir, à travers ces chroniques intimement passionnées…Dans ses derniers posts, on sent bien qu'elle est consciente de se sacrifier pour cette idée, elle provoque même ses loups affamés…Et, eux, bien sûr, se sont empressés de la dévorer, à l'aurore…Il nous reste, tout de même, son courage à admirer et ce livre à lire et à recommander…Indispensable!



Ma note Plaisir de Lecture INDISPENSABLE !
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Voilà un petit livre qui marque fort les esprits et qui nous touche droit au coeur... L'histoire de la Syrie racontée sur Facebook par une jeune fille anonyme, Un journal intime qui nous aide à comprendre, comme si nous le vivions également, les conflits actuels dans ce pays en guerre. du régime de Bachar el-Assad à l'arrivée des islamistes radiaux de Daech, c'est le quotidien opprimé de la population qui nous est raconté. Ce livre est très bouleversant et très dérangeant. Toutes les horreurs qui y sont lues m'ont enragée !! Mais il est également teinté de désir de vivre, de vaincre, de s'émanciper, de s'envoler... Et la fin, qu'en dire sans en dire trop... Elle m'a fait pleurer... Un très bon livre !
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Seule dans Raqqa est l'histoire véridique de Nissan, une jeune professeur de philosophie syrienne qui, entre 2011 et 2015, a témoigné sous pseudonyme, tout d'abord de son combat contre le regime syrien de Bachar al Assad, puis contre le régime inhumain de Daesh.
Le récit a été entièrement reconstitué à partir des posts de son compte Facebook, puisque l'identité réelle de Nissan est encore incertaine.

Ce témoignage est forcément bouleversant. Cette jeune fille, à la fois naïve et forte dans ses engagements, parfois pleine de contradictions, mais qui sait rester intègre et fidèle à ses idéaux jusqu'au bout, ne peut que nous donner à réfléchir.
A travers ce récit, j'ai également pu reconstituer les différents enjeux ainsi que l'enchaînement des événements que je n'avais pas forcément en tête de manière précise.

Un récit poignant, indispensable, parfois dur, qui est au-delà de toute critique littéraire et presque aussi fort que le journal d'Anne Franck auquel j'ai pensé en le lisant.
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Seule dans Raqqa est un roman percutant qui nous aide à comprendre la situation géopolitique actuelle, ou du moins récente, de la Syrie. On comprend la révolution, le soulèvement d'un peuple opprimé par le régime de Bachar el-Assad, mais aussi le rôle qu'ont joué les réseaux sociaux dans cette révolution. On assiste, horrifié, à l'arrivée des islamistes radicaux en Syrie et à la mise en place d'un nouveau régime totalitaire, peut-être pire que le précédent
Lecture violente, révoltante, mais nécessaire
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Un livre qui marque ! Ça se passe à notre époque, entre 2011 et 2015, ça nous parait tellement proche et en même temps tellement éloigné de notre quotidien.
.
Nissan Ibrahim raconte son histoire, celle de son pays et plus particulièrement celle de sa ville, Raqqa, sur sa page Facebook. Tel un journal intime, elle poste quotidiennement sur ce réseau. La révolte, les bombardements, les décapitations, les exécutions publiques… c'est au travers de ses propres mots, pleins de vérités que nous découvrons ce qui se passe autour d'elle.
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
En Syrie, le temps ne passe pas. Il s’écoule goutte à goutte et s’immobilise souvent. Sa mesure est l’éternité. On a beau prévoir des activités, sortir, rentrer, travailler, faire des courses ou la sieste, quand on regarde l’heure, elle avance à peine. Même dans les plus grandes villes, Damas ou Alep, où les trajets sont longs et les occupations variées, la matinée prolonge le matin et, entre l’après-midi et la soirée, se cale l’équivalent d’une journée supplémentaire.
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Maître absolu de Raqqa, Daech met en place son système totalitaire. Directives et interdictions s’abattent sur la ville avec la pluie glaciale de janvier. Elles sont signées et publiées par le Tribunal islamique déjà installé. L’une des premières obligations concerne la suspension de toute activité au moment des cinq prières de la journée. Aussitôt après l’appel du muezzin, les magasins sont sommés de fermer, les voitures de s’arrêter et les hommes de se rendre à la mosquée la plus proche. La hisba, ou police islamique, sévit dans les rues pour faire observer la loi. Ses hommes ne sont plus cagoulés mais montrent a contrario leurs longs cheveux et leurs barbes fournies. Armés de grands bâtons, ils effraient la population, frappent sur les vitrines des magasins qui ne ferment pas à temps, sur les capots des voitures qui continuent de rouler et parfois sur le dos des commerçants ou des automobilistes. L’interdiction totale de fumer est certainement vécue comme la pire oppression par les Syriens qui sont de grands amateurs de tabac. Les vendeurs de cigarettes à la sauvette sont pourchassés et leur marchandise confisquée ou brûlée sur place. Une tenue réglementaire est imposée aux femmes : noir intégral de la tête aux pieds. Une abaya ample descend le long de leur corps jusqu’au sol, un voile épais couvre la tête et le visage, percé d’une petite fente horizontale pour les yeux. La fente doit leur permettre de voir leur chemin mais, en voiture, elles doivent porter un voile supplémentaire pour se couvrir les yeux. Un délai de quelques semaines est accordé aux femmes pour s’équiper de cet attirail, non disponible encore en quantité suffisante en ville. L’importation ou la fabrication des voiles noirs est naturellement sous le contrôle de Daech. Une source de revenus supplémentaire pour les caisses de l’État islamique.
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Au début de la révolution, on avait caché les livres religieux de mon père par peur des perquisitions du régime et maintenant ma mère me demande de cacher mes livres de philo à cause de Daech... Vive la liberté !
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Des rassemblements joyeux se tiennent tous les jours dans les rues. Les jeunes militants, qui appelaient à la liberté sans y avoir jamais goûté, la savourent avec intensité. On chante et on danse partout. La liberté se révèle encore plus belle que dans leurs rêves. Ses potentialités sont sans limites dans une grande ville sans maître.
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Pourtant, ici, ce ne sont pas les missiles qui tuent, ni les balles, ni les obus. À Raqqa, les gens meurent d’humiliation et de soumission.
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