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Critiques de Hélène Machelon (134)
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Flagrant déni

J'ai lu ce roman d'une seule traite.

Impossible de le poser.

Pourtant c'est mielleux et plein de bon sentiments : tout ce que je n'aime pas.

Mais en même il arrive avec un sujet assez grave et fait tranquillement le tour de tout ce que cela implique : pour la personne a qui ça arrive, pour la famille, pour les amis... les voisins... et même les inconnus : parce que dès qu'on est pas dans la norme tout le monde s'arroge le droit de donner son avis.

Je suis contente de l'avoir découvert.
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Flagrant déni

J’ai lu Flagrant Déni de Hélène Michelin

Plusieurs sujets sont abordés dans ce roman : grossesse précoce, l’art de devenir mère, dépression post partum, abandon d’enfant, même si le principal est le déni de grossesse.

On sent que l’auteur a fait des recherches, c’est si vrai que l’on pourrait croire à une histoire autobiographique

L’écriture est fluide, percutante, le style parfait

Le sujet ne pouvait que m’intéresser, vu que j’y ai été confronté dans ma carrière de soignante dans le service d’obstétrique

C’est toujours une épreuve difficile pour l’équipe soignante d’accompagner les futures mamans qui vivent ce moment étrange qu’elles soient adultes ou jeunes filles ados

Au début de l’été, Juliette, 17 ans,est prise de violents maux de ventre. Se mère est persuadée qu’elle fait une crise d’appendicite. Celle-ci la conduit aux urgences. Juliette a peur

Puis il y a cette phrase lâchée par une infirmière : Félicitations !. Mademoiselle, vous êtes enceinte et votre bébé arrive

Juliette s’énerve, crie qu’elle ne peut pas être enceinte, elle a eu ses règles. Elle n’est pas bête, plutôt intelligente, précoce à 17 ans.

On va la suivre dans l’accouchement, son séjour à la maternité, dans les relations avec ses parents et sa sœur cadette de 11mois de moins. Dans son difficile retour à la maison.

On va apprendre à connaître cette famille soudée et surtout comment chacun vit la situation

On s’attache à tous les personnages

Un petit roman de 136 pages émouvant, dur parfois mais tellement réaliste
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Flagrant déni

"Comment accouche-t-on lorsqu'on n'est pas enceinte ?"



Un soir de fin juin, Juliette, 17 ans, est prise de violentes douleurs au ventre. Sa mère l'emmène à l'hôpital, voyant là les symptômes d'une appendicite, mais la jeune fille est en train d'accoucher. Juliette, qui pèse 48 kilos et a participé la veille à une compétition de natation, fait un déni de grossesse : le bébé, invisible, s'est logé le long de sa colonne vertébrale.



Ce roman d'une grande justesse a été une agréable surprise et un véritable coup de coeur. Non seulement j'ai apprécié le style d'écriture : le choix des mots et la fluidité du texte, empreint d'une certaine poésie. L'auteure travaille à l'oral : chaque phrase doit sonner et l'écriture est donc très rythmée. le vocabulaire de la partie décrivant l'accouchement décrit parfaitement la monstruosité du moment, ainsi que le corps et la chair qui reprennent leur première place après leur négation.Je pense aussi à la table des matières qui résume les titres des 21 chapitres qui contiennent tous le mot corps (corps et âme, corps-mort, diable au corps, corps de ballet...).



Mais j'ai aussi été emportée par le récit, dense et émouvant, dans lequel Hélène Machelon raconte les bouleversements provoqués par ce déni et la naissance inattendue de celui que Juliette appelle l'Autre, ainsi que les blessures d'une famille soudée mais où il n'est pas toujours facile de se comprendre. La mère de Juliette, douce et optimiste, a du mal à s'affirmer face au caractère rebelle, insolent et capricieux de Juliette, qui est déçue par cette femme au foyer et la trouve petite. Sa petite soeur, Chloé, l'admire mais souffre de ne pas trouver grâce à ses yeux.

" Pourquoi fallait-il qu'ils se comprennent si mal, que dans leur bouche, les mots aient toujours un sens différent ? Alors qu'ils partageaient leur quotidien, ils s'épuisaient à se chercher sans se rencontrer vraiment. "



Juliette a deux mois pour faire son choix : garder et élever l'Autre ou bien le faire adopter.Nous suivons les différentes phases qui suivent l'accouchement.

La douleur d'un corps devenu étranger, "Aucune partie du corps de l'adolescente ne lui appartenait plus. Sa pudeur était malmenée, elle aurait voulu se cacher comme un animal blessé pour panser ses plaies."

La dépression de la jeune fille qui pensait retrouver sa vie d'avant l'Autre, mais qui se laisse dériver, gagnée par la noirceur et la culpabilité, "Ce n'était pas le petit cafard des jours de pluie, c'était le désespoir sans fond, des idées noir goudron qui l'aspiraient, qui la privaient d'air et la maintenaient en bas.", l'absence rendant le bébé plus présent. "Elle avait beau verrouiller son coeur, il forçait le passage. Encore et toujours, comme un parasite, une maladie chronique, il était la tache sur un chemisier blanc, que l'on frotte sans en venir à bout."

Cette obscurité qui gagne les autres membres de la famille "On s'oubliait pour laisser Juliette revenir à la vie. L'aînée des filles avait le don d'empoisonner la famille, qu'elle parle ou qu'elle se taise. [...] Chacun se drapait de délicatesse, marchait sur des oeufs pour ne pas déranger sa peine, on lui laissait la place d'être pleinement malheureuse."



J'aime aussi beaucoup la couverture du livre, qui fait référence à l'art japonais du Kintsugi, consistant à réparer un objet en soulignant ses défauts avec de la poudre d'or, plutôt que d'essayer de les cacher, ainsi que le petit format du livre comme s'il ne demandait qu'à être dissimulé !



Une lecture que je recommande


Lien : https://lavaliseauxlivres.wi..
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Flagrant déni

Un coup de coeur pour ce roman d’Hélène Machelon dans lequel elle nous partage l’histoire de Juliette, une adolescente (presque) modèle qui, un soir d’été, admise aux urgences pour de violentes douleurs au ventre, apprend sa grossesse mais surtout son accouchement imminent.



Pourtant, rien ne laissait paraître qu’une vie se développait en Juliette qui avait toujours ses règles et une silhouette svelte d’une jeune adolescente sportive.



Flagrant déni nous parle du déni de grossesse à travers les yeux d’une mère qui ne peut se préparer à l’arrivée de son bébé et ce avec des émotions et des mots forts, brutes et tranchants. J’ai adoré cette plume fluide et incisive !



L’auteure explore le point de vue et les émotions de Juliette a travers les facettes psychologiques du déni de grossesse.



Comment devenir mère ? Qu’est ce qui définit la maternité ? Comment appréhender cette nouvelle vie, l’accepter ? Comment vivre avec ce nouveau corps, cette nouvelle vie sans s’y être préparée ?



Le personnage de Juliette est ultra intéressant, ébranlée entre la fin de l’enfance la maternité soudaine et non désirée qui survient dans un moment de sa vie emplie des grands tourments de l’adolescence où les émotions sont exacerbées, violentes.



Un gros coup de cœur couplé à une belle découverte de l’auteure qui traite ce sujet tabou et encore très peu connu avec une grande réussite !
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Flagrant déni

Dans Flagrant déni, le sujet pourrait ressembler à s'y méprendre à la chronique d'une adolescente ordinaire.

Juliette a dix-sept ans. Elle est une brillante lycéenne, passionnée de lectures et de piscine. Les grandes écoles déjà se la disputent pour la prochaine rentrée.

Au lycée, Juliette est ce qu'on appelle méchamment une sainte nitouche, à l'inverse de ses autres camarades, qui elles sont délurée voire effrontée. Son caractère infernal, c'est à la maison qu'elle le déverse, contre sa mère en particulier, Agnès.

Cela a commencé par une douleur au ventre. Son coeur s'est mis à battre fort. La jeune fille s'est étonnée.

C'est quand les spasmes se sont fait sentir de manière plus violente, maltraitant son jeune corps, que la mère de la jeune fille a décidé de l'amener aux urgences. Quelque chose de brûlant se préparait en elle, dans son ventre, secrètement...

Mais quand un jet incontrôlable a inondé ses chaussures, l'infirmière des urgences a lâché ces mots consternants : « Mais... Mademoiselle, vous accouchez ! » L'adolescente alors n'a pas trouvé autre chose à répondre, autant à elle qu'à sa mère, que ce banal et cinglant « N'importe quoi ! »

C'est vrai, son ventre est plat et la veille encore elle participait à une compétition de natation…

Plus tard, le verdict pourtant a été impitoyable, fracassant, incontestable. Ce fut une décharge inouïe, un uppercut, une brèche dans sa psyché. Juliette sortait du déni.

L'écriture d'Hélène Machelon est magistrale pour dire cette onde de choc, cette déflagration, l'état de sidération dans lequel brusquement une jeune fille ouvrant les yeux se sent sale et contrainte comme dans un viol, avec cet enfant à venir qui vient lui voler sa dignité et son innocence, elle qui était à deux doigts de goûter la liberté...

L'écriture d'Hélène Machelon est sublime pour dire l'émoi d'un corps qui perd son centre de gravité, un ventre brusquement qui se déplie puisque le déni n'a plus lieu d'être, puisque l'incrusté n'est plus un passager clandestin, alors ce ventre encore si lisse quelques instants auparavant se déroule, s'anime comme par magie, grossit, enfle, devient dans cette métamorphose presque surnaturelle celui d'une réalité qui prend forme, celui d'une jeune fille ordinaire enceinte de neuf mois...

On pourrait croire que le déni de grossesse s'achève par l'enfantement, mais il englobe tout ce qui vient après comme un raz de marée, détruisant tout sur son passage.

Après, c'est encore le déni, d'une autre manière.

Elle aurait pu l'appeler l'Alien. Elle l'appelle l'Autre, celui qui était caché dans ses entrailles, celui qu'elle ne veut pas nommer autrement...

Celui qui désormais s'apprête à s'incruster dans sa vie, celui qu'elle ne veut pas voir, affronter.

Hélène Machelon dit le déni de grossesse comme un corps traversé de mille lames de rasoir, c'est fermer les yeux comme on tire un rideau, c'est passer d'un versant à l'autre sans sas de décompression, c'est cadenasser son coeur à double tour pour se protéger de la réalité.

Comment disparaître aux yeux du monde pour survivre ?

Hélène Machelon nous décrit un séisme, un tsunami, la terre qui s'ouvre sous les pieds fragiles de Juliette et avale le monde d'avant mais aussi celui d'après, c'est-à-dire celui qui l'attendait, lui tendait les bras.

J'ai adoré ce petit roman placé sous le signe du corps, façonné comme un élégant uppercut, qui m'a emporté presque jusqu'à la fin. J'ai aimé cette langue qui m'a bousculé, happé dans le voyage intérieur de Juliette qu'elle porte comme une cicatrice, j'ai aimé les mots sobres, délicats et fracassants de l'autrice, où se terre l'émotion à fleur de peau. J'ai aimé la relation mère-fille dépeinte dans une justesse incroyable.

Presque jusqu'à la fin... Peut-être que j''imaginais cette fin différente, à la hauteur de la déflagration des premières pages... Je ne sais pas pourquoi... Mais y avait-il une autre possibilité ?

C'est ma première rencontre avec Hélène Machelon et je n'en resterai pas là... Je suis convaincu qu'on n'a pas fini d'entendre parler de cette jeune autrice prometteuse, au style déjà affirmé.



[Lu dans le cadre de la sélection du prix Cezam 2024 ]
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Flagrant déni

📕 RÉSUMÉ

Un soir d'été, Juliette accouche sidérée, d'un enfant qu'elle n'attendait pas.

L'adolescente n'est pas une menteuse, jamais elle a consciemment caché quoi que ce soit aux yeux du monde.

D'ailleurs, l'enfant n'apparaît pas, fruit lentement mûri, il fait irruption, s'impose dans l'instant, tapi qu'il était, insoupçonné, quelque part dans l'ombre des vertèbres, à l'affût dans un repli du ventre.

📕MON RESSENTI

Comment accouche-t-on lorsqu'on n'est pas enceinte ?

Comment vit-on ce moment où à 17 ans on vous dit que vous êtes en train d'accoucher ?

L'autrice décrit parfaitement ce moment et ceux qui suivent.

Je suis passée par tant d'émotions en lisant cette histoire.

Juliette a peur, elle est perdue, elle ne comprend pas comment c'est possible, comment une telle chose peut 'arriver, comment se sentir maman dans ses circonstances.

Hélène nous raconte ici l'histoire de Juliette.

Elle le fait divinement bien.

Je me pose la question à savoir si c'est autobiographique ou romancé ou un peu des deux.

Ce livre est à lire pour comprendre ce que ces femmes vivent.

J'ai beaucoup aimé.

Il vous tente ? Vous l'avez lu ?

Dites moi tout.
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Flagrant déni

Juliette a 17 ans, c'est une jeune fille menue (48 kg) qui fait de la natation. Si elle passe pour une sainte nitouche au lycée, cette excellente élève fait régner la terreur à la maison, accablant en particulier sa mère de son mépris et de sa rébellion adolescente.

Ce soir de début d'été, quand une douleur vient lacérer le ventre et le bas du dos de Juliette, ni elle ni sa mère ne peuvent imaginer que la jeune fille est en train d'accoucher d'un bébé qui est passé complètement inaperçu...



Roman puissant, déroutant par l'alternance entre la brutalité de certaines scènes (celle avec la coccinelle 😱) et de certains échanges et l'amour puissant et l'empathie tellement présents malgré tout ! Un sujet qui laisse difficilement indifférent, un roman difficile à lâcher !

Je conseille !
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Flagrant déni

Un mal de ventre fulgurant, la panique qui enfle en même que la douleur gronde. Et voilà Juliette, 16 ans à peine, fine comme un haricot, en train d’accoucher.

Stupeur et tremblement doublé d’un immense déni personnel et familial.

Au cours de ce roman, et pourtant réalité pour tant de filles et de femmes, se mêlent la colère, le refus, la blessure et la difficulté d’appréhender ce que le corps a pourtant bien délivré. Que faire de l’enfant ? Comment devenir ou refuser de devenir mère ?

Avec délicatesse et franchise, l’autrice accompagne son héroïne et sa famille dans un chemin singulier. Sans juger. Sans pression, ni bon sentiment. Un art assez subtil du récit pour un sujet si fort.

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Flagrant déni

Avec des livres comme celui-ci, voilà tout l'intérêt de participer à des prix littéraire, tel que le prix Cezam. En effet, le choix de lectures imposé, nous oblique à sortir de notre zone de confort et à faire des découvertes, belles ou moins belles.

Pour ce livre, il s'agit d'un moment particulièrment fort, qui nous fait vivre un évènement dont on a entendu parler à l'occasion par les médias, au plus près de la réalité avec une prise de conscience réel de ce vécu.

C'est extrêmement bien décrit sans "bons sentiments" pour attendrir le lectorat. Il s'agit juste de nous faire vivre au plus près une réalité et cela est très réussi !

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Flagrant déni

Ce livre m'a happée et je l'ai lu en un dimanche...si on connait des exemples de déni jusqu'à parfois 6 mois de grossesse, personnellement je ne savais pas que le bébé pouvait toujours rester indiscernable caché le long de la colonne vertébrale au bout du 9 mois !

La vie de cette adolescente est remise en question, celle de sa famille aussi, et les traversées émotionnelles des uns et des autres sont passionnantes.

Ce livre fait partie de la sélection du prix Cezam 2024, je le recommande, l'écriture est percutante tout en étant facile à lire.
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Envolée (Trois petits tours)

Extraordinaire.



Ce livre, ce témoignage, touche au sublime, au Beau. Il défie la mort, la transcende pour l'inscrire au patrimoine du Beau et de l'Eternel.



Envolée, trois petits tours de Hélène Machelon parle de la mort d'une toute petite fille, Rose, enfant de deux jeunes parents tout juste mariés. Livre choral, il s'articule autour des impressions, ressentis et regards des personnes concernées par la mort de Rose : les infirmières, la pédiatre, les parents, le thanatopracteur...

De quoi prendre connaissance pour les personnes peu habituées à ce monde tant redouté du rôle de chaque médecin, de leur quotidien mais aussi de leur vision des choses et de leurs sentiments. On oublie tout l'amour inconditionnel, le soin illimité apporté à ces enfants malades, tout le sacrifice de ces médecins extraordinaires qui passent leur vie à essager de soigner, guérir ou accompagner jusqu'à la mort.



Beaucoup d'amour, de soin, de tendresse, d'humanité.



Les pages sont parfois très difficiles à lire. Comment ne pas pleurer devant la détresse innommable de la mère, de son impossible deuil ? Comment ne pas pleurer devant les messages d'amour adressés à l'enfant morte trop tôt ? Comment ne pas nous recueillir, à notre tour, lecteur, en silence, en souvenir de cette enfant.



Je ne fais pas partie de ces personnes qui refusent de lire des livres "tristes" sous prétexte de ne pas vouloir souffrir. Ce genre de livres au contraire nous aide à comprendre, nous guide, nous arme contre ce qui existe tous les jours mais qu'on se refuse à voir et à penser.

Enfin, ces livres n'apportent pas que de la tristesse, bien loin de là : ils la dépassent largement pour la transcender, au même titre que la mort.



Du courage de ces personnes qui ont travaillé sur ce livre, de l'amour de tous, l'horrible et l'impensable deviennent source de création, de vie.



Un petit livre court, poignant, profond, qui fait réfléchir, qui fait mûrir notre âme. A lire absolument.
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Flagrant déni

N°1829 – Février 2024.



Flagrant déni -- Hélène Machelon – Le dilettante.



Juliette, 17ans, lycéenne brillante et promise à un bel avenir, va accoucher aux urgences alors qu’elle croit à une appendicite et cherche à rabrouer sa mère qui n’avait rien vu et à convaincre le médecin qu’il se trompe. Pourtant la réalité s ‘impose avec ce nouveau-né que Juliette refuse et vue d’emblée à l’adoption. Elle n’en veut pas et parle déjà de lui comme « l’autre ». C’est davantage que le « Baby Blues » puisqu’elle l’imagine mort ou envisage le suicide, entre honte et culpabilité. Ses parents eux-mêmes n’en reviennent pas de n’avoir rien vu mais son prêts à accueillir ce petit garçon qui leur rappelle tant ce fils que la mort leur a pris, la mère de Juliette, autoritaire et envahissante parce qu’elle l’a décidé, son père parce qu’il a pris l’habitude d’acquiescer aux volontés de son épouse ne serait-ce que pour avoir la paix. Le couple fera face à l’opprobre de l’incontournable rumeur publique et à l’expérience du regard des autres, de leurs commentaires mais accusera le coup. Sa sœur Chloé qui ne lui ressemble pas retrouve sa place, elle qui a été constamment marginalisée dans une famille qui ne vit que pour Juliette.

Je ne suis pas spécialiste, mais que Juliette ait succombé à un homme de quinze ans son aîné, un avocat chez qui elle travaillait temporairement et qui a disparu une fois que sa paternité lui a été révélée et la refuse, cela je l’admets, mais qu’il l’ait fait pour échapper au « détournement de mineur », lui qui ne pouvait ignorer ni la loi ni même la date de naissance de son employée, j’en suis moins sûr. D’autre part que Juliette n’ait pas pris la précaution des préservatifs, de la pilule, de l’avortement, qu’elle n’ait rien vu de sa grossesse, là j’ai plus de mal. Que cette grossesse prématurée soit la transition un peu violente vers la vie d’adulte cela aussi me paraît logique.

Au risque de choquer, je dirai que je ne suis pas entré dans cette histoire et ses différents moments parfois difficiles dont chaque chapitre annonce l’épilogue sur le thème du corps. Elle ressemble trop à l’image d’Épinal qu’on pouvait aisément imaginer dès le début à cause de l’instinct maternel, l’attention soutenue de ses parents et de l’ entourage. On sent trop le « happy end » à l’heure où, avoir un enfant toute seule est, pour une femme, devenu une normalité alors qu’auparavant elle était une flétrissure.

Je ne suis pas entré dan cette histoire mais je l’ai lue jusqu’au bout non seulement parce que ce roman est en lice pour un prix littéraire mais surtout par respect pour le travail de l’auteure. Écrire ce n’est pas aligner des mots et tresser des phrases, c’est une épreuve livrée au lecteur anonyme et qui mérite au moins son attention même si elle n’est pas forcément un exorcisme.

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Flagrant déni

Ce roman aborde un sujet délicat et tellement mystérieux : le déni de grossesse.

Nous suivons donc l’histoire de Juliette, une adolescente de 17 ans, qui accouche soudainement d’un enfant qu’elle ignorait porter et qu’elle repousse violemment. Elle vit cet événement comme une agression, une intrusion, une violation de son corps et de son intimité. Elle ressent un mélange de peur, de colère et de rejet envers cet Autre, qu’elle nomme ainsi pour ne pas le reconnaître comme son fils. Comment faire face à ce choc, à cette honte, à cette culpabilité ? Comment reconstruire sa vie et sa famille après un tel drame ?

Hélène Machelon écrit avec une plume poétique, qui nous fait partager les émotions complexes et contradictoires de Juliette. Elle explore avec sensibilité les thèmes de la maternité et de l’abandon. Un livre court mais tellement puissant, qui ne laisse pas indifférent.

Je vous le conseille vivement.


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Flagrant déni

Flagrant déni – Hélène Machelon



Comment accouche-t-on quand on n’est pas enceinte ?

Pour son troisième livre, l’auteure a souhaité nous présenter Juliette, une adolescente de 17 ans qui sans le savoir va accoucher d’un moment à l’autre alors qu’elle se fait accompagner par sa mère pour une appendicite.

Première histoire que je lis sur le déni de grossesse dans un style contemporain propre sans coup d’éclat d’une écriture sadienne.

Je déplore peut-être que le père de famille Rafael ne soit pas plus présent dans le livre à donner son avis et surtout Bastien qui l’a mise enceinte.

L’écriture se concentre sur l’adolescente et la mère de famille dont la mort d’un de ses nourrissons remonte à la surface à la vue de celui de sa fille.

Il est aussi question des regards qui vont se porter sur une elle et de son passage au statut de sainte nitouche à celui de Marie-couche-toi-là.

Avez-vous déjà lu des livres sur le sujet ? Dans celui-ci il est question d’une ado de 48 kilos qui la veille encore était en compétition de natation, possible !?

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Flagrant déni

Livre magnifique et bouleversant qui aborde le déni de grossesse. La plume est somptueuse et décrit avec brio l’amour maternel sous toutes ses coutures. Les mots sont précis, percutants, ce récit est un vrai travail d’orfèvre. Flagrant coup de cœur !
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Flagrant déni

Hélène Machelon traite une thématique très délicate de manière très fine et justement délicate aussi. Les titres des chapitres ont tous un lien avec le corps, le lexique choisi est subtil. Un roman à la fois dur et tendre qui prend aux tripes (c'est la cas de le dire !).
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L’enfant

Une très belle écriture que j'avais déjà lue dans de précédents livres et je je retrouve avec un immense plaisir. Regards croisés entre deux femmes que tout oppose, une adopte en France et se débat avec sa souffrance de ne pas être mère, l'autre ne veut pas l'être. Au centre: l'enfant. La démarche est intéressante, le livre bien écrit, le propos bien amené. J'ai pris un bol d'émotion, je me suis sentie tout proche de ces deux coeurs. J'ai mieux compris l'essence même de l'adoption.
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L’enfant

Deux femmes, un enfant. La première vit à l'autre bout du monde au Mexique et ne veut pas de l'enfant qu'elle porte, l'autre veut adopter et souffre viscéralement de ne pas être mère.

J'ai eu un énorme coup de coeur pour ce livre sur l'adoption qui retrace une grande histoire d'amour. Il est très intime et nous plongeons dans la chair de ces deux mères. Complètement emportée, j'ai trouvé que c'était beau et bien écrit. Ce n'est pas si courant de mêler le regard de la mère qui adopte et celle qui offre son enfant à l'adoption. Ce point de vue est original et m'a séduite. J'avais aimé les deux précédents ouvrages et je crois bien que l'auteure est mère adoptive.
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Flagrant déni

Juliette, une lycéenne brillante, à la verve superbe déclara un jour forfait, terrorisée face à ce bébé qui s'était planqué au fin fond de ses entrailles - son subterfuge à lui pour se positionner du côté de la vie. 



Et sa famille autour, ses parents et sa sœur quasi jumelle, Chloé. Une famille emplie d'amour à qui Juliette ne laisse rien passer, surtout à sa mère, « [...] deux cœurs hémophiles qui se perdaient. » 



J'ai littéralement fait partie de l'équation, propulsée, avec Juliette et sa famille, dans cet immense et vertigineux tourbillon de la vie qui a suivi l'incroyable et effroyable annonce du déni de grossesse de Juliette ; c'est d'un souffle que j'ai eu le sentiment de dévorer les mots de l'autrice sur les deux premiers tiers du roman.



Le sas de décompression bienvenu qu'a représenté pour moi le troisième tiers de ce roman ménage un tantinet et permet de prendre la hauteur nécessaire pour comprendre les étapes successives qui mènent à un horizon plus clément. Des étapes légitimes, quasi incontournables pour que les nœuds se défassent, que les liens petit à petit se (re)tissent entre les différents membres de cette famille, pour que les brisures se parent de dorures laissant place à l'espoir.



Sujet difficile superbement traité par Hélène Machelon. L'uppercut que se prend Juliette, ses réactions et celles de sa famille, les émotions qui les traversent sont décrits avec une telle justesse, une telle précision, un tel réalisme que l'onde de choc nous traverse indubitablement.



Merci Magali (Ladybirdy - https://coccinelledeslivres.be/) d'avoir proposé ce voyage littéraire à "Flagrant déni" et merci Hélène Machelon de vous être prêtée au jeu. Une expérience incroyable qui m'a touchée, profondément touchée. Quelle écriture ! 



« Aucun être ne sort indemne des rouleaux de la vie »...

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Flagrant déni

Juliette est une jeune fille de 17 ans. Brillante étudiante, son avenir est tout tracé. Mais un soir une douleur au ventre, violente, va faire basculer sa vie en quelques minutes.



Il se trouve que Juliette est enceinte sans même en avoir conscience. Ce corps si parfait a tout fait pour lui cacher. Un ventre plat, des règles toujours présentes, une vie toujours normale.



Ce bébé s'est fait discret, caché contre sa colonne vertébrale comme si lui seul savait qu'il n'était pas désiré. Car pour Juliette c'est impossible ! Inimaginable ! Elle n'est pas enceinte. Les médecins se trompent. Elle ne l'accepte pas.



Cet événement va bouleverser la vie de la famille Conti. Personne ne s'en est douté. Ils n'ont rien vu. Sont-ils des mauvais parents ? Juliette n'a ressenti aucun symptôme. Tout s'est déroulé comme si de rien n'était. Comment réagir face au déni de grossesse de Juliette ?



Un sujet difficile, peu abordé et toujours jugé négativement. Un sujet tabou.



Avec sa plume gracieuse et subtile, l'auteure nous plonge dans un tourbillon d'émotions, du déni à l'acceptation car Juliette a deux mois pour faire valoir ses droits auprès de l'Autre, cet enfant sans nom.



Un roman court, percutant, riche en émotions.



Je dois avouer que Juliette m'a agacé mais comme toutes les ados de son âge. Elle se cherche, est en colère, passe du rire aux larmes.



Un récit juste, réaliste qui tente d'expliquer ce qui paraît inimaginable. C'est le parcours d'une jeune fille qui devient femme et qui trace son chemin avec le soutien de sa famille.



L'auteure nous livre un récit authentique et d'une grande justesse.



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