MON DIEU
Il y avait un jour un rat
Et tellement on avait dû le maltraiter,
Je dirai mieux, c'était un mouton,
Et tellement on avait dû l'écraser,
Mais c'était, je le jure, un éléphant,
Et d'ailleurs, qu'on me comprenne bien,
Un de ces immenses troupeaux d'éléphants
d'Afrique.
Qui ne sont jamais assez gros,
Et bien donc tellement on l'avait écrasé.
Et les rats suivaient, et ensuite les moutons,
Et tellement écrasés,
Et il y avait encore la canaille,
Et tellement écrasée
Et non seulement la canaille
Non seulement écrasée... non seulement ren-
trée...
Oh! poids! Oh! anéantissement!
Oh! pelures d'Êtres!
Face impeccablement ravissante de la destruc-
tion!
Savon parfait, Dieu que nous appelons à grands
cris.
Il t'attend, ce monde insolemment rond. Il t'a-
ttend.
Oh! Aplatissement!
Oh! Dieu parfait!
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