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Citation de coco4649


EN PENSANT AU PHÉNOMÈNE
DE LA PEINTURE

La volonté, mort de l'Art.


Dessinez …griffonnez ..., il apparait presque toujours sur le papier des visages.

Faces de perdus, de criminels parfois, ni connues ni absolument étrangères non plus (étrange, lointaine correspondance !)… Visages des personnalités sacrifiées, des « moi » que la vie, la volonté, l’ambition, le goût de la rectitude et de la cohérence étouffa, tua. Visages qui reparaitront jusqu’à la fin (c’est si dur d’étouffer, de noyer définitivement).
Visages de l’enfance, des peurs de l’enfance dont on a perdu plus la trame et l’objet que le souvenir, visages qui ne croient pas que tout a été réglé par le passage à l’âge adulte, qui craignent encore l’affreux retour.
Visages de la volonté, peut-être, qui toujours nous devance et tend à préformer toute chose : visages aussi de la recherche et du désir.
Ou sorte d’épiphénomène de la pensée (un des nombreux que l’effort pensant ne peut s’interdire de provoquer, quoique parfaitement inutile à l’intellection, mais dont on ne peut pas plus s’empêcher que de faire de vains gestes au téléphone)… comme si l’on formait constamment en soi un visage fluide, idéalement plastique et malléable, qui se formerait et se déformerait correspondément aux idées et aux impressions qu’elles modèlent par automatisme en une instantanée synthèse, à longueur de journée et en quelque sorte cinématographiquement.
Foule infinie : notre clan.
Ce n’est pas dans la glace qu’il faut se considérer.
Hommes, regardez-vous dans le papier.

p.306-307

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