Sur une boîte de conserve sur un pigeon d'argile vingt dieux c'est pas pareil
Pour les chasseurs les vrais il faut de la chair tiède avec du sang vermeil
Pour les chasseurs les vrais il faut que ça palpite de plumes et de ramage
Il faut que ça ait peur il faut que ça se sauve bref que ce soit sauvage
La Chasse
C'est le défoul'ment national c'est la soupape des frustrés
La Chasse
C'est la guéguerre permise aux hommes en temps de paix
Chaque mois de septembre le plumet au chapeau ils partent comme en Quarante
Ranimer la flaflamme du Chasseur Inconnu qu'avait du poil au ventre
En carte comme les putes ils draguent à Rambouillet ils tapinent en Sologne
Mais quand ils tirent leur coup le client de passage se réveille charogne
La Chasse
C'est le défoul'ment national c'est le coït des frustrés
La Chasse
C'est la guéguerre permise aux hommes en temps de paix
Regardez-les marcher l'arrogance au visage le coeur sur la gâchette
Ces spadassins rentrés ces héros d'Épinal ces tueurs de fauvettes
Regarder les marcher ces Zaroff de banlieue ces Hemingway d'Neuilly
Vers le trou à lapins vers la mare à canards y faire leur safari
La Chasse
C'est le défoul'ment national c'est la Villette des frustrés
La Chasse
C'est la guéguerre permise aux hommes en temps de paix
Les soldats ça s'enraye les soldats ça se rouille c'est comme les carabines
Ton service militaire tu l'continues plus tard à coups de chevrotines
Pour le chasseur français y avait le perdreau boche ou le lièvre fellouze
Pour le chasseur franquiste l'anarchiste rouge-gorge et la chienne andalouse
La Chasse
C'est le défoul'ment national c'est le p'tit Vietnam des frustrés
La Chasse
C'est la guéguerre permise aux hommes en temps de paix
La Chasse
Partir le même jour que Jane B. le 16 juillet 2023, c'est compliqué.
Pensées pour ce poète, cet orfèvre des émotions dans les mots.
Je veux avoir le temps d´apprivoiser les mouches,
Je veux l´éternité pour apprendre ta bouche,
Je veux voir les saisons minute par minute,
Brindille par brindille tout le bois de ma hutte.
Je veux, chaque seconde, connaître une habitude,
Comme un chien familier, comme la solitude,
Je veux me coucher là et n´être pas rentable,
Je veux vivre la vie d´une pierre, d´une table,
Sans suspense, sans destin, sans crainte, sans dénouement,
Je veux avoir le temps de perdre tout mon temps.
Je ne veux pas vieillir, je ne veux pas mourir, je n´veux pas !
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********************LES Z'HOMMES *****************
Font leur pipi contre les murs ,
Quelques fois mêm' sur leurs chaussures ,
Pisser debout ça les rassure ,
Les z'hommes ,
Z'ont leur p'tit jet horizontal ,
Leur p'tit siphon , leurs deux baballes ,
Peuv'nt jouer à la bataill' navale ,
Les z'hommes ,
Z'ont leur p'tit sceptre dans la culotte ,
Leur p'tit périscop' sous la flotte ,
Z'ont le bâton ou la carotte ,
Les z'hommes ,
Et au nom de ce bout d'bidoche ,
Qui leur pendouille sous la brioche ,
Ils font des guerres , ils font des mioches ,
Les z'hommes ,
Ils se racontent leurs conquêtes ,
Leurs péripéties de braguette ,
Dans des gros rir' à la buvette ,
Les z'hommes ,
Ils se racontent leur guéguerre ,
Leurs nostalgies de militaires ,
Une lalarme à la paupière ,
Les z'hommes ,
Ils te traiteront de pédé ,
De gonzesse ou de dégonflé ,
A moins qu'tu n'sort' dehors si t'es ,
Un homme ....
Z'aiment les femmes comme des fous ,
C'est si pervers et c'est si doux ,
" Enfin quoi , c'est pas comme nous ,
Les z'hommes "
Z'aiment les femmes à la folie ,
Passives , muett' et jolies
De préférence dans le lit ,
Des z'hommes ,
Au baby-room où au boudoir ,
A la tortore où au trottoir ,
Z'aiment les femmes sans espoir ,
Les z'hommes ,
Prostituées ou Pénélope ,
Apprivoisées ou antilope
" Toutes les femme' sont des salopes "
Pour les z'hommes ,
C'est en quatre vingt treiz' , je crois
Qu'ils ont tué la femme du roi
Et la déclaration des droits
De l'homme
C'est depuis deux mille ans , je pense ,
Qu'ils décapitent en silence
Les femme d'ailleurs et de France ,
Les z'hommes ,
Z'ont abattu les tibétaines ,
Z'ont fricassé les africaines ,
Z'ont indigné les indiennes ,
Les z'hommes ,
Z'ont mis le voile aux algériennes ,
La chasteté aux châtelaines ,
Et le tablier à Mémène ,
Les z'hommes ,
Excusez-moi , mais elle me gratte ,
Ma pauvre peau de phallocrate ,
Dans la région de la prostate ,
Des z'hommes ,
Excusez-moi , mais je me tire ,
Sans un regret , sans un soupir ,
De votre mafia , votre empire ,
Des z'hommes ,
A chacun sa révolution ,
Aurais-je seul'ment des compagnons
Qui partagent l'indignation
D'un homme ? ( x 2) .
Entre l'amour et l'amitié
Il n'y a qu'un lit de différence ,
Un simple " pageot " , un " pucier "
Où deux animaux se dépensent ,
Et quand s'installe la tendresse
Entre nos corps qui s'apprivoisent ,
Que platoniquement je caresse
De mes yeux ta bouche framboise ,
Alors l'amour et l'amitié
Dites-moi donc la différence ....
Je t'aime , mon amour , mon petit , ] REFRAIN
Je t'aime , mon amour , mon amie , ]
Entre l'amour et l'amitié
Ils ont barbelé des frontières ,
Nos sentiments étiquetés ,
Et si on aime trop sa mère
Ou bien son pote ou bien son chien ,
Il paraît qu'on est en eau trouble
Qu'on est cliniquement freudien
Ou inverti ou agent double
Alors qu' l'amour et l'amitié
Ont la mêm' gueule d'innocence
Entre l'amour et l'amitié
Dites-moi donc la différence
REFRAIN
Entre l'amour et l'amitié
La pudeur a forgé sa chaîne ,
A la barbe du monde entier
Et de ses gros rir'es gras de haine ,
Bon an , mal an , les deux compagnes
Se dédoublent ou bien s'entremèlent ,
Comme sur la haute montagne
Le ciel et la neige éternelle ,
Entre l'amour et l'amitié
Se cache un petit bout d'enfance ,
Entre l'amour et l'amitié
Il n'y a qu'un lit de différence ....
REFRAIN
Je suis du parti des p'tits lapins qui finissent en civet ou au romarin.
C'est un coin d'herbes folles, de bleuets, de chiendent,
Blotti entre la jungle infernale des grands
Et le petit jardin tranquillet de l'Enfance,
C'est une île inconnue de vos cartes adultes,
Un lagon épargné, une prairie inculte,
Une lande battue où les korrigans dansent,
L'Adolescence, l'Adolescence...
La Famille c'est comme les oreillons,
Tu te la chopes quand tu n'es qu'un lardon,
Et à huit ans lequel de nous conteste
Le père, la mère, la tante ou l'oncle Ernest?
La Famille, c'est comm'e leur Dieu Tout-Puissant,
C'est inventé pour les petits n'enfants,
L'respect filial c'est comme la calotte,
T'as pas le choix, c'est tes premièr'es menottes...