Le petit Tachan illustré

Le jour où Jane cassait son pipe, ce bon vieil Henri rendait son dernier souffle. Pas de bol, son trépas est quasiment passé inaperçu. Et pourtant, ce petit bonhomme, qui partageait avec Aznavour des origines arméniennes, était un talent à l'état brut. J'ai profité de ce triste moment pour feuilleter ce livre dédicacé qui occupe une place de choix dans mes rayons.
Tachan n'a pas commis que des chefs-d'oeuvre mais c'est un chanteur qui ne ménageait ni ses indignations ni ses fascinations. Son écriture pouvait parfois être brouillonne mais se révélait le plus souvent cristalline et, comme cette matière, elle était pure et potentiellement contondante.
Sur scène, Tachan se sortait toujours les tripes. A la fin de son tour de chant, le lion redevenait un monsieur tout-le-monde modeste et courbé, se prêtant de bonne grâce à l'exercice des dédicaces.
Rien d'étonnant à ce qu'il fut adoubé par Brel, Brassens et Ferré ! En feuilletant ce livre, d'autres noms appréciés reviennent, Cabu, Wolinski, Reiser, Siné…
Tachan m'a évité une psychanalyse puisque grâce à lui, j'ai pu comprendre mon idolâtrie passée de Tarzan*.
Mon cher Henri, les circonstances de ton décès survenu à Avignon ne sont pas connues mais si une infirmière était près de toi à l'heure funeste, j'ose espérer qu'elle connaissait le titre le plus fameux de ton répertoire*. Ainsi tandis que tu expirais, les anges soupiraient… A moins que Mireille, l'autre régionale, ne soit passée par là pour entonner la fin du refrain…
Mon Pierrot de Castelsarrasin ! Déconne pas ! Pense à t'hydrater, une autre mauvaise nouvelle plomberait définitivement cet été !!!!
*Pour ceux qui ne connaissent pas Tachan, référence à deux titres « Tarzan » et « Une pipe à pépé ».