Un spectacle à peine imaginable : je suis enchainé, violet de froid, pissant le sang de la tête et des jambes, à poil, au garde à vous dans la neige qui rosissait au passage de mon sang. Le sergent Bertos prenait des photos, malgré l'interdiction. C'était trop beau, il fallait immortaliser son oeuvre de torture.
- Regarde ce drapeau. Regarde le bien. C'est lui qui te nourrit. Dis lui que tu es un con. Vas-y dis-lui !
- Je suis un con !! cria Marcel en fixant le drapeau tricolore.
- Demande lui pardon d'être un pédé !
- Pardon d'être un pédé !!
- C'est bon ! décréta le Lieutenant Albertini en rigolant.
C'est ainsi que les disciplinaires mangent au pas de gymnastique, en quelques minutes, tout le repas mélangé dans la même gamelle.
C'est ainsi qu'on habille les disciplinaires de vêtements chauds l'été et légers l'hiver
C'est ains qu'on s'amuse à pendre à homme par les pieds, toute une nuit [...]
C'est ainsi qu'on attache les fortes têtes à un poteau de "torture" et qu'on vient les arroser d'eau froide, toutes les deux heures. (chap. 4)