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Critiques de Henry Dupuy-Mazuel (7)
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Le miracle des loups

Bien surprenant, ce petit roman.



C’est le vague souvenir du film et la verve explosive de Roger Hanin dans le rôle de Charles le Téméraire qui m’ont incité à le lire. A la lecture de la 4eme de couverture et de la préface, j’ai rapidement ressenti une inquiétude. Ainsi, nous annonce-t-on, le projet de Henry Dupuy-Mazuel est de faire contrepoids des Romantiques du 19ème siècle en glorifiant les Grands Personnages de France trop injustement dénaturés par Dumas et consort ; et tant pis si la République justifie la monarchie au passage. Et les quelques phrases qualifiant le duc de Bourgogne sur la 4eme de couv – traité de « perfide » face à Louis XI, on aura tout lu – annonçaient en effet une couleur partisane : le méchant duc contre noble roi.



Mais à la lecture les dégâts ne sont pas si profonds. Certes le clan royal est dépourvu de malice et Louis XI est présenté comme honnête et droit (mais pas idiot) et non dépourvu de défauts désagréables. Et jamais on le définit dans un rôle de puissant envahisseur décidé, par la diplomatie, la ruse et la force s’il le faut, à démolir les autonomies des duchés de Bretagne et de Bourgogne et à les intégrer au domaine royal (cela c’était plus la vision de Philippe Tourault dans son livre Les ducs et duchesses de Bretagne). Mais Charles le Téméraire est loin de paraître aussi caricatural que je le craignais. Il est sanguin et un peu brusque, mais lui non plus non montre pas de malice nauséabonde. C’est un grand seigneur sûr de sa force et de sa destinée, mais qui respecte le roi. La méchanceté bourguignonne est octroyée à des seconds rôles particulièrement infâmes.



Il faut bien l’avouer, l’auteur manie à merveille le suspense tragique qui pilote les mésaventures de ce couple d’amoureux et séparé par leurs allégeances. Jeanne Fouquet est filleule de Louis XI et Robert Cortereau porte-étendard du duc de Bourgogne. Qu’il leur est difficile de concrétiser ce coup de foudre qui les terrasse dès les premières pages. L’amour fou les attirent l’un vers l’autre mais le devoir et l’honneur les éloignent comme s’éloignent leurs suzerains. La scène de poursuite qui aboutit au « miracle » est superbe, mais elle n’est rien comparée au siège de Beauvais mené par les bourguignons. Jeanne Fouquet est une leader, presque la réincarnation de Jeanne d’Arc. Ce personnage de femme forte écrit en 1924 est surprenant. J’avoue avoir tremblé pour les deux tourtereaux qui se démènent à Beauvais sans savoir qu’ils sont proches l’un de l’autre.



La langue est travaillée, un peu comme celle des Rois Maudits. Elle entraine la distanciation immédiate du lecteur et l’emporte en vol direct vers le moyen-âge, même si l’on ne parlait pas ainsi à l’époque.



Je le répète : une bonne surprise.

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Le miracle des loups

Quand j'étais petite fille, j'avais un livre dans la collection Bibliothèque Verte intitulé le Miracle des loups. J'aimais beaucoup cette histoire je dois l'avouer, ayant à l'époque un intérêt pour les romans historiques.

Il y a quelques temps, pendant que je flânais chez mon libraire, j'ai vu que Libretto avait réédité le livre de Henry Dupuis-Mazuel. Forte de mes souvenirs de jeunesse, je me suis empressée de l'acheter.

En lisant il a quelques jours la quatrième de couverture, j'avoue m'être posée quelques questions. D'après mes souvenirs, l'histoire était bien différente. C'est en lisant une autre critique que j'ai compris que ce résumé était celui du film du même titre date 1961 avec Jean Marais et Roger Hanin . Surprenant ! D'autant plus que les deux histoires sont différentes...

Nous nous retrouvons donc au Moyen-age, sous le règne de Louis XI , en plein conflit avec le duc de Bourgogne, Charles le Témeraire. La nièce de roi, Jeanne issue d'une famille de bourgeois, aime un chevalier qui n'est rien d'autre que le frère de lait du Téméraire. Un avenir commun semble compromis, surtout que Jeanne, va être , bien malgré elle mêlée à un complot visant à mettre Louis en difficulté.

L'histoire se lit facilement, mais certaines parties auraient gagnées à être développées. Seul le roi louis XI est bien mis en avant . Les querelles entre la France et la bourgogne sont bien restituées comme par exemple le siège De Beauvais où s'illustra une certaine Jeanne Hachette , filleule du roi...

J'ajouterais que j'aurais pu me passer de cette lecture, mes souvenirs d'enfance de ce livre étaient bien plus beaux ...

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Molière - pièce en 4 actes et 6 tableaux -

"Molière" est un drame en quatre actes et 6 tableaux écrit par Jean-José Frappa et Henri Dupuy-Mazuel. Représenté pour la première fois, en mars 1922, au théâtre national de l'Odéon, il est une de ces pièces, les plus prestigieuses, dont peut s'enorgueillir le répertoire de la scène française.

"Molière" n'est pas une pièce raisonnable.

C'est une oeuvre foisonnante et intemporelle, au texte picaresque et élégant, à la distribution nombreuse et pittoresque et aux décors somptueux et évocateurs.

Son intrigue est astucieuse.

Chaque tableau forme un tout mené avec assez de brio pour amuser la foule, et assez d'allusions à la vie et aux ouvrages de Molière pour capter l'intérêt de tous.

Cette pièce est une biographie dramatique de Molière.

Le premier rideau se lève sur le Pont-Neuf, en l'an 1643.

C'est l'un de ces levers de rideau qui fait aimer le théâtre.

Jean-Baptiste a disparu. Son père est dans une colère folle. Le brave homme vient d'apprendre que son fils se prépare à fonder un théâtre au jeu de paume des fossés de la porte de Nesle avec des comédiens : un certain Joseph Béjard et sa soeur Madeleine Béjard.

A-t-on idée de ça !

C'est une calamité pour un tapissier du roi de voir son fils aîné devenir histrion !

La pièce, dans les tableaux suivants, se promenant tout au long du destin fabuleux de Molière, quitte le Pont-Neuf, si bien reconstitué, pour le parc de Versailles, le Palais-Royal et pour, finalement, la chambre où il mourut.

Sur cette scène de l'Odéon, les rencontres sont nombreuses et pour certaines prestigieuses : Scaramouche, Arlequin, le Capitan, madame de la Fayette, Perrault, Lenôtre, Cyrano et bien sûr le roi...

sans oublier les romanichels, les montreurs d'ours, les danseurs de corde, les mousquetaires, les mendiants, les repasseurs et tire-laine, les dévotes et laquais....

Répondant à la critique d'un important comédien leur assurant qu'il était dangereux de faire parler Molière, les deux auteurs de la pièce ont, à l'époque, avec humour, imaginé une réponse de Jean-Baptiste Poquelin à leur superbe pièce :

"J'ai vu votre pièce, lors de la dernière répétition. Mon Dieu, elle n'est pas plus mal qu'une autre...

Oh ! Pas mieux non plus !...

Il y a une chose, par exemple, dont je tiens à vous remercier, c'est de ne pas m'avoir montré bafoué, ridicule, cocu, ce qui est mon lot dans la plupart des comédies où l'on prétend célébrer mon génie...

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Le miracle des loups

C'est le souvenir, très vague, du film d'André Hunebelle qui m'a amenée à lire ce "Miracle des loups" pour les challenges ABC et Pyramide-la-deuxième !



Une image, peut-être reconstituée dans mes souvenirs d'enfant, d'une silhouette dans la neige, entourée de loups. Et puis un Louis XI retors à vous faire froid dans le dos. Je ne me souviens même pas de Jean Marais, c'est dire...



Donc je me lance tête baissée dans ce petit ouvrage publié en 1924. Eh bien, rien à voir avec le film d'André Hunebelle, et rien à voir avec la quatrième de couverture qui a paresseusement repris le résumé dudit film ( j'ai vérifié) ! Point de Robert de Neuville dans ces pages, ou de comtesse de Beauvais, et pas davantage de Charles de Bourgogne accusant cette dernière de sorcellerie...



La romance entre Jeanne Fouquet, filleule du dauphin Louis puis roi Louis XI, et Robert Cottereau, frère de lait du comte de Charolais puis duc de Bourgogne Charles le Téméraire, est racontée avec les mignardises et certitudes sexistes de l'entre-deux guerres. Je n'ai pas été emballée.



En revanche, l'épisode historique m'a plu. J'ai toujours été intéressée par cette flamboyante maison de Bourgogne, et son implacable rivalité avec la maison de France jusqu'à la fin du XVème siècle.



Le Miracle des loups est bien documenté sur ce plan, mais c'est un roman historique, et non un cours magistral.



Le bras de fer entre Louis XI et Charles le Téméraire est agréablement romancé : l'accession au trône et le couronnement du dauphin Louis, par exemple, ou la signature par le roi de France, afin de sauver sa tête, du Traité de Péronne, sont racontés au plus près des personnages.

Et la description du siège de Beauvais en 1472, véritable morceau de bravoure, est impressionnante, effrayante par bien des côtés.



J'ai passé un bon moment, ce qui est pour moi l'objectif premier de toute lecture !
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Le miracle des loups

Si le "Miracle des Loups" est un roman initialement publié en 1924, ce titre évoque surtout le long métrage réalisé par André Hunebelle durant l'âge d'or du cinéma français de cape et d'épée. Celui-ci fut l'un de mes films préférés lorsque j'étais enfant, et il contribua sans aucun doute à me donner le goût du Moyen-Âge. Première surprise à la lecture du roman d'Henry Dupuy-Mazuel qui vient d'être réédité après des décennies de purgatoire : les péripéties annoncées en quatrième de couverture résument en fait le film d'André Hunebelle et non le roman, lequel suit une trame tout à fait différente et introduit des personnages qui pour certains n'ont qu'un lointain rapport avec ceux qu'incarnaient Jean Marais et ses collègues en 1961. Habituellement j'aime beaucoup ce que font les éditions Libretto, mais pour le coup c'est assez gênant : on a le sentiment que l'éditeur publie un livre qu'il n'a pas pris la peine de lire...



Autre surprise, bien plus agréable : alors que dans le film la comtesse Jeanne de Beauvais n'assume d'autre rôle que celui de la demoiselle amoureuse attendant de se voir épousée par son preux chevalier, dans le roman elle se débarrasse de ses atours d'aristocrate passive pour devenir une fille de riche marchand qui sera amenée à prendre les armes pour défendre sa ville assiégée. J'ignore si la renommée de Jeanne Hachette a franchi les limites du département de l'Oise, mais pour un natif de Beauvais comme moi, il s'agit d'une figure emblématique que j'ai été ravi de retrouver dans un roman.



Pour le reste, on retrouve là les ingrédients essentiels du roman historique populaire tel qu'on savait si bien les faire entre le milieu du 19ème siècle et les premières années du 20ème. L'écriture d'Henry Dupuy-Mazuel est soignée, l'auteur nous offrant notamment de belles descriptions dont celles du sacre de Louis XI et du siège de Beauvais par les armées de Charles le Téméraire, ce dernier événement occupant à lui seul environ un tiers du récit. Malheureusement le roman est très court : à peine 150 pages, ce qui l'empêche de donner à des faits historiques majeurs comme l'entrevue de Péronne l'ampleur espérée, tout en condamnant ses protagonistes à une psychologie sommaire, faute de développements.



Ce "Miracle des Loups" et son auteur méritaient-ils d'être tirés de l'oubli dans lequel ils étaient tombés depuis au moins un demi-siècle ? Pas forcément, si l'on considère qu'il s'agit d'un roman historique d'honnête facture, mais loin d'avoir l'étoffe d'un classique éternel. D'un autre côté, on peut constater qu'il vaut sans doute mieux que la majorité de la production actuelle... alors pourquoi pas ?
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Le miracle des loups

roman historique d'aventure, se lit aussi bien quand on est petit que lorsqu'on est grand
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Le miracle des loups

Une lecture pseudo-historique assez mal écrite et des tendances au harlequin pour petite fille : vraiment pas convaincue !
Lien : http://pralinerie.blogspot.f..
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