Hilda Hilst

Hilda Hilst est une poétesse écrivaine et dramaturge née en 1930 au Brésil (morte en 2004). Son oeuvre n'a pas encore été totalement traduite en français. Sa création et sa sensibilité la situent dans la même veine que Clarice Lispector, même si le réalisme magique a davantage imprégné l'oeuvre de la seconde.

Hilst a été influencée par la philosophie pessimiste d'Ernest Becker, lui aussi non traduit. Ce dernier a repris à son compte la citation d'Elias Canetti : l'homme est un organisme qui « lève sa tête au-dessus d'un champ de cadavres, sourit au soleil, et déclare que la vie est belle ».

C'est dire si Hilda Hilst est poursuivie par le thème de la mort, de la fragilité du corps, des obstacles que sa matérialité (maladie, saleté, lourdeur, vieillissement) opposent à la vie imaginative et symbolique.

Il y a du Schopenhauer chez Becker et Hilst, en ce sens que seules la création littéraire et l'art, rendent supportable une existence toujours en butte aux tourments de la chair corruptible.

Les Contes Sarcastiques et ses fragments érotiques sont pourtant un hymne jubilatoire au corps sexué. Tellement crus, drolatiques et poétiques, qu'ils en revêtent une dimension supra-charnelle.

L'érotisme n'est pas un genre facile à traiter : Hilda Hilst y a réussi.

Hilda Hist est une écrivaine et une poétesse brésilienne que je ne connaissais pas avant d’avoir découvert ce petit livre. Il s’agit ici d’un recueil de deux nouvelles, ni trop court ni trop puisque l’ensemble fait environ 175 pages. Dans la première histoire, nous avons droit à un échange prolifique entre divers personnages qui traitent de la vie, de la mort, de l’amour, etc. alors que dans le deuxième texte il est question d’un enseignant sur le déclin… Le résumé que je donne telle qu’elle peut donner l’impression que je n’ai pas appréciée alors qu’il en va tout autrement. L’écriture est tout simplement d’une extrême richesse stylistique et de mots parfois tendres, violent, crus, mais riche de sens. Bien que les histoires peuvent sembler, sans grandes inventivités, déjà vues ailleurs, l’écriture, elle, ne l’est pas puisqu’elle m’a tenu en haleine tout du long avec une piquante inventivité. Le texte dans son ensemble est comme un poème et d’ailleurs les deux histoires commencent par une courte poésie qui donne le ton d’entrée.

Une maîtrise impeccable de la langue au service d’une caractérisation de la condition humaine dans toute sa tragédie, son angoisse et ses contradictions.