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Critiques de Horace Walpole (43)
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Contes hiéroglyphiques

Recueil d'œuvres diverses parmi lesquelles on trouve de curieux contes inspirés par l'Orient; des lettres dont celle signée Frédéric II de Prusse et adressée à Jean-Jacques Rousseau; une défense de la figure historique de Richard III qui ouvre le débat entre partisans du théâtre classique et les adeptes de ce qui sera le drame romantique. Une excellente préface de René de Ceccaty qui éclaire cette œuvre.
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Contes hiéroglyphiques

Voici sept contes d'Horace Walpole publiés par le Mercure de France.



Walpole, plus connu pour son roman gothique Le Château d'Otrante, nous livre ici des contes brefs très fantaisistes et pleins de second degré. Le titre, Contes Hiéroglyphiques, peut s'entendre au sens de mystérieux, inconnu, puisque Champollion déchiffra cette langue une trentaine d'années après la mort de l'auteur.

J'ai particulièrement apprécié le premier conte, le deuxième et le sixième que je vous présenterai ici.



Le premier conte, Une nuit après la mille et unième, met en scène la princesse Gronovia dans le royaume fantaisiste des Larbidelliens, affublés d'un empereur géant qui, tel Schariar, prend une nouvelle épouse chaque nuit avant de la faire décapiter à l'aube. Lorsque la princesse épouse le géant, elle se révèle à la fois érudite et bavarde, entraînant le géant dans des digressions aussi anarchiques qu'anachroniques, si bien que l'empereur en conclut, niant ainsi le pouvoir des histoires sur lequel se fondent justement les Mille et une nuits :

« Cette femme a caqueté au moins huit heures d'affilée. Tu m'entends ? Ma femme de demain soir sera muette. Coupe-lui la langue avant de la conduire dans notre lit. »

Reste à savoir comment cette nouvelle Schéhérazade va obtenir la vie sauve...



Dans le deuxième conte, Le Roi et ses trois filles, à l'atmosphère plus gothique, le roi est confronté à un problème de taille : marier sa fille aînée avant les deux cadettes, sachant que la fille aînée n'est jamais née. Un jour, se présente un prétendant, « le prince de Quifferiquimini, qui aurait été le héros le plus accompli de son temps s'il n'était mort […] et s'il n'avait pas eu trois jambes. », et qui va peut-être changer la donne... J'ai beaucoup aimé l'humour macabre et les raisonnements absurdes dont nous gratifie l'auteur à propos de la descendance du roi.



Enfin, le sixième conte, Une Véritable histoire d'amour, m'a particulièrement plu pour sa chute. On y découvre l'histoire d'amour shakespearienne à souhait du jeune Orondates, adopté par une riche veuve dans son enfance et de la belle Azora, esclave d'une abbesse, tous deux au centre de rivalités aussi mesquines que ridicules. Je n'en dis pas plus pour ne pas en gâcher la lecture...



Ce petit recueil constitue donc une agréable surprise, d'autant plus qu'il est peu connu et donne ainsi le sentiment unique d'avoir découvert un petit trésor de divertissement...

L'ensemble gagnerait cependant à être lu d'une traite ou du moins, rapidement, contrairement à ce que j'ai fait en lisant plusieurs livres en parallèle, gâchant un peu l'atmosphère du recueil par une lecture hachée.


Lien : http://cottagemyrtille.canal..
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Un livre que j'avais pris beaucoup de plaisir à lire mais qui m'avait amenée à me poser de nombreuses questions.



Tout d'abord il s'agit d'un des romans précurseur du genre gothique et donc de ce qui est devenu longtemps plus tard, le roman fantastique puis le roman policier.

Autant dire qu'il aurait été dommage de passer à côté !

En conclusion, niveau lecture pure, je m'étais régalée !



Toutefois, je possédais la version dont la préface était écrite par Paul Eluard.

À l'intérieur, la traductrice Dominique Corticchiato nous précisait qu' Horace Walpole avait vécu entre 1717 et 1797. Jusque là pas de problème.

Seulement, à la fin du livre la préface de la première édition disait je cite «c'est dans la bibliothèque d'une très ancienne famille catholique du nord de l'Angleterre que cet ouvrage fut découvert. Il avait été imprimé à Naples en caractères gothiques, au cours de l'an 1529.»

Conclusion, Horace Walpole ne pouvait donc pas en être l'auteur...

Mystère...

Walpole en était-il bel et bien l'auteur et avait-il profité de la crédulité du lecteur pour faire parler de son livre à l'époque de sa sortie ?

Telle était la question que je me suis posée pendant un bon moment avant de réussir à obtenir le fin mot de l'histoire, avec une source sûre. Après maintes recherches, j'ai fini par résoudre le mystère :



« Edition originale.

Bien que datée de 1765, le roman parut en décembre 1764. Soucieux de l'accueil que le public aurait pu réserver à son oeuvre de haute imagination, Walpole publia anonymement son conte qu'il présenta comme la traduction d'un manuscrit imprimé à Naples en 1529 nouvellement découvert dans la bibliothèque d'une vieille famille catholique du nord de l'Angleterre.

On connaît depuis l'incroyable fortune de cette oeuvre, fondatrice d'un genre nouveau devenu extrêmement populaire durant plusieurs décennies, le roman noir.»



[Informations tirées de "La Salade" aux éditions "Librairie Pierre Saunier".

« Cette salade, conçue pour nourrir le pickwick gracieux et le 23 stricté, a été fatiguée dans nos bocaux de la rue de Savoie le 1er avril 2013.

Elle a été imprimé à Angoulême par Alket éditions».]



La salade étant en réalité le catalogue de la vente Drouault dont faisait parti l'une des première éditions du Château d'Otrante ;-)



Finalement, c'est la préface de la première édition qui m'aura marquée le plus après toutes les questions que je me suis posées sur l'auteur.



Quoi qu'il en soit, j'espère que vous vous aventurerez à le lire et que vous y prendrez autant de plaisir que moi.
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

cette histoire est abracadabrant,extravagant et invraisemblable.
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Premier roman gothique (1764), le château d’Otrante est quand même un peu… pompeux, amphigourique et grandiloquant en usant tout au long de superlatifs à n’en plus finir…



Bon, c’est rigolo et plutôt intéressant pour qui souhaite découvrir le début de ce style qui donnera quand même quelques chef d’oeuvres tels que le Moine ou Frankenstein, pour ne citer qu’eux.



Horreur, foi, fantastique, chevalerie, intrigues, passion et malédictions au rendez-vous dans une édition plutôt mal fichue illustrée de quelques reproductions de Salvador Dalì
Lien : https://www.noid.ch/le-chate..
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

vous aimez les châteaux hantés? les spectres? les chevaliers qui reviennent des croisades? vous aimez les jeunes damoiseaux, les châtelaines parfaites, mères aimantes, pieuses épouses dévouées?

vous aimez les histoires de famille compliquées, les malédictions à la 3ème ou 4ème génération?

Vous lisez des romans gothiques?

vous suivez les sagas à la télé?

vous allez être servis.

Moi, je n'aime rien de tout cela.

Et pourtant,

Captivée,

j'en ai loupé la station de bus où je descends quotidiennement, ce qui ne m'était jamais arrivé.

Il faut dire que l'intrigue est bien tournée, qu'on n'est jamais à l'abri d'une invraisemblance, et que je me suis, malgré moi, laissé prendre.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Le Château d'Otrante, publié en 1764 est le premier en date du roman noir ou roman gothique. Le décor et l'intrigue sont sommaires, les personnages n'ont peu ou pas de personnalité, ni de profondeur psychologique. Le principal (et le seul?) intérêt de ce roman est d'avoir lancé un courant littéraire d'importance qui dura un demi siècle et qui influença d'autre écoles littéraires tel le romantisme, le surréalisme et le roman policier. A lire en guise d'approche historique et documentaire du roman gothique
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Baptême gothique.

Je sors de la visite du château d’Otrante, et comme j’ai lu dans l’avion, le roman d’Horace Walpole qui n’est pas de la première jeunesse (1765), j’ai pu faire le malin lors de la visite guidée. Le gars insupportable qui croit en savoir plus que le guide, c’est moi. Ridicule.

Bon, dans la réalité, la forteresse de Frédéric II de Souabe est aussi gothique qu’un magasin Ikéa mais la visite mérite un détour vers le talon de l’Italie. On prend son pied et on range le guide vert.

Manfred est un prince plus tyrannique que sympathique. Il veut marier son fils un peu simplet à Isabella pour légitimer son titre et ses droits car il a le gène usurpateur. Patatras, un gigantesque heaume à plume écrase l’héritier le jour des noces. Un sacré pet au casque surnaturel qui introduit cette fantaisie chevaleresque, considérée comme « la pierre angulaire du roman gothique ». Ce n’est pas moi qui le dit mais la préface de la Pléiade, presque aussi longue que ce roman d’une centaine de pages.

Il est vrai que les morts mystérieuses, les portes qui grincent, les marches qui craquent et les apparitions fantomatiques se succèdent, que les passages plus très secrets puisque tout les personnages les empruntent mettent l’ambiance, et que les tempéraments sont plutôt passionnés et tourmentés mais le ton fantasque et la construction théâtrale m’ont plutôt fait penser à un film avec Jean Marais (Plus Lagardère que La Belle et la Bête) ! Suranné mais divertissant avec des serviteurs pleutres qui agrémentent le récit d'humour. Les autres personnages sont shakespeariens, les vanités en moins.

Vite remis de la mort de son fils, deuil express, Manfred va vouloir épouser Isabella pour mener à bien son projet, quitte à divorcer de son épouse pieuse, dédaigner sa fille et s’acheter les faveurs du curé local, mais l’au-delà ne sera pas du même avis et un jeune paysan fougueux va venir perturber ses plans. Justice divine au programme.

Le château d’Otrante est l’unique roman d’Horace Walpole, aristocrate cultivé un peu futile qui préférait les échanges épistolaires, et qui fut le fils du premier des Premiers ministres anglais. A défaut d’Erasmus et d’année sabbatique pour s’encanailler, le jeune homme argenté, fit son grand tour qui le mena en Italie.

Si le roman a pris quelques rides, nul besoin de chirurgie esthétique, la lecture de ces pages jaunies éclairent une certaine nostalgie pour les films de cape d'épée.

Papouilles depuis les Pouilles.



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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Voilà un roman qui m'a donné beaucoup de mal.

Ce n'est pas tant la langue qui m'a posé problème, bien que certains mots soient en vieil anglais (ce roman datant du XVIIIe siècle, mais il est accessible si vous êtes bilingue), mais la mise en page.

En fait, chaque chapitre n'est constitué que de quelques énormes paragraphes. Même les dialogues se suivent, ce qui donne un truc du genre "As-tu tué mon fils ? Non, messire, je n'aurais pas osé. Alors qui l'a fait ? Je n'en sais rien." Et je vous assure que 150 pages à lire de la sorte, c'est loin d'être agréable.

Plusieurs fois, je me suis perdue dans les dialogues (car il n'est que rarement fait mention de celui/celle qui parle, histoire de simplifier les choses), ne sachant plus qui parlait à qui : j'étais alors condamnée à revenir cinq pages en arrière (horreur) pour reprendre le dialogue dès le début (horreur bis) afin de comprendre qui jase à qui et sans être certaine d'y parvenir (horreur ter).

Je suppose que je n'ai donc pas besoin de vous expliquer plus en détail pourquoi je suis un peu passée à côté de ce classique. A la fin et malgré une histoire intéressante, je n'avais même plus envie de lire ce roman, parce que je savais déjà que j'allais retomber sur des paragraphes qui feraient pâlir de jalousie Marcel Proust.

Je me dis que c'est aussi peut-être un problème d'édition, mon roman étant assez "vieux". Du coup, comme c'est un roman libre de droit, j'essaierai de le trouver sous format numérique : peut-être a-t-il été remis en page et est-il plus lisible de cette façon.
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Commençons par le commencement, à savoir l'histoire. En tant que grande fan d'histoires de fantômes, de malédiction, de mystérieuses identités, j'ai tout simplement adoré celle que nous propose Horace Walpole. Nous sommes plongés dès la première phrase dans l'intrigue, il ne perd pas de temps en bavardages et nous entraîne tout de suite dans l'histoire de Manfred et de sa famille. J'ai aimé cette entrée directe dans l'univers du château, un peu abrupte néanmoins. Le reste de l'intrigue offre plusieurs rebondissements, je crois qu'on apprend des choses à presque toutes les pages. Cependant, Horace Walpole reste centré sur son histoire, tout ce que l'on nous dit est lié avec l'intrigue principale. Un peu comme dans Carmilla: le livre est au final assez court et donc rapide à lire, mais très complet! Un bon point donc pour l'intrigue.



Ensuite, autre point que j'ai énormément aimé, les thèmes! L'auteur s'intéresse à la famille, à l'importance de garder au maximum la lignée en vie, et ce en lui imposant le lourd point d'une malédiction. La famille de Manfred est fragile: ils n'ont que deux ans, et il est dit que Manfred ne cesse de reprocher à sa femme son infertilité (qui serait causé par le fait qu'ils sont de la même famille à la base). J'ai beaucoup aimé voir jusqu'à quel point Manfred était prêt à aller pour prolonger sa lignée, sans se rendre compte qu'il est en train d'aller dans la direction opposée. Si vous aimez tout ce qui tourne autour de la malédiction, de la famille, mais aussi de la quête d'identité (avec le jeune paysan), vous aimerez ce roman!



Parlons à présent des personnages: il y en a quand même un bon nombre, sans en avoir trop ou pas assez. Ils sont assez bien développés et variés: Manfred, la "tête d'affiche" qu'on déteste mais dont la folie est quelque part compréhensible; Matilda la fille mal-aimée; Hippolita la pieuse mère prête à tout pour contenter son mari... On réagit face à leur aventure, on se demande ce qu'il va leur arriver. Personnellement j'ai beaucoup aimé le duo Isabella/Matilda, et de façon plus générale les personnages féminins du roman.



Terminons par THE point, important, celui de l'ambiance. Lorsque j'ai lu Carmilla, j'avais déjà souligné l'ambiance un peu macabre très réussie. Dans le Château d'Otrante, là aussi, c'est très réussi! Je me suis régalée avec l'image du soldat fantôme (le casque géant), les bruits dans le château, l'impression de folie.... Un plaisir!



En bref, vous l'aurez compris, j'ai passé un excellent moment avec ce roman qui, je pense, mériterait d'être un peu plus connu! On peut lui reprocher un petit côté vieillot qui selon moi ne manque pas de charme. Donc si vous cherchez un bon livre pour Halloween, avec une ambiance macabre, et une histoire tragique, jetez-vous sur The Castle of Otranto!
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Premier roman gothique, ce livre est assez court. Roman d'amour, roman d'aventures, roman fantastique, roman noir, il convient à tous les goûts. On regrettera juste qu'il ne soit pas plus approfondi et plus fouillé. Mais on passe un bon moment et en tant que premier roman gothique il a un aspect documentaire.
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

J'ai vraiment apprécié la découverte de ce classique des romans gothiques, même s'il n'était pas des plus faciles à lire.

Horace Walpole nous conte l'histoire de Manfred, un puissant seigneur qui est sur le point de marier son fils et donc, de perpétuer sa lignée. Malheureusement pour lui, le précieux Conrad meurt avant la célébration du mariage. Manfred décide alors d'épouser lui-même Isabella, la jeune promise de son fils. Pour cela, il devra d'abord obtenir le divorce de son épouse actuelle.

L'intrigue est donc très classique, tout comme l'écriture, qui m'a un peu rappelé Shakespeare. La comparaison avec le grand Will s'arrête là : le reste de l'histoire est on ne peut plus différent de ce qu'aurait écrit Shakespeare.

L'histoire est très gothique, en ce sens où certains passages sont extrêmement irréalistes. Ainsi, au début du roman, on assiste à la chute d'un casque géant dans la cour du Château (oui, oui). Néanmoins, l'histoire reste très crédible malgré tout, puisqu'on est face à des chevaliers, à des moines, à des jeunes filles en détresse : un terrain connu, en somme.

La plume de Walpole était agréable à découvrir, même si j'ai dû m'accrocher à certains moments. Le texte date de 1764 et l'anglais de l'époque n'était pas exactement le même que celui que j'ai appris à l'école, loin s'en faut... La lecture de ce classique n'est donc ni très facile ni très rapide et il faut persévérer sans se décourager si l'on souhaite en venir à bout.

Les personnages étaient pour la plupart agréables. Les femmes et les jeunes filles pourraient sembler un peu fades si on les juge par rapport à notre propre époque. Mais pour des héroïnes du XVIIIe siècle, j'ai trouvé Isabella (la fiancée de Conrad) et Matilda (la sœur de Conrad) très courageuses et combatives. Par contre, Manfred est ignoble, mais c'est après tout un comportement normal pour un noble de l'époque juste intéressé par sa descendance.
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Le Château d’Otrante, peu connu en France, est pourtant un grand classique de la littérature anglaise. Il réunit à peu près tous les éléments qui sont aujourd’hui des stéréotypes des romans à sensation : belles jeunes filles vertueuses enfermées dans des châteaux hantés, beaux jeunes hommes courageux, passages secrets, paysages nocturnes terrifiants… On pourrait donc trouver ce roman sans intérêt, mais c’est oublier quelque chose d’assez incroyable quand on y pense : tous ces clichés étaient alors inédits, et Walpole en est l’inventeur !



Alors certes, un lecteur d’aujourd’hui découvre ce livre avec une impression de déjà vu, certes certains éléments (notamment de fantastique, comme de soudaines apparitions de fantômes) nous paraissent désormais artificiels, mais Le Château d’Otranto a toujours son charme – c’est peut-être ce qui en fait un classique ? J’ai été happée par l’histoire, tout va très vite et j’avais toujours envie de connaître la suite.



Bref, j’ai beaucoup aimé cette courte lecture !
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Un des premiers romans gothiques de l'histoire, et on a l'impression qu'il est déjà plein de clichés... Peut-être qu'avec notre regard désormais habitué à ce type de littérature on a plus de mal à frisonner, mais j'ai trouvé les effets souvent trop gros, pas assez subtils. A lire néanmoins pour comprendre l'influence de ce roman sur le reste de la littérature européenne.
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

On assiste dans Le Château d'Otrante à une précipitation du surnaturel, et au contraste drastique entre l'effroi paroxystique des personnages, suivit de près par une sorte d'amnésie qui les fait s'abîmer de nouveau avec insouciance dans leurs passions impures, forçant la main aux spectres et aux malédictions, les incitant de nouveau à intervenir, plus violemment ; tout concourt à nous envelopper dans un tissu de futiles sorcelleries, de plus en plus insistantes, qui n'ont comme dernier recours — l'angoisse ayant pris congé — que le vertige qu'elles ne peuvent pas ne pas causer en se pressant de la sorte dans les périphéries du récit, à un rythme inconséquent ; des contretemps surnaturels, plus intempestifs qu'inquiétants. Une ronde bizarre qu'on déguise dans le désuet le plus complet. Et tout ça, bien sûr, pour dire combien m'a charmé ce classique du roman terrifiant. Charme qui va bien au-delà des petites intrigues qui ne sont que prétextes, et des dialogues qui ne sont pas fonctionnels, mais propitiatoires ; rien dans ce roman n'est autre chose que moyen pour une fin plus grande, qui est celle d'une sorte de mystère très superficiel, mais qui porte tout de même le nom d'un mystère plus grand. Il ne faut pas se plaindre que ce mystère ne puisse être invoqué autrement que par tout ce bazar : châteaux, chauve-souris, catacombes, cercueils ; puisqu’un rite, même le plus naïf, requiert toujours une forme d'extériorisation — et la réitération obstinée de cette extériorisation — dans des objets chargés de devenir devant nous le mystère incarné. Le roman gothique n'a pas rien à voir avec le don d'enfance.
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Tout courant littéraire a, à sa base, un roman source d'où a jailli une tendance, une mode avant de devenir courant. Ce sont les petites rivières qui font les grands fleuves, dit-on, et bien, par sa taille (moins de 200 pages), "Le château d'Otrante" est un petit roman ; mais au XVIIIème siècle, son succès fit de lui un grand roman, précurseur et père du "roman gothique" qui inspira notablement une foule d'écrivains des deux sexes.



"Le château d'Otrante" posa donc les codes du roman gothique : une Italie médiévale fantasmée, un prince tyrannique, des princesses opprimées et menacées d'hymens peu séduisants, des enfants naturels cachés, des ecclésiastiques dépositaires de lourds secrets, du mystère, de la passion, de la violence, du blasphème, des sentiments contrariés, des complots, des traîtres, des héros, du pathos, de la sensualité et du drame, du drame, du drame. Un roman d'aventures, quoi ? Oui mais à une époque où il n'en existait pas (ou peu).



Le roman gothique, c'est la flambée du romanesque, c'est l'émancipation de l'imagination. Ce sont aussi des codes désormais assez désuets et qui prêtent à sourire par leur outrance ou leur prévisibilité. Tout cela fait du "Château d'Otrante" une lecture plus documentaire que réellement romanesque pour un lecteur d'aujourd'hui.





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Challenge ABC 2022/2023

Challenge RIQUIQUI 2022
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Dans ce texte, publié en 1764 et considéré par Paul Eluard himself comme le premier roman noir ou gothique de l'histoire du monde, l'auteur se propose de remettre au goût du jour le récit chevaleresque. Et pour le lecteur d'aujourd'hui le présupposé interroge... C'est d'ailleurs un extrait de la préface qui a intrigué et alpagué la bibliothécaire jeunesse démoniaque que je suis : tout commence par un enfant écrasé par un objet improbable et démesuré tombé du ciel. Cet enfant n'étant autre que l'unique héritier du royaume son décès va engendrer toutes sortes de stratégies et de manigances. Personnages exilés, secret de naissance, prophéties alambiquées, fantômes intrusifs, guerre du trône, usurpation et trahisons seront au programme de ce roman intemporel.
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Bien envie de le relire... surtout dans la collection illustrée par Dali.

Quel merveilleux roman.
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Le Château d'Otrante : Histoire gothique

Manfred, seigneur du château d'Otrante, éprouve peu d'affection pour sa fille Matilda. Il s'apprête à marier son fils Conrad, pourtant malade, à la princesse Isabelle. Très peu de temps avant le mariage, Conrad meurt écrasé par la chute d'un casque gigantesque. Cet événement étrange rappelle à Manfred une ancienne prophétie, et craignant que la mort de Conrad ne marque la fin de sa lignée, il songe à épouser Isabelle lui-même en divorçant de sa propre femme Hippolita.

Alléchant, ce premier roman gothique a été publié en 1764. Il était censé être traduit de l'italien et relater des faits ayant eu réellement lieu aux XIIème ou XIIIème siècles. Il faut le lire plutôt comme un conte, et j'ai parfois pensé qu'il aurait pu être légèrement plus court, quelques dialogues, et atermoiements entre les différents personnages semblant un peu longuets. C'est le cas notamment entre la princesse Matilda et la princesse Isabella qui écoutent les premiers émois, oh combien chastes, de leurs coeurs et se les confient l'une à l'autre.

Usurpations, révélations, retournements de situations, apparitions maléfiques ou salvatrices se succèdent et on espère que l'ignoble Manfred fera les frais d'un ultime rebondissement. le château est un élément des plus importants du roman, avec ses tourelles, ses chambres sombres, ses passages dérobés, ses couloirs venteux... Les personnages ont des caractères bien définis et cela peut manquer un peu de finesse psychologique pour des lecteurs contemporains, mais je manque de références parmi les romans de cette époque, et ai trouvé le divertissement plaisant et la lecture pas trop difficile.




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Le Château d'Otrante : Histoire gothique





Manfred, Prince d’Otrante, avait un fils et une fille : celle-ci, très belle jeune fille de dix-huit ans, s’appelait Mathilde. Conrad, le Prince héritier, de trois ans plus jeune, était un garçon sans originalité, maladif et d’un avenir médiocre. Il n’en était pas moins l’idole de son père qui n’éprouvait pas la moindre affection pour Mathilde. Manfred avait contracté, au nom de son fils, un mariage avec la fille du marquis de Vicence, Isabelle ; et ses tuteurs l’avaient déjà remise entre ses mains afin qu’il pût célébrer le mariage dès que le mauvais état de santé de Conrad le permettrait. L’impatience avec laquelle Manfred attendait la cérémonie fut remarquée par ses voisins et sa famille. Celle-ci, à la vérité, redoutant la colère du Prince, n’osait s’exprimer sur cette hâte.





Extrait :



Obéissant à un courant nouveau, qui a déjà fait traduire Le Moine, de Lewis, à Antonin Artaud, un jeune homme de vive intelligence Dominique Cortichiatto, à qui de grands et immérités malheurs étaient, hélas ! promis, a donné tous ses soins à une traduction nouvelle du Château d’Otrante, qui devrait rester. Ce jeune écrivain, charchant un lien entre le passé et l’avenir, attache aujourd’hui son nom à celui d’Horace Walpole et nous ramène à une époque, dont la nôtre n’est pas très éloignée. Il nous rend actuelle et présente cette figure curieuse d’un grand seigneur, qui touche à la cour de Louis XV et chez qui le romantisme apparaît comme une sorte d’écriture automatique.



presse :



Paul Éluard, dans sa préface, traite le roman du Livre de l’Invisible. Ainsi Mallarmé célébrait Beckford et son Vathek. Quel est le secret du charme de ces récits fantastiques pour qu’ils résistent au temps ? De telles anomalies nous prouvent que des œuvres sans perfection aucune, mais poétiques et singulières, ont parfois une survie plus longue que des chefs-d’œuvre consacrés.

Edmond Jaloux, La Gazette de Lausanne, samedi 13 octobre 1945.

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