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Critiques de Igor Szalewa (7)
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Le Roi des Méduses

Une reprise onirique du conte de "La Belle et la Bête" qui dans une ambiance très Mille et Une Nuits fait la part belle à la mer et à ses mystères, avec en plus la quête du père pour sa retrouver sa fille qui emprunte au "Don Quichotte" de Cervantès. J’aurais dû adorer, et au final j’ai détesté ! (et j’ai dû lire cette bande dessinée deux fois, parce que la première fois, j’étais complètement dans le schwartz tellement je pigeais rien du tout !)





OK pour "La Belle et la Bête", on est clairement dans le symbolisme à la Jean Cocteau :

- le roi de méduses cherche un sens à sa vie en se perdant dans des plaisirs charnels bestiaux et violents, avant de se perdre dans un amour platonique pour une jouvencelle proche de la sainteté.

- on oppose la figure du sultan Onagre de Laitance qui vous un culte à sa défunte épouse et le tyran Pidal de Canope qui vous un culte aux plaisirs de la chair

- pour appâter le souverain des mers on hésite entre deux nonnes vierges, la petite et innocente Bethel et la Cheikha, une cougar obèse nymphomane…

Il y a un côté clairement psychanalytique, le conscient de l’auteur Pierre Bettencourt s’incarnant dans la rationalité du loyal conseille-confident du sultan (son sosie et son homonyme), qui est presque le narrateur de l’histoire, son subconscient s’incarnant dans l’irrationalité du roi des méduses qui se perd dans ses fantasmes thanato-érotiques. Alors Thierry Ségur alterne merveilleux et grotesque, pudeur et crudité, et Igor Szalewa alterne tirades poétiques et tirades salaces, scènes platoniques et scènes sadiques. On a quelques dialogues qui lorgnent du côté du porno BDSM, et on développe la thématique la douleur qui mène au plaisir : viols, amputation, castration, éviscération, démembrement, remarques salaces sur les vagins déchirés et les utérus explosés… Non merci ! L’existentialisme à l’aune du sado-maso s’est peut-être tendance dans certains milieux intello d’hier et d’aujourd’hui, mais ce n’est pas pour moi… (à la limite tout ça m’a rappelé un conte philosophique de René Barjavel où on mutilait un prince à répétition pour qu’il comprenne mieux le sens de la vie)



Le côté "Don Quichotte" est assez pour ne pas dire très décousu...

Donc pour retrouver Lénée, nous suivons par intermittence son père qui suite au rêve de sa cadette Béthel s’en va aux espumas pour engager le chasseur de monstres Remugle qui achète des esclaves femelles dans l’optique dappâter le serial violeur océanique en naviguant à bord du navire d’une « sanglante truie-ogresse »… Et il y le deus ex machina de la Sainte à la Lampe Pigeon, qui apparaît en épiphanie aux deux nonnes vierges avant d’offrir à nos quêteurs une conque magique qui permet de convoquer des sirènes culturistes qui vont attaquer sans merci le Neptune repenti alors que celui-ci a déjà relâché Lénée…



Je ne connais pas l’œuvre originale, donc je ne sais pas si c’est l’auteur Pierre Bettencourt ou le scénariste Igor Szalewa qui est incapable de réaliser une narration claire. Ellipses, hiatus, non-dits… oui d’accord, mais passé un cap c’est contre-productif car impossible de suivre l’histoire et encore moins de la comprendre à moins de toute relire 2 à 3 fois pour commencer à comprendre le schmilblick.

Faut s’accrocher quand même pour ne pas perdre le fil avec le complot de Pidal pour s’emparer de Laitance, le complot de Baebius pour renverser son maître à Canope, la guerre entre les deux cités, le martyr alienesque de la sotte, laide et décadente Sota-Meguilla au le délire des masques du sultan Onagre et des voiles de la sultane Adèle (WTF ?)…

Et pour compliquer encore l’affaire, le naming n’est pas explicite : il faut relire et relire les phylactères pour savoir qui est qui entre les dieux, les lieux et les personnages… Sans parler des personnages qui ne sont jamais nommés en 72 pages !



L’épilogue est bien perché aussi :







J’adore les dessins inimitables Thierry Ségur, mais ici avec le côté freaks il n’est pas forcément à la fête, surtout avec le personnage de la maquerelle sado-maso Vorüber. Toutefois les décors restent superbes, avec quelques cases magnifiques à l’esthétique orientalisante, et il se régale à s’inspirer des muses du XIXe siècle pour le charadesign de Lénée/Adèle avant de nous régaler avec un combat entre Onagre et le roi des méduses qui m’a semblé emprunter au "Moby Dick" de Melville.





Je suis sévère avec cette bande dessinée, mais il suffisait de lâcher du lest sur le thanatos pour laisser plus de place à l’eros, et à être plus clair et plus explicite dans la narration et les explications pour obtenir quelque chose d’autrement plus accessible et donc d’autrement plus réussi.
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Le Roi des Méduses

Véritable conte onirique , poétique et aquatique mixant astucieusement les incontournables que furent La Belle et la Bête et Don Quichotte , Le Roi des Méduses pêche cependant par un manque de linéarité dans sa trame .

Le trait est précis , les couleurs chatoyantes et la mise en page énergique et cependant , l'on se perd en de multiples récits qui s'entrecroisent régulièrement pour , au final , laisser le lecteur pensif quand au véritable message de cet album magistralement crayonné et encré au demeurant !

Véritable coup de maître pour les uns , bien trop confus pour les autres , il possède le don rare de ne pas laisser indifférent et rien que pour ça , mérite que l'on s'y attarde !



Le Roi des Méduses , saurez-vous résister à l'appel des sirènes...

http://www.youtube.com/watch?v=f7h8IccS730
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Le Roi des Méduses

"Le roi des méduses" fait partie de ces livres que j'ai exhumé du grenier de ma mère, alors que je cherchais queqlues trucs pour mes gamins. Je ne gardait aucun souvenir de ce livre, mais le fait qu'il ait rejoint le purgatoire diu grenier aurait dû me mettre la puce à l'oreille.

Cette adaptation d'une nouvelle de Pierre Bettencourt se veut une variation du mythe de la Belle et la Bête transposé dans un univers oriental. Le Roi des Méduses fait enlever par ses fidèles méduses de nombreuses jeunes filles afin de satisfaire ses penchants. La père de l'une d'elle décide de tout tenter pour la retrouver. Dans le même temps, le Sultan, dont la femme a également lui a été ravie par les méduses, s'apprête à livrer sa fille au tyran voisin afin de sceller une nouvelle alliance et mettre fion à des générations de guerre. Deux récits en parallèle, voués à se rejoindre. Deux histoire d'amour tragiques. Et un livre d'une confusion et d'un ennui assez total. Passé quelques pages, j'ai commencé à décrocher? Textes et dialogues ampoulés, graphisme trop fouilli qui oublie que le maître mot en bande dessinée est la lisibilité. A trop chgarger son dessin, à multiplier les chichitures, à choisir une mise en couleur souvent trop sombre ou trop monochromatique, l'ensemble en devient laborieux et pénible à lire. Il y a du boulot, certes. Cela ne suffit pas à réussir un livre agréable. Il faut d'abord se concentrer sur l'essentiel avant d'enluminer un canevas clair. Enluminer pour enluminer, en espérant que l'ensemble prenne sens par un coup de baguette magique n'a jamais fonctionné.
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Le Roi des Méduses

Un univers féérique mais tout aussi impitoyable... c'est le contraste permanent entre douceur du trait, couleurs vives et la cruauté des personnages... les humains et créatures se confondent en horreur... un sultan obsédé par la mort de sa femme, un tyran libidineux assoiffé de pouvoirs et de conquête, une princesse idiote et pathétique et enfin un roi des profondeurs partagé entre la "bête" en lui et l'amour qu'il pote pour cette jeune femme qui garde toute sa droiture et beauté malgré les épreuves...
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Les contrebandiers de Moonfleet

Je n’ai jamais compris l’engouement que peuvent ressentir les fans du roman de John Meade Falkner, dont l’histoire de ce jeune orphelin, si je me permets cousin éloigné de Jim Hawkins dans l’Île au trésor. Excusez-moi pour cette plaisanterie, mais je n’ai pas aimé ce roman que je trouve surfait, caricatural (l’histoire du voleur juif en hollande, il faut en rire que pleurer), les personnages ne sont pas attachants, excepté ce Ezelvir Block, le seul qui paraissait le plus intéressant, finis par se noyer vers la fin en sauvant du naufrage ce jeune imbécile qui se trouve roulé par un juif (sale voleur), puis a cause de lui se retrouve cependant condamné à une lourde peine de travaux forcés dans un bagne hollandais loin de sa chère île de son enfance. Mais, rassurez, ce jeune écervelé retrouve son île dix ans après les travaux forcés. Mais, le bateau qui devait l’emmenait, lui et se brave Ezelvir dans une autre île pour esclave afin de travailler dans les champs de Canne à sucre, est pris par une tempête qui les amena vers leur île Moonfleet (incroyable le hasard), fait naufrage, et tous les esclaves meurent noyés y compris ce brave Ezelvir sauvant avant de périr noyez ce crétin de jeune imbécile devenu un homme… On peut comprendre en lisant ce roman qu’on ne peut pas en faire un film ? Car, il n’y a rien d’exceptionnel. On peut comprendre la raison de Fritz Lang d’avoir détesté ce film, de n’avoir pas aimé le scénario, ni le bouquin de John Meade Falkner, dont le titre changeait de Moonfleet dans le roman, passe Les contrebandiers Moonfleet, après la sortie en France du film de Lang qu’il avait renié.

Ce long-métrage s’éloignait carrément du roman, le contexte de l’histoire est différent, seul le fil conducteur, le diamant caché au fond d’un puits est gardé, le reste est jeté par les scénaristes, Lang avait besoin certainement d’argent réalisait ce film de commande qui fut un échec aux Etats-Unis. C’est en 1960 que ce film fut exporté en France avec un succès non négligeable, que les Américains n’ont toujours pas compris : Pourquoi les Français adorent ce film basé d’un roman si mal écrit de 1898, le petit frère du chef-d’œuvre de l’Île au Trésor de Robert Louis Stevenson (1882) autour duquel celui-ci fut maintes fois. adapté au cinéma depuis l’age du cinéma muet.
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Le Roi des Méduses

J'ai choisi de lire cette bande-dessinée parce que la couverture cadrait bien à mon sens avec ma vision d'un dépaysement vacancier. Et cela trouvait une résonance à mon goût avec ma précédente chronique: l'île au trésor; qui dit mer dit plage, dit chaleur, dit invasion de méduses, etc… un semblant de vacances, une sensation de légèreté !

Il est d'abord bon de préciser que cette bande-dessinée est basée sur une nouvelle de Pierre Bettencourt. Je ne connais pas du tout ce livre, donc je ne pourrai absolument pas comparer les deux.



Comme dit plus haut, la couverture m'a beaucoup accroché, mais la quatrième de couverture également: "Toutes les nuits, pour le Roi, les Méduses viennent au rivage ravir des jeunes filles à marier…" Ça m'a interpellé et j'avais envie de découvrir les raisons plus profondes de ces enlèvements, en admettant qu'il y en ait… finalement oui et non !

J'ai beaucoup aimé les dessins, ils peuvent être aussi grotesques que beaux, très onduleux, un peu comme les flots ou les bras péribuccaux et tentacules des méduses. J'ai trouvé les couleurs très chaleureuses, on peut voir beaucoup de détails dans les décors, les masques du sultan, etc… C'est très chargé sans l'être trop en fait, un choix parfait !

En ce qui concerne l'histoire, j'ai eu un peu de mal à rentrer dedans. J'ai trouvé que les scènes manquaient de transition, du coup, c'est la fluidité du récit qui en pâtissait. Je n'ai pas eu le temps de m'accrocher non plus aux personnages: le tyran n'était pas aussi horrible que le disait la population, pas des masses libidineux, enfin, pas plus que cela, égoïste à souhait mais à part ça; le sultan pourrait passer pour un dément obsessionnel, or, ce côté qui aurait été plus qu'intéressant n'est pas assez développé à mon sens: Lénée est sympathique, mais on reste trop loin d'elle et de ses pensées pour vraiment s'y attacher; on sent quelque chose chez le Roi des Méduses qui pourrait en faire un personnage super captivant, mais finalement il est traité trop superficiellement.

On sent une certaine pudeur posée sur les personnages et ça gâche un peu. Je ne saurais dire si ça vient de la BD ou du livre dont elle est adaptée en tout cas, c'est vraiment dommage.



J'ai quand même passé un bon moment, ça se lit bien, et se plonger dans les fabuleux dessins de Ségur est juste un bonheur ! Mais ça reste sans plus.
Lien : http://psylook.kimengumi.fr/..
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Les contrebandiers de Moonfleet

c'est une très belle bd sur le passage de l'enfance au monde adulte. C'est un univers de pirates qui m'a replongée dans les soirées TV devant "La dernière séance".... mais je préfère tout de meme d'autres adaptations qui ont pu etre faites du roman de Falkner
Lien : http://chezmo.wordpress.com/..
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