Irene Marchesini

Ensemble, on peut y arriver.
On peut s'aider à vivre.

Rebis, je ne peux pas réparer ce que tu crois avoir brisé.

Et je ne peux pas non plus souffrir à ta place.

Mais je suis là pour toi.

Pour t'aider.

Pour te soutenir.

Ensemble, on peut y arriver.

On peut s'aider à vivre.

Tu dois vivre.

- Il y a très longtemps, j'avais une compagne. Elle s'appelait Beldie... Drôle. Belle. J'aimais tant le son de sa voix. Nous vivions ensemble, cachées mais heureuses. Jusqu'à ce que le village... se mette à la traiter de sorcière. Ils voyaient le mal en elle, comme dans tant d'autres femmes. Il leur suffit de si peu. Une fille sans mari, une vieille qui soigne ses douleurs grâce aux plantes... Parfois, juste une enfant éveillée et perspicace. Toutes ces femmes que j'ai toujours considérées comme mes semblables. Mes amies. Mes sœurs.

Ensemble, on peut y arriver.
On peut s'aider à vivre.

« Il y a longtemps, j’habitais dans le même village que toi. / Ah bon ? Pourquoi tu es partie, alors ? / On ne voulait plus de moi… Mais moi, je veux bien de toi, Martino… Alors tu es ici chez toi. » (p. 77)

On peut s’aider à vivre.

- Je ne sais pas ce que tu éprouves en cet instant, c'est vrai... mais je peux essayer de comprendre. Et je peux t'assurer que ça finira par passer. Tout finit toujours par passer. Je tiens à toi, Rébis.

Magique, addictif, beauté

Hormis la fin que je trouve un tantinet rapide, je trouve que cette BD est une pure merveille. J'aurais aimé avoir quelques pages supplémentaires pour découvrir l'avenir de Rebis. Une fin un peu facile à mon sens.

Mais les messages qui en découlent sont splendides. Une recherche d'identité, de place dans un monde où la différence est rejetée. De la sorcellerie, des notes LGBT+, de l'amour familiale... J'ai été happé par les dessins, l'histoire, la qualité des couleurs.

Une pépite !

On peut s'aider à vivre. Tu dois vivre.

Ce que tu me demandes n’est pas facile à expliquer. Je vais essayer de te répondre, mais moi-même je ne sais pas exactement ce qu’est une « sorcière ». C’est avant tout un mot : beaucoup de gens l’utilisent, mais chacun y va de son sens.

Ils voyaient le mal en elle, comme dans tant d’autres femmes. Il leur suffit de si peu. Une fille sans mari, une vieille qui soigne ses douleurs grâce aux plantes… parfois, juste une enfant éveillée et perspicace…

Tu l’a bien regardé ? Tu as vu sa couleur ? On ne peut pas le garder ! Tu vois bien qu’il est différent !

« Je suis là pour toi. Pour t’aider. Pour te soutenir. Ensemble, on peut y arriver. On peut s’aider à vivre. » (p.166)

La rivière pourrait emporter la couleur de ma peau ?

- Ne fais pas ça.
- Ca suffit. Le sujet est clos. Espérons à présent que mon oncle acceptera notre demande. Ils ont raison : cet enfant est une malédiction. Il faut que tout cela cesse.

« Aux yeux des hommes, nous ne sommes que des erreurs de la nature. / Moi, je veux être comme vous. » (p. 113)

« C’est avant tout un mot : beaucoup de gens l’utilisent, mais chacun y va de son sens. » (p. 111)

On peut s’aider à vivre. 

Si je m’allongeais ici… peut-être que l’eau laverait tout ce blanc ? La rivière pourrait emporter le couleur de ma peau ?

Si tu reviens, nous te brûlerons. Comme le parasite sur tu es.