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Critiques de Isabelle Cani (7)
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Harry Potter ou l'anti-Peter Pan : Pour en ..

La saga Harry Potter, avec son succès mondial, n'est-elle qu'un produit marketing ? Pourquoi a-t'elle séduit toutes les générations pendant plus de 20 ans, et continue-t'elle aujourd'hui ?



L'auteur, dans une démarche de chercheur, démontre qu'il s'agit d'une véritable oeuvre littéraire, et que J.K. Rowling, non seulement apporte ce que les lecteurs veulent lire, mais surtout, de manière détournée, ce qu'ils doivent entendre.



Vouloir rester un enfant, tel Peter Pan, n'est pas souhaitable, et grandir, devenir adulte est le meilleur moyen de se réaliser et de s'accomplir.



Ainsi, Harry dépassera toutes les épreuves, montrant une maturité croissante, acceptant les autres tels qu'ils sont, acceptant même la mort. A la fin du roman, il accompagnera ses enfants à la gare pour les laisser partir pour Poudlard, royaume de l'enfance, tout en restant lui-même sur le quai.



Voldemort prendra la mauvaise part : son personnage, synthèse de Peter Pan et du Capitaine Crochet (lui-même en lutte contre le temps), restera attaché à Poudlard, et au fur et à mesure du récit, il perdra les meilleures parties de lui-même dans les horcruxes, deviendra stupide et ne maîtrisera plus ses pulsions.



Le livre est très clair, et ravira les fans par ses exemples piochés dans les livres et les films, par ses rapprochements, par l'analyse des rôles masculins et féminins (passage amusant sur la forme virile des balais et des baguettes).

Mais les réfractaires pourront aussi s'y intéresser, même sans se plonger dans la saga, car les démonstrations sont bien faites et très rationnelles.



J'ai dévoré ce livre et je me suis vraiment régalée.
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Harry Potter ou l'anti-Peter Pan : Pour en ..

Un très bon essai d'analyse sur le cycle "Harry Potter".

En effet, si Peter Pan est régulièrement cité, il n'est pas réellement le sujet du livre.



Si par moment, les approches peuvent sembler quelque peu farfelus, on retrouve ici toute les fondements de la psychanalyse de Bruno Bettelheim pour les contes de fées.

En parallèle, je lisais d'autres livres analysant la littérature de jeunesse à travers les âges et, cet ouvrage les rejoignait parfaitement dans le sens où il analyse les jeunes adultes comme ayant beaucoup de mal à sortir du monde de l'enfance et s'y accrochant, n'arrivant pas vraiment à trouver leur place dans la société d'aujourd'hui ou les études sont de plus en plus longues et le monde du travail atteint bien plus tardivement.



Qui sont réellement les adultes et les enfants dans ce cycle ? Où se placent les lecteurs et pourquoi Harry Potter est-il devenu un tel phénomène littéraire qui a permis le développement de tant d'autres cycles et de la littérature dite "Young Adult" aujourd'hui ?

C'est ce que vous découvrirez dans cet essai, poussé qui ne peut laisser le lecteur indifférent.



Les cycles induisent une tension vers la suite de l'histoire, des retours vers le connu de la même manière que les séries, reflets de la stase générationnelle qui touche la société occidentale créant une double orientation des lecteurs mais aussi d'Harry Potter, presque autant apprécié des adultes que des enfants.

Les codes analysés par Isabelle Cani se retrouvent dans nombres de livres populaire auprès des young adult en plus de celui dont il est question, je vous recommande donc ce livre afin de mieux comprendre cette nouvelle tendance même si tous les arguments ne sont pas forcément à accepter au pied de la lettre comme allant de soi et que certains demandent à mon avis, une bonne réserve.
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Comment la littérature peut changer nos vies

Je me suis vraiment laissée surprendre par cet ouvrage, qui, sous la baguette d'Héloïse Lhérété, recense les meilleurs articles parus dans le magazine Sciences Humaines autour de la littérature. Vaste programme, qui n'a rien d'une compilation rébarbative ni intellectuelle!



Bien-sûr, le travail d'écriture, la place du lecteur, le livre comme levier d'émancipation et de compréhension du monde, entre autres, sont abordés par le bias de la sociologie, la philosophie ou encore l'économie. C'est vraiment accessible et interroge sans que l'on s'y prépare, notre rapport à cette littérature. Très très intéressant 🤩



Un chapitre bien placé sur l'écriture de soi - pour celles et ceux qui tiennent un journal - et un autre sur le livre comme objet de mieux-être (cc @bibliozen_lecture !) ont eu ma préférence, mais je conseille vivement l'entièreté de l'ouvrage, que l'on peut découvrir et digérer petit bout par petit bout (et y revenir, bien-sûr, parce que c'est quand même vraiment bien écrit!).



        《La phrase à retenir》

"Une oeuvre peut-elle en même temps produire une forme originale, un style, une analyse juste et une projection politique pertinente?".
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Devenir adulte et rester enfant ? : Relire ..

Lecture jeune, n°127 - Et si la littérature pour la jeunesse se définissait par l’ambiguïté de ses objectifs : inviter le jeune lecteur à grandir tout en lui faisant miroiter les délices du pays de l’enfance ? Telle est la réflexion à laquelle invite cet ouvrage qui rassemble, sous la direction d’universitaires, des chercheurs connus pour leurs travaux dans ce domaine.



Du XVIIe au XXIe siècle, cet essai propose un large panorama d’oeuvres. Les contributions se répartissent en deux champs de recherche : des analyses d’ouvrages dégagent les contradictions de la littérature jeunesse autour du thème proposé ; des points de vue synthétiques, d’ordre sociologique, historique, psychologique ou littéraire, tissent des liens entre le double message de cette littérature et l’évolution du statut de l’enfance dans la société.



Les articles savamment regroupés s’organisent en une argumentation qui vise à dépasser les contradictions. Un premier ensemble présente des titres qui affirment « l’obligation de grandir ». Ainsi, les contes de Perrault véhiculent la pensée éducative d’une royauté qui se rêve absolue, l’oeuvre de la comtesse de Ségur fait de la mort une leçon indispensable à l’apprentissage de la vie. Ces articles sont éclairés par une réflexion sociologique : les concepts de jeunesse et d’enfance sont des inventions récentes, ils correspondent à la volonté politique de prendre en main l’éducation des futurs citoyens. Cela soulève la question de la légitimité d’une littérature, écrite à partir du paradis perdu de l’enfance, par des adultes qui s’estiment investis d’une mission de transmission dont on peut se demander quelle liberté elle laisse au jeune lecteur.



Le second groupe d’articles répond à ces inquiétudes en mettant l’accent sur la nostalgie de l’enfance qui pousse des auteurs à écrire pour la jeunesse et à affirmer haut et fort le droit de rester enfant, le clivage entre jeunes et adultes. Entre enfance fantasmée et invitation à rejoindre le plus vite possible le monde des grands, le lecteur peut se trouver un espace de liberté. Télémaque est préparé à devenir roi mais il reste enfant en même temps. Peter Pan refuse de quitter le monde de l’enfance mais d’une certaine façon en meurt. Dans Vendredi ou la vie sauvage de Tournier, Robinson se convertit aux joies de l’enfance retrouvée. Plusieurs synthèses sociologiques soulignent à quel point notre société est devenue infantile. Elle célèbre une enfance éternelle et repousse, à la manière de Peter Pan, les responsabilités de l’âge adulte et le vieillissement. Elle est devenue incapable d’éduquer faute de modèles à proposer.



Le dernier ensemble sert de conclusion à l’ouvrage et suggère que les oeuvres marquantes sont peut-être celles qui s’installent dans l’entredeux, permettant un dialogue entre l’adulte et l’enfant. Car « il n’y a de littérature que subversive ». En présentant des héros qui n’ont pas « l’aspect lisse et docile d’enfants idéalisés », l’oeuvre permet à l’enfant qu’a été l’adulte et au lecteur enfant de se retrouver en terres communes à explorer. C’est l’équilibre que réalisent certains ouvrages, d’Alice au pays des merveilles au Petit Prince, en passant par Peter Pan et Harry Potter.



On ne peut que recommander cette lecture. Foisonnante, elle a la grande qualité de dégager des pistes qui renouvellent la réflexion sur la littérature jeunesse. Elle propose notamment une définition éclairante de cette littérature à partir du pacte de lecture original qui lie l’auteur adulte à un jeune lecteur désigné comme destinataire de l’oeuvre.



Nicole Well
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Peter Pan, figure mythique

Essai universitaire consacré à un personnage mythique de la littérature britannique du XXe siècle : Peter Pan. C'est une plongée dans un mythe moderne noir et tragique d'une richesse infinie (considérablement éloigné de l'adaptation édulcorée mondialement connue de Walt Disney).

En rupture complète avec la littérature jeunesse très éducatrice et moralisatrice de l'Angleterre victorienne, James Matthew Barrie propose une lecture de pur divertissement. L'adulte s'efface pour laisser toute la place à l'imaginaire.



Cet essai est une porte d'entrée vers les intertextualités, mythes et légendes qui se cachent entre les lignes et qui apportent à l'univers de Peter Pan toute sa profondeur : le dieu païen Pan, le mythe de Léthé, le mythe biblique de Caïn….



Dans une analyse de texte méticuleuse, nous découvrons que le personnage de Peter symbolise l'enfant mort chargé de guider les âmes des petits anges tombés trop tôt du berceau. Dans toute sa complexité et son ambiguïté, Peter Pan demeure un régal pour les psychanalystes (refus de grandir, jeunesse éternelle, fuite des responsabilités…). L'essence de l'enfance y est incarnée dans toute son exubérance, sa capacité d'imagination, sa cruauté et son égoïsme. Il est passionnant de découvrir la manière dont le personnage s'inscrit dans la lignée du dandy ultime et éternel d'Oscar Wilde : Dorian Gray.



Décryptage au peigne fin de Neverland, un méta-imaginaire menaçant et hors du temps qui concentre les référents enfantins. L'oubli s'avère toute puissante , la mort devient un jeu dans un cycle perpétuel assasin, implacable. Le crocodile chronophage est la représentation de l'insaisissable éternité qui règne sur cette île imaginaire.



La bibliographie en dernières pages est une mine d'or pour qui a envie de creuser le sujet.
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Devenir adulte et rester enfant ? : Relire ..

C'était super, super intéressant,... Mais comment intégré ce que j'y ai appris dans mon épreuve intégrée (mémoire)? Chaque chapitre est une analyse différente d'un livre pour enfant différent par un auteur différent. C'est un livre assez copieux pour adulte qui donne envie de lire ou relire certains bouquins d'enfance. Un point faible: son poids vraiment lourd et sa taille plus grande qu'un livre de poche. Faudra que je relise un peu le début, mais la fin conclusive était vraiment bien faite: son auteur nous proposait sa relecture des différents apports du livre, puis (mais pourquoi?) il nous proposais en "publicité" la lecture d'un livre supplémentaire, écrit par le petit-fils de Dumas. Enfin, 'faudra peut-être que je l'essaye aussi!..
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Harry Potter ou l'anti-Peter Pan : Pour en ..

Lecture jeune, n°126 - Isabelle Cani cherche une explication au succès de Harry Potter qui déborde largement le domaine de la littérature jeunesse. Ignorant le circuit éditorial et commercial à l’origine du retentissement mondial de l’oeuvre de J.K. Rowling, elle fait l’hypothèse d’un succès programmé par une romancière décidée à écrire un best-seller pour la jeunesse.



L’auteur reconnaît dans Harry Potter des recettes éprouvées : la permanence du cadre spatio-temporel et les personnages stables d’une série, la mise en scène d’une sorcellerie bon enfant à l’image de la société occidentale rassemblée autour de l’enfant-roi. Elle débusque deux des sources de J.K. Rowling : James Barrie avec Peter Pan et Anthony Horowitz dont la littérature de divertissement offre de la magie à un public qui en redemande. Elle voit dans l’association de l’enfance et d’un passé ancestral la raison d’un succès auprès d’un lectorat adulte nostalgique, et d’un jeune public ravi du dépaysement et de l’air de fronde inoffensive qui flotte dans l’oeuvre.



Mais le succès de Harry Potter vient de plus loin, selon Isabelle Cani. Celle-ci traque dans les sept volumes de l’oeuvre les indices d’une nouvelle forme de roman d’éducation. La série est en réalité un cycle, qui conduit insensiblement mais sûrement le héros et le lecteur à quitter la magie de l’enfance. Il devient ainsi, selon Isabelle Cani, l’anti-Peter Pan, celui qui rappelle à une société déboussolée que c’est en renonçant aux illusions de toute-puissance de l’enfance que l’on grandit.



Ce livre de référence invite à une réflexion sur un cycle culte, mais aussi sur les liens qu’il entretient avec notre société de consommation, dont le rêve d’enfance revendique la poursuite du plaisir et la réalisation immédiate des désirs. L’étude, documentée, met l’analyse littéraire comparée au service d’une oeuvre pour la jeunesse, fait suffisamment rare pour être signalé. Enfin, elle pose la question de savoir si, le cycle désormais clos et son souci pédagogique devenu très visible, les lecteurs maintiendront leur adhésion ou s’ils se détourneront d’une voie somme toute austère : croire de nouveau aux adultes.



Nicole Wells
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