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Critiques de Ivan Vladislavic (9)
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Distance

La narration alterne entre les points de vue de deux frères. A travers leurs témoignages et leurs souvenirs, on découvre deux versions de cette époque et de ses évènements. Branko semble se souvenir d’une multitude de moments d’adolescence aux côtés de sa famille, il raconte ses copains, ses amours, ses parents, son frère. Toutes ces histoires d’enfance donnent une idée de l’ambiance et du mode de vie de cette période. Joe, lui, est beaucoup plus monomaniaque. En effet, le plus jeune de la fratrie voue une obsession sans borne à Cassius Clay, l’homme qui est devenu le grand Mohamed Ali. Lorsque celui-ci décide de parler de son idole, il utilise un style journalistique. Il décrit avec détails ses voyages, ses coups d’éclat et surtout ses combats.



J’ai trouvé cette histoire à tiroirs intéressante parce qu’elle permet de rappeler qui était cet illustre personnage. Elle met surtout le doigt sur l’impact extra sportif et sur le message porté par le champion. Plus qu’un homme physiquement fort, il apparaît comme un homme de conviction, prêt à toutes les provocations, pour marquer les esprits.



Le livre est agréable à lire mais malheureusement à la longue, il devient rébarbatif. Je peux même dire que je me suis vraiment ennuyé dans la deuxième moitié de l’aventure. La partie sur la vie quotidienne n’a rien de vraiment passionnant (attractif est un anglicisme) et n’est finalement qu’une succession de scènes sans importance, dont je n’ai pas vraiment compris la pertinence. La partie sur la boxe est en revanche passionnante. J’ai appris beaucoup de choses sur le destin de Cassius Clay et sur ce qu’il a représenté dans l’Histoire de l’homme noir. Mais malheureusement, le côté factuel et conventionnel du récit a lui aussi, mis à mal ma patience. En conclusion, c’est une biographie de Mohamed Ali, qui perd en efficacité par son angle de narration. Dommage !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Distance

Deux frères adolescents dans les années 1970 à Pretoria, Afrique du Sud. Branko, le plus âgé, est le plus pragmatique, le moins rêveur des deux. Joe, lui, voue une passion sans bornes à Mohamed Ali, dont il suit tous les combats et les déclarations incendiaires à travers la presse, sans avoir accès à une seule image. Distance, le roman d'Ivan Vladislavic, est la chronique croisée de leurs souvenirs, alors que, 40 ans plus tard, Joe requiert l'aide de son aîné pour l'écriture d'un roman sur cette période. Le livre alterne la narration entre leurs deux voix, marquant ce qui les différencie et ce qui les rapproche, au fil du temps, sans suivre une chronologie précise si ce n'est dans le compte-rendu très détaillé de la carrière d'Ali devant lequel Joe est resté baba, le boxeur représentant en quelque sorte sa madeleine proustienne. C'est sans doute une déformation du lecteur de littérature sud-africaine que de toujours chercher un commentaire sur l'apartheid et, de ce point de vue, Distance ne donne que peu de grain à moudre même si le sujet pointe légèrement en filigrane. Sans être une biographie de Mohamed Ali, le roman lui consacre tout de même une place considérable au détriment de l'évocation du rapport fraternel ou de l'atmosphère de l'Afrique du Sud des années 70. Le livre est bien écrit mais un tantinet frustrant, c'est indéniable.
Lien : https://cin-phile-m-----tait..
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Double négatif

Double négatif

Envoyé par les éditions Zoe (que je remercie) dans le contexte « masse critique », double négatif le roman en grande partie autobiographique d’Ivan Vladislavic est une drôle de mixture. Trois parties: lumière ambiante, lettres volées et bavardage, nous donnent rendez-vous avec Neville Lester à vingt ans, à trente-cinq puis à cinquante. Neville habite Johannesburg et vit sa jeunesse avec l’apartheid. Cynique et dilettantes à un degré rarement égalé il cultive son indifférence avec une morgue légèrement dérangeante. Apartheid ou pas, ce n’est pas son problème et quand il quitte l’Afrique du Sud c’est comme pour l’université, par paresse, par nonchalance, pour ne pas avoir à faire d’études ou de service militaire. « A quoi cela sert-il d’avoir une licence si c’est pour être licencié… »



Son père organise une rencontre entre Neville jeune et le grand photographe Saül Auerbach. Avec lui et un journaliste Anglais, Neville se rendent dans deux maisons choisies au hasard par les adultes, et font les portraits des occupants : La maman de triplés dont un est mort en perspective d’une photo les réunissant vivants tous les quatre est un exemple plutôt glauque de ce que recherche Saül dans l’art photographique. La troisième maison, choisie par Neville, ne sera pas visitée, faute de lumière et Neville y reviendra quinze ans plus tard après un pseudo exil en Angleterre, seul cette fois, pour faire des photos puisqu’entre temps il est devenu photographe par défaut.

Dans cette maison habite une femme qui vit avec le souvenir d’un médecin mort et un paquet de lettres non distribuées.



Bavardage nous fait retrouver Neville quinze ans plus tard, alors que la technologie est devenue folle et que la photographie s’est un peu égarée dans le binaire. Il photographie des boites à lettre et glose sur les lettres non distribuées et finalement restées closes. Deux femmes s’intéressent à son parcours et cela débouche sur un article de journal.Tout s'effiloche.



Le moins qu’on puisse dire est que l’auteur fait vraiment tout pour rester inaccessible par tellement de désinvolture et d’absence de positionnement tant politique que sentimental. Disparu ou pas, Neville n’a rien à faire de l’apartheid. N’a rien à faire de personne. La misère quelle qu’en soit l’origine est une matière comme une autre pour produire de l’image, pire encore, cette misère n’a pas de sens, encore moins de valeur.



Ce qu’il semble vouloir nous dire, c’est qu’il est un étranger et que nous le sommes aussi. Que notre possible compassion pour les exclus de l’Afrique du Sud n’est qu’une tragique méprise, au même titre que les victimes du (ou des) nazisme, voire celles d’un Tsunami ou du conflit syrien.

On reste donc dubitatif sur la nécessité impérieuse qui aurait inspiré l’auteur pour rédiger ce livre, si les assujets (J'invente, il le faut bien!) lui sont aussi indifférents et si le travail de Saül Auerbach, finalement mis à mal par des considérations frisant l’obscène, n’était qu’une fantaisie d’artiste à la recherche d’un égotisme abouti.



Qu’est-ce qui fait alors que j’apprécie ce livre à ce point alangui , et perfide, et qui ne me choque pas plus que ça? L’incroyable détachement du jeune homme de l’adulte de 35 ou 50 ans qui ne donnent et ne se donnent jamais (« nos corps ne s’emboîtent pas parfaitement ») ?

Le professionnalisme de l’écrivain qui réussit à trouver un équilibre entre trois moments clefs (de non clef en fait) de sa vie?

L’impudeur. Voilà : l’impudeur qui fait regretter que le négatif soit double, un pour l’homme, un pour l’objet, et que le regard qui nécessairement fait un choix le fait pour des raisons inavouables : l’indifférence assumée à toute forme de tragédie humaine.

Le journalisme qui dit tout et tout le temps n’en est-il pas le pire exemple ?





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Double négatif

D'Ivan Vladislavic , j'ignorais l'oeuvre.

Des éditions Zoe , j'ignorais l'existence.

De la Littérature Sud-Africaine , seuls J.M Coetzee , André Brink et Ronald Harwood pour sa pièce sur Fürtwangler m'étaient connus.

Autant dire que j'abordais ce roman sans le moindre à priori.



Contrairement à ce que le titre suggère, ce récit ne nous immerge pas dans le monde de la photographie. Il nous présente la découverte d'un monde "post-apartheidique" à travers les yeux d'un jeune observateur dont le père le pousse dans une virée aux cotés du grand Saül Auerbach , photographe reconnu dont la vision de la photographique est très loin d'être le dessein du roman .

Alors certes, le texte contient quelques effets de manche comme aux pages 18 : "l'eau de la piscine bougeait dans son sommeil comme un animal rassasié, exhalant une haleine chlorée." ou 19 : "j'ai pris une Kronenbräu dans les tréfonds glacés du freezer" et quelques maladresses : "Une comète de gravillons incrustés au dos de sa veste marquait l'endroit où il s'était assis dessus" page 53 .

Mais ces égarements stylistiques ne parviennent à empêcher le lecteur de se laisser bercer par les pérégrinations ainsi que la maturation spirituelle et artistique de Neville.



A la lecture de Double Négatif , vos lèvres seront amenées à se plisser par le sourire que vous procureront certaines conversations exquises mais aussi par l'émotion que susciteront certaines rencontres impromptues.



Roman à lire !



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Distance

« Distance » nous fait suivre deux frères, Branko et Joe vivant de nos jours en Afrique du Sud. Branko travaille pour la télévision et a en quelque sorte coupé les ponts avec son petit frère. Celui-ci, écrivain, entreprend la rédaction d’un livre entrecroisant les souvenirs de son enfance et les combats du boxeur Mohammed Ali, dont il était un admirateur dans sa jeunesse, allant même jusqu’à collectionner tous les articles de journaux qui lui étaient consacrés. Ce projet ne va pas laisser les deux frères et leurs relations distendues indemnes.



L'idée d’associer l’histoire et le sport apparait très originale. L’histoire personnelle des deux narrateurs, et par extension celle de l’Afrique du Sud qui alterne des années 1970 à nos jours transparait en filigrane de la carrière de Mohammed Ali comme si celui-ci constituait le prisme permettant de les appréhender dans toutes leurs dimensions. La construction de roman alternant la narration des deux frères est déroutante car elle semble échapper à toute logique d’ensemble. Cependant, elle trouve sa signification, sa cohérence dans son incohérence si l’on peut dire, dans le cœur même de l’intrigue. Au travers de cette construction c’est la relation entre les deux frères qui transparait et s’affine tout au long du roman. Entre rivalité et solidarité, passé commun et distance, différences de caractère, de parcours et persistance d’un lien familial, la rédaction de l’ouvrage de Joe va être l’occasion pour les deux frères de réexaminer leur passé commun et de renouer ce lien qui les unit. Ce lien qui s’avèrera au final plus fort que la mort…



Un livre touchant qui nous fait découvrir l’histoire de l’Afrique du Sud par un biais très original et qui décrit avec beaucoup de finesse les relations et les liens qui peuvent exister entre frères.
Lien : https://instagram.com/Mangeu..
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Distance

Il était une fois ...., c'est ainsi que commencent les histoires, 2 frères Joe et Branko, un boxeur Mohamed Ali, un pays l'Afrique du Sud, une époque les années 70's.

C'est l' histoire de...., c'est ainsi que l'on débute une critique, et là ça se complique !!!

C'est l'histoire de 2 frères qui racontent eux mêmes et en simultané leur histoire de famille ou plutôt leurs histoires. Car si ils ont vécu la même, ils ne narrent pas la même. Ils sont tour à tour acteur et observateur avec une perception différente des évènements. Ce qui donne l'impression d'un jeu du chat et de la souris. Un jeu qui évolue énormément du début où ils sont ados et la fin quand ils sont devenus des quinquagénaires. Entre les deux, rien si ce n'est de la distance.

Non, c'est l'histoire de Mohamed Ali, plutôt celle de la deuxième partie de sa carrière. Une histoire racontée avec détails au travers de photos parfaitement décrites, de commentaires très riches des experts sportifs de l'époque. Un énorme travail de recherches et de compilation de documents.

Mais pas du tout, il s'agit de l'histoire de l'Afrique du Sud dans sa période d'exclusion en raison de sa politique d'apartheid. Il en ressort une sorte de sentiment d'arrièrisme mais aussi de violence latente qui semble faire partie de la vie courante. Des images en noir et blanc ou plutôt en blanc et noir qui décrivent bien la vie familiale des années 70 qu'elle soit sudafricaine ou française. Seul bémol, l'énumération de lieux de cette région et de rues de ces villes du bout du monde qui ne nous parlent pas du tout et qui embrouillent le récit.

Et toutes ces histoires s'enchevêtrent entre elles et cela demande des efforts au lecteur pour finalement comprendre que ce livre est l'histoire de la génèse d'un livre qui est peut être ou sûrement celui que l'on vient de lire.

En fait, un roman documentaire autobiographique qui représente une belle performance stylistique.

Une autre belle réussite est celle de la couverture de la version française qui illustre quelques grands thème du livre : la boxe, le blanc et le noir, la distance et le rapprochement, la jeunesse, le partage,...

J'ai ouvert ce livre en tant que fan de Mohamed Ali. Sur celui-ci je n'ai pas appris beaucoup de choses, au contraire de mes découvertes sur la vie en Afrique du sud dans les années 70.

J'ai apprécié ce livre car fan de boxe, j'ai aussi eu un frère avec des relations semblables à celles de Joe et Branko et j'ai vécu mon adolescence dans les années 70. Seule différence le pays , mais les voyages forment la jeunesse.
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Distance

Ce roman m’a plu à plusieurs niveaux : son style plein d’humour, sa narration alternée (Joe et Branko prennent la parole à tour de rôle), le sujet fil-rouge, dédié à la carrière du champion Mohamed Ali, qui jalonnera les souvenirs des deux frères dans cette autobiographie. La relation de ces deux frères au sein d’une famille d’Afrikaners dans les années 1970 en pleine politique d’apartheid, l’un, Joe, « amoureux » d’Ali, le champion de boxe, celui que son frère aîné Branko et son père appellent « la grande gueule ». Cette différence d’appréciation au sujet du boxeur sera distillée tout au long du récit, comme une manière de montrer les différences qui existaient dans ce pays entre les différentes populations. Joe, ce jeune fan d’Ali, entretiendra même cette différence, en page 97 : « L’antipathie de mon père envers Ali me plaisait. Je comprenais que j’avais fait allégeance à un mauvais héros, et que cela me donnait une certaine influence. » Envie de s’affirmer, face à ce père passionné de voitures ?

L’originalité de ce roman tient précisément dans l’évocation, à travers les coupures de journaux et de photos, de la carrière du célèbre champion poids lourds au plus fort de sa gloire. J’ai souvent posé le roman pour aller taper sur Google les noms des adversaires du boxeur, comme Joe Frazier. Telle description d’une photo, comme celle d’Ali à l’âge de dix ans, me rendant trait pour trait la description faite par Ivan Vladislavic sur Google images. J’ai été saisie par cette description en page 175 : « Il regarde directement l’objectif, une expression interrogative sur le visage. Comme ça ? semble-t-il dire ». En regardant la photo sur le net, j’ai retrouvé cette interrogation dans les yeux du boxeur. La description des photos d’archives sont si précises qu’elles se suffisent à elles-mêmes, et c’est ce qui m’a semblé prodigieux. J’ai particulièrement aimé les parallèles que Vladislavic dresse entre la littérature et la boxe. « Au sommet de leur art, la littérature et la boxe exigent la même concentration, l’autodiscipline et une aspiration supérieure ». (p 248). Le titre du roman est très bien trouvé, et le mot « distance » se retrouve à plusieurs passages, comme ici en page 251 où Branko raconte : « La boxe n’a jamais été mon sport favori, mais ces combats semblent meilleurs au passé composé ; cette distance leur donne un charme, du glamour ». Distance entre deux boxeurs sur un ring, entre Joe et Branko, entre les différentes populations d’Afrique du sud. C’est un hommage à ceux qui luttent, que ce soit pour remporter une victoire, pour faire valoir des droits, ou simplement une place dans une famille.
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Double négatif

De multiples pistes et axes sont ici évoqués par l'écrivain sud - africain dans ce roman qui, selon l'éditeur, est le plus autobiographique ;

- l'Afrique du Sud à l'époque de l'Apartheid et les hésitations d'un jeune homme, Neville, qui sans vouloir trop s'engager de manière frontale à ce système raciste et racial, quant à ses études, ses choix professionnels et une quelconque orientation, va passer, sur les conseils de son père une journée avec un photographe renommé et un confrère journaliste. Cette journée mémorable sèmera dans son esprit la graine de la photographique à travers le choix au hasard de trois maisons et de leur habitant dont seules les deux premières seront effectivement prises en photo.

- alors que l'Apartheid se délite et que pour fuir la conscription, il s'exile à Londres pour de petits boulots puis la photographie mais en mode peu original et s'agite mollement contre cet état de fait. Neville ne pressentira pas cette imminence de chute, ce qui restera une ombre portée à sa conscience.

- de retour dans une société libérée mais encore très marquée par l'apartheid, Neville revient sur ses souvenirs, revoit ses amis, ses parents et s'oriente définitivement vers la photographie comme une art avec des thèmes et une ligne d'idée. C'est d'ailleurs le hasard et le retour sur cette troisième maison, le rendez-vous manqué dix ans auparavant et ses propriétaires qui donneront à Neville l'idée de mettre en scène et de réprésenter des objets spécifiques (boîte aux lettre artisanales, les lettres qui ne sont jamais parvenus à leur destinataire, pour cause de ségrégation.)



Longue marche en avant de Neville, de l'Afrique du Sud, de l'art de la photographie, des motivations du photographe d'art, retour à ses racines, ses occasion manquées et la part du hasard dans un destin.

Ecriture sobre et de qualité et parfaite retranscription de l'histoire récente de l'Afrique du Sud et de la cohabitation parfois difficiles entre blancs et noirs.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Double négatif

Double Négatif est un roman d’éducation paradoxal où il s’agit de prendre en compte le caractère à la fois précaire et négatif de toute éducation.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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