De multiples pistes et axes sont ici évoqués par l'écrivain sud - africain dans ce roman qui, selon l'éditeur, est le plus autobiographique ;
- l'Afrique du Sud à l'époque de l'Apartheid et les hésitations d'un jeune homme, Neville, qui sans vouloir trop s'engager de manière frontale à ce système raciste et racial, quant à ses études, ses choix professionnels et une quelconque orientation, va passer, sur les conseils de son père une journée avec un photographe renommé et un confrère journaliste. Cette journée mémorable sèmera dans son esprit la graine de la photographique à travers le choix au hasard de trois maisons et de leur habitant dont seules les deux premières seront effectivement prises en photo.
- alors que l'Apartheid se délite et que pour fuir la conscription, il s'exile à Londres pour de petits boulots puis la photographie mais en mode peu original et s'agite mollement contre cet état de fait. Neville ne pressentira pas cette imminence de chute, ce qui restera une ombre portée à sa conscience.
- de retour dans une société libérée mais encore très marquée par l'apartheid, Neville revient sur ses souvenirs, revoit ses amis, ses parents et s'oriente définitivement vers la photographie comme une art avec des thèmes et une ligne d'idée. C'est d'ailleurs le hasard et le retour sur cette troisième maison, le rendez-vous manqué dix ans auparavant et ses propriétaires qui donneront à Neville l'idée de mettre en scène et de réprésenter des objets spécifiques (boîte aux lettre artisanales, les lettres qui ne sont jamais parvenus à leur destinataire, pour cause de ségrégation.)
Longue marche en avant de Neville, de l'Afrique du Sud, de l'art de la photographie, des motivations du photographe d'art, retour à ses racines, ses occasion manquées et la part du hasard dans un destin.
Ecriture sobre et de qualité et parfaite retranscription de l'histoire récente de l'Afrique du Sud et de la cohabitation parfois difficiles entre blancs et noirs.
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