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3.79/5 (sur 244 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1987
Biographie :

J. Arden est romancière.

Après s’être rendu compte que certains livres étaient bien plus divertissants que des manuels de droit, elle a décidé de trouver ses propres mots en écrivant sa première série, "Les sentinelles de l’ombre", dont le premier tome, "Le souffle de la lune", est paru en 2013.

Elle vit à Toulouse.

page Facebook:
https://www.facebook.com/ArdenJulie?fref=ts

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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
« Après m’être réveillée, j’avais commencé à boire les bouteilles du mini-bar, pensant bêtement qu’elles m’aideraient à mettre mon inconscient en sourdine, ou tout du moins à le faire trinquer à ma santé dans un tout autre registre. Considérant que ce n’était pas suffisant, j’étais sortie de ma chambre pour poursuivre les négociations au bar d’à côté que j’avais immédiatement trouvé sympathique avec son « R » d’un rouge lumineux menaçant d’atterrir dans la poubelle en-dessous. J’étais d’une telle humeur que j’acceptais volontiers les petits riens du quotidien qui s’y accordaient.
L’établissement était propre, il sentait un peu trop la bière à mon goût, mais au moins les sièges ne me donnaient pas l’impression que j’allais rester collée dessus. Dans ce patelin dont j’ai oublié le nom, j’étais un peu l’attraction du jour, mais j’avais l’habitude d’être épiée du coin de l’œil avec plus ou moins de discrétion. En l’occurrence, moins. C’était une petite ville de fermiers dans laquelle j’étais persuadée que les vaches les dépassaient en nombre. Et les seules canines que j’avais croisées étaient celles des chauves-souris qui ne les agitaient pas à tout-va, ce qui était plutôt reposant. En somme, un coin paisible pour un esprit agité. J’espérais prendre la couleur locale.
Assise sur mon tabouret, ma bouteille d’Eristoff et moi nous faisions face, et il était exclu que je détourne les yeux de ceux du loup hurlant à la lune sur l’étiquette. C’était un petit rien du quotidien qui me faisait tout d’un coup moins sourire.

Wolf is back, quelle ironie…

Pour montrer à quel point j’avais le sens de l’humour, je me fis un plaisir de porter un toast en l’honneur du destin. Le barman en chemise à carreaux, dont le ventre promettait un feu d’artifice de boutons sous peu, crut faussement que je m’adressais à lui. Il sourit de toutes ses dents, ce dont il aurait mieux fait de s’abstenir tant le spectacle de son clavier sans touches me donna des haut-le-cœur. Je me forçai à déglutir, je ne voulais pas donner satisfaction au loup Eristoff. Je baissai la tête pour regarder dans mon verre avant de la relever précipitamment, sentant qu’on m’observait.
Le miroir intégré au mur du bar me permit de voir surgir dans mon dos un homme d’un certain âge, la soixantaine bien tassée, mais pas pour autant inoffensif au vu du regard que j’interceptai quand il comprit que je l’observais dans la glace. Des yeux gris argent, brillant d’une ruse et d’une malice évidentes, paraissaient me défier. Il portait un jean foncé qui avait connu des jours meilleurs, des rangers noires dans le même état et une veste de treillis d’un kaki suspect. Le genre de vêtements qu’on pouvait aisément trouver à l’armée du salut.
Néanmoins, son crâne rasé de près et sa barbe fournie, mais entretenue, contredisaient le fait que l’individu ait besoin de faire l’aumône pour vivre. Il semblait plutôt du genre à dépouiller un pauvre clochard récemment trépassé qu’il aurait lui-même tué. Un instinct de survie exacerbé, voilà ce que ses traits sévères et son visage couturé de cicatrices révélaient. Une personne à ne pas sous-estimer, voilà ce que moi je notai. Lui non plus n’était pas d’ici, je le voyais mal traire une vache et me doutai que les blessures à l’origine des marques sur sa peau n’étaient pas de celles provoquées par une scène de ménage.
Le Rambo vieillissant s’assit sur le tabouret à ma droite, ses jambes touchant le sol contrairement aux miennes trop courtes condamnées à pendre dans le vide. Je me resservis un verre, faisant mine d’ignorer le nouveau venu qui aurait pu prendre n’importe quel siège de la rangée plutôt que celui juste à côté du mien. Je n’aimais pas qu’on empiète sur mon espace vital alors qu’on pouvait faire autrement. Le fait que nous soyons tous deux des étrangers ne signifiait pas que j’avais envie de faire un brin de causette. Ce soir, c’était entre mon Eristoff et moi, et on n’avait pas besoin de chandelle.
Le type commanda une bière brune, en but une gorgée et ne tint pas dix secondes avant de commencer à me parler.

- Vous n’êtes pas d’ici, je me trompe ? me demanda-t-il avec les restes d’un accent qui lui faisait insister sur les « t », rendant son ton plus agressif que voulu.

Je pris le temps de répondre, dégustant l’alcool encore dans ma bouche. Je posai mon verre pour mieux me resservir, puis me tournai de trente degrés à peine pour qu’il saisisse bien l’intérêt qu’il suscitait.
Le pourtour de ses prunelles était d’un gris plus foncé que celui de ses iris, se mariant bien avec les filaments poivre et sel de sa barbe. Il était trop vieux pour me faire des avances, et il y avait une espèce de transparence dans son attitude qui me laissait à penser qu’il avait passé l’âge de jouer les Sean Connery sur le retour.

- Écoutez. Je ne suis pas ici pour me faire des amis. Je suis sûre que vous trouverez bien quelqu’un d’autre qui veuille vous écouter. Sinon, il reste toujours les vaches au croisement qui seront assurément de meilleure compagnie que moi.

Ma tirade déclamée, je m’abîmai à nouveau dans la contemplation de mon verre, mes sombres pensées commençant à ressentir les effets de la vodka. Braves petites.

- On a tous besoin d’amis, et je suis plus du genre à écouter qu’à parler. Et quelque chose me dit que vous avez besoin d’être écoutée.

La gentillesse dans sa voix me laissa si perplexe que ma main se figea à mi-parcours entre le comptoir et mes lèvres. Un instant, je fus plus touchée par les propos d’un étranger que par tous les mots que j’avais pu entendre de la bouche de ma mère. Des aiguillons de douleur s’enfoncèrent dans la plaie à vif de mon cœur. Cela m’énerva prodigieusement, au point de me faire répondre sur la défensive.

- Bravo, Sherlock. Qu’est-ce qui m’a trahie ? La bouteille ?

- Non. Le fait que vous soyez assise, seule, dans un bar minable, perdu au fin fond de la cambrousse, alors que vous ne cadrez pas avec le décor.

Minable, minable, il y allait fort...

J’eus soudain envie de me justifier, me laissant attendrir un instant par la désapprobation contenue dans la voix de l’inconnu qui devait se rapprocher de celle qu’on pouvait percevoir chez un parent aimant.

- J’ai crevé, je tue le temps, j’ai la descente facile. Ah et y’avait plus de bouteilles dans le mini-bar.

- Vous auriez tout aussi bien pu prendre la bouteille pour la boire dans votre chambre.

Pas faux.

- J’avais envie de me dégourdir les jambes.

- En restant assise ? osa-t-il avec un sourire sacrément agaçant, faisant se mouvoir sa barbe comme si c’était une créature dotée d’une volonté propre.

Je ne trouvai rien d’intelligent à répondre, aussi préférai-je me taire.
J’étais seule pour la première fois de ma vie, découvrant ce que le silence a de plus effrayant : s’entendre penser. Et je pensais déjà trop d’ordinaire. Mon cerveau était en train de saturer tant mon double mental peinait à entasser les souvenirs dans des casiers en rupture de stock. Des bouts de vie s’entrechoquaient dans ma tête, ne me permettant pas de saisir des images complètes. Seules restaient les sensations tournoyant si fort et si vite qu’elles formaient une tornade interne d’une violence inouïe. Je préférai ne pas imaginer les dégâts qu’elle laisserait sur son passage. »
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Agréablement surpris, il lâcha mon poignet endolori. J'en profitai pour attraper le balai à proximité, et en brisai le manche sur ma jambe. En une fraction de seconde, je pressai le pieu de fortune contre la poitrine du vampire. Il n'avait pas vu le coup venir et était à ma merci. [...]
- Je ne vous le dirai qu'une fois. Fichez le camp d'ici, ou je vous promets que je vous planterais ce pieu dans le cœur, lui déclarais-je d'un ton posé.
C'est fou ce qu'un balai peut faire sur votre moral. Si Cendrillon avait vécu chez les vampires, elle aurait certainement moins pleuré.
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Le croquemitaine est là, et je n'ai jamais été aussi faible pour l'affronter.
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Je devrais te remercier, en fait. J'apprécie pleinement la liberté et l'amour parce que tu m'en as privée. J'en suis assoiffée, Atara. Assoiffée. Et tu n'as rien qui puisse me contraindre à renoncer à tout ça. Je ne me sens plus redevable de quoi que ce soit. Tu voilais que je revienne ? Me voici. J'espère que tu apprécies ta nouvelle fille.
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- J’attends de toi que tu te maîtrises. Lors du dernier bal, le seigneur Alister n’a pas apprécié que tu lui jettes des regards assassins.
- Je n’ai fait que lui rendre la politesse. Mais puisque vous y tenez, je gratifierai désormais le sol de mes attentions visuelles.
Ma mère s’était immobilisée dans un souffle, moi avec, le pied sur une mine dont j’étais sûre de ne pas vouloir qu’elle explose.
- Je te préviens, Anya. Tu n’as pas intérêt à me faire honte.
- Allons, mère, le simple fait que je respire y suffit, et vous le savez très bien.
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Lui et moi ne jouions pas dans la même catégorie, le croire aurait été suicidaire. Aussi suicidaire qu'une gazelle qui ferait la danse du ventre devant un lion au régime.
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Tu es ma faiblesse, Anya, mon unique faiblesse. Je vais te façonner jusqu'à ce que ta brillance ait l'éclat du sang. Ta seule présence deviendra la quintessence du danger. Tu seras une arme. Je te tiendrai dans ma main, je te servirai de toi tant que tu ne deviendras pas l'instrument de ta propre volonté. Je vais t'aiguiser et personne ne te résistera.
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Un mot peut parfois tout changer. Tout détruire.
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_ Je n'ai pas à juger la manière dont Victor agit, et tu ferais mieux de t'en abstenir également.
_ Conseil dûment noté.
Je fus extrêmement fière de moi, cela m'avait demandé un effort titanesque pour ne pas lui dire où il pouvait se mettre ce conseil.
Âge de raison, me voilà !
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Je pestai intérieurement contre ce fichu bracelet qui avait un véritable don pour se manifester dans les pires moments. Ok, il avait quelque chose à dire, mais c'était trop demandé qu'il attende que j'aie zigouillé mes deux visiteurs ? Mauvais timing ou mauvais karma, au choix. Comme j'aurais aimé disposer d'un répondeur divin...
Ici Anya, je ne suis pas disponible pour le moment, trop occupée à planter quelques vampires pour leur tirer les vers du nez. Pour prendre rendez-vous, tapez 1. Pour les menaces de mort, tapez 2. Pour les flashs infos divins, tapez 3. Pour Aidan, tape 4 et va te faire foutre, espèce de connard moralisateur ! Bipppppppppppppppppppppp.
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