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Citations de Jacques Faget (23)


Il suffit parfois d’un jugement négatif adressé publiquement à un individu pour que toute la communauté transforme le regard qu’elle porte sur lui. Et alors s’accumulent des interprétations rétrospectives pour affirmer que ses frasques ne datent pas d’hier, que de nombreux petits éléments constituaient les signes avant-coureurs de ce qui s’est passé. À la banalisation antérieure de ses manies succède un processus de dramatisation de ses actes. C’est la vieille théorie de la « dramatisation du mal » de Franck Tannenbaum.
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L’attitude ou l’accoutrement des femmes n’atténue pas la responsabilité des harceleurs. Je condamne cette inversion sociale de la culpabilité, où l’auteur du fait répréhensible est dédouané par le comportement de la victime.
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La sacralisation de la parole des femmes me paraît dangereuse. Elles s’arrangent beaucoup, elles aussi, avec la vérité.
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Vous savez comment sont les gens : pour eux, il n’y a pas de fumée sans feu. Et tous les correctifs à la télévision, dans les journaux, dans les lieux de travail, n’y pourront rien. Regardez comme la vie de certains élus a été abominablement ternie par des allégations provenant des culs-de-basse-fosse de leur ville. Certains en sont morts. Ces immondices, toute cette pourriture, ont rongé durablement leur esprit et leur corps.
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Notre rapport collectif à la vérité s’est complètement métamorphosé. Je plains les générations futures. Désormais, elle ne repose plus sur des faits contrôlés, vérifiés, mais sur des croyances, des émotions, des sentiments. Il suffit qu’une personne fragile ait cru que je me masturbais, que son discours soit repris et diffusé par ce que Becker appelait des entrepreneurs de morale, qu’il soit dans l’air du temps, pour que tout le monde prenne pour acquis que je suis un grand pervers.
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Si j’ai bien compris vos propos, repris-je, vous admettez que vos collègues puissent se mobiliser pour défendre les étudiantes contre les harcèlements dont elles pourraient faire l’objet… — Mais absolument, reprit-il. Il fallait absolument briser cette impitoyable omerta. Depuis le mouvement # MeToo , depuis l’affaire Weinstein, la parole se libère et je m’en réjouis. Le problème vient du fait que cette libération propose une lecture biaisée des relations humaines. C’est un effet classique de balancier. Les névroses engendrées par de longues périodes de refoulement ne peuvent se résoudre que dans des épanchements proportionnels, donc excessifs. Je ne veux pas être la victime expiatoire sacrifiée sur l’autel de la liberté des femmes. Les mouvements féministes font une erreur capitale qui les mènera droit dans le mur. Ils pensent qu’on ne peut défendre le droit des femmes qu’en piétinant celui des hommes. Il faut bien sûr supprimer de nos lois, dictées par des siècles de domination machiste, toutes les dispositions discriminatoires. Mais pas au point de faire basculer l’édifice législatif en sens contraire ! Si toute dénonciation est considérée comme parole d’évangile, sans qu’on vérifie son authenticité, si votre nom est jeté en pâture alors même que rien ne vient corroborer les accusations qui vous accablent, on court le risque de revenir aux tribunaux populaires de la RDA, aux beaux jours de la collaboration pétainiste, au fonctionnement des tribunaux russes, iraniens, égyptiens ou chinois. L’arbitraire et l’injustice comme principes de gouvernement. — Vous avez le sentiment que vos droits ne sont pas respectés… — Mais bien sûr ! Je défie quiconque de confirmer les propos tenus par cette étudiante.
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Quel monde sommes-nous en train de fabriquer ? On disqualifie la séduction dans les rapports de genre. Vous imaginez un monde sans séduction ? C’est comme si vous bannissiez la gentillesse, l’amabilité, la courtoisie dans les rapports sociaux. Bientôt, on ne pourra plus offrir un bouquet de fleurs à une femme sans courir le risque qu’elle s’en plaigne ; on ne pourra plus monter dans un ascenseur en compagnie d’une femme sans risquer un procès ; on ne pourra plus faire l’amour sans avoir au préalable signé un contrat attestant du consentement de votre partenaire à une liste précise des caresses et des orifices autorisés pour éviter qu’elle ne vous poursuive pour viol. La tâche des enseignants deviendra impossible. Car il n’y a pas de pédagogie sans séduction. Avez-vous essayé de faire passer les idées de Kierkegaard, de Bergson ou de Durkheim, les théories monétaristes, les subtilités du droit fiscal ou administratif, sans les enjoliver, sans un minimum d’exaltation, de trucage ? Pour susciter l’intérêt de nos interlocuteurs contemporains, abrutis par la montagne d’informations qu’ils dévorent tous les jours sans savoir les trier, il faut faire feu de tout bois.
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Oui, il m’arrive d’admirer les jolies filles. J’obéis ainsi à leur besoin d’attirer l’attention… et elles viennent ensuite me reprocher l’intérêt esthétique que je leur porte ! C’est complètement pervers, comme fonctionnement !
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Ce qui était toléré auparavant est proscrit aujourd’hui. Je ne m’en plains pas. Je ne suis pas un vieux phallocrate ! Les filles ont raison de se battre pour plus de respect et d’égalité. Mais nous avons basculé dans l’excès inverse, un retour incroyable de la morale et surtout de l’hypocrisie. Car sous couvert de libération, ces petites se promènent vêtues et fardées comme des putes. Elles vous aguichent, mais il est interdit de les regarder.
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Je prends ma retraite dans trois ans ; je pensais quitter mon poste par la grande porte, célébré par mes pairs, remercié par mes anciens étudiants de tout ce que je leur ai apporté. Il suffit qu’une pauvre fille, sans doute manipulée, se sentant subitement coupable de se présenter les seins à l’air devant une éminence de la fac se mette à gamberger pour renverser en quelques secondes et quelques mots toute une vie de probité et de dévouement. Mais c’est un cauchemar !
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On ne peut plus s’adresser à une étudiante en dehors des cours sans être considéré comme un harceleur ! Si encore je lui avais parlé de Sade ! Mais Spinoza, que je sache, n’était pas un chaud lapin…
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À une époque où vous pouvez vous faire livrer – par les réseaux sociaux, par Meetoc, par Tender, que sais-je encore – une partenaire sexuelle à domicile aussi facilement que des sushis et des pizzas, je serais le roi des cons si j’allais draguer comme un jeune puceau dans un lieu ouvert à tous les regards !
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Cette herbe a tellement engourdi mes sens que progressivement, je me suis mis à perdre le contact avec la réalité. Je ne comprenais plus rien à leurs discussions. J’étais uniquement concentré sur la douce pression qu’exerçait le corps de Fleurette sur mon côté gauche. J’avais envie de lui caresser les cheveux et surtout de prendre sa taille, qu’elle avait incroyablement fine, dans mes mains. Je n’ai pas ressenti de pulsion sexuelle, seulement ce besoin obsessionnel de prendre sa taille, prendre sa taille, prendre sa taille.
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Je sais bien qu’une pédagogie doit être attractive et que, si l’enseignant est sympathique, les étudiants ont du fun et accrochent mieux mais… Il faut garder ses distances, comprends-tu ? La séduction peut être mal interprétée, surtout par les étudiantes. 
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Sans avoir encore conscience de mes besoins sexuels, je ne me résignais pas pour autant à faire vœu de chasteté, à renoncer à avoir des enfants et à passer mon existence à prier pour la paix des âmes voire à coacher l’angoisse de mort de vieilles grenouilles de bénitier dans une cure perdue de France ou de Navarre.
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Nous ne sommes pas des policiers. Notre rôle n’est pas de connaître tous les détails de ce qui s’est passé, mais de vous permettre d’exprimer ce que vous avez ressenti et ce que vous ressentez encore aujourd’hui.
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Je revois encore ses yeux sur mes seins et cette main aller et venir. Personne ne levait la tête pour m’aider, j’ai voulu crier pour les avertir… Rien n’est sorti de ma gorge. Je me sentais pétrifiée et fiévreuse, comme un film qui se bloque et dont la pellicule se met à flamber… Je ne voyais plus rien que cette main en mouvement et ces yeux qui me dévoraient… Soudain, quelqu’un s’est levé sur ma droite pour remettre un livre sur les rayonnages. Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement, mais ce déplacement a provoqué un déclic, m’a sorti de mon état d’hébétude. Je me suis levée brusquement – je crois que j’ai renversé la chaise et que j’ai trébuché sur mon cartable – et je suis sortie en courant de la bibliothèque pour me réfugier dans les toilettes…
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Je revendique le droit des femmes à s’habiller comme elles le veulent, au collège, au lycée, au musée, au restaurant, en boîte de nuit, partout. Est-ce qu’on s’offusque du fait que les hommes se baladent sur la plage en maillot de bain sans se couvrir les seins, portent des pantalons serrés qui leur moulent la bite ? Non. Et pourtant, nous pouvons parfois être excitées à la vue de leur anatomie. Est-ce que nous réclamons que les garçons s’habillent plus décemment ? La société présente toujours le corps des femmes comme un objet sexuel, jamais celui des hommes.
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J’avais le sentiment que faire l’amour était quelque chose de, comment dire… sale. Mes flirts, même les plus poussés, s’arrêtaient toujours avant le passage à l’acte. Et mes petites fiancées étaient alors bien trop timides pour oser prendre l’initiative. En y réfléchissant, j’ai dû en décevoir beaucoup.
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Ce sont des emmerdeuses. Elles rouspètent sans cesse, montent tous les personnels contre nous au prétexte que les postes de profs sont presque exclusivement occupés par les hommes. La moindre réunion devient un champ de bataille où leurs revendications de genre prennent le pas sur l’intérêt général. Je n’en peux plus. Certains jours, j’ai envie de tout plaquer et de partir faire de l’escalade au lieu de passer mon temps à détricoter les problèmes qu’elles créent.
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